Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
Aujourd’hui, on s’intéresse à Miami, englué dans le ventre mou de la conférence Est depuis le départ de LeBron James et les problèmes de santé de Chris Bosh. Farouchement opposé au « tanking », Pat Riley a raté Gordon Hayward et les autres principaux free agents, misant beaucoup d’argent sur Hassan Whiteside, Tyler Johnson, Goran Dragic, James Johnson, Dion Waiters, Kelly Olynyk ou Josh Richardson. De quoi garder un groupe compétitif, mais qui n’a pas de star pour passer un cap.
Etat des lieux
Depuis les Finals 2014 et la fin des « Three Amigos », Miami a enchaîné 37, 48, 41 puis 44 succès en saison régulière. L’équipe d’Erik Spoelstra s’est ainsi qualifiée deux fois en playoffs en quatre ans, pour une série gagnée face aux Hornets en 2016.
Forcément, il est compliqué de rebondir au départ du joueur le plus dominant de la NBA actuelle (LeBron James) et à l’arrêt médical de la carrière de l’intérieur (Chris Bosh) qui devait porter l’équipe dans la foulée. Surtout quand l’autre leader (Dwyane Wade) subit le poids des ans et s’embrouille avec le président, qui ne veut pas compenser les efforts financiers que « Flash » estime avoir consentis, afin de ne pas plomber les finances de la franchise et donc la reconstruction du club.
Mais si une phase de rebond est normale après le démantèlement d’un tel groupe, c’est la façon dont Pat Riley a dépensé l’argent disponible qui pose aujourd’hui problème. « Mister Gomina » a ainsi misé sur le potentiel d’Hassan Whiteside (98 millions sur quatre ans), Dion Waiters (52 millions sur quatre ans) ou Tyler Johnson (50 millions sur quatre ans), des joueurs qui seraient désormais proposés à d’autres franchises, sans trouver preneur.
Des joueurs dont les contrats bloquent également toute possibilité de recrutement pour la franchise, qui va payer la « luxury tax » et qui affichent la 6e plus grosse masse salariale de NBA, en attendant que Dwyane Wade et Udonis Haslem rempilent.
Un échange pour débloquer la situation ?
Hassan Whiteside est bien sûr le symbole de ces difficultés. Sa relation fluctuante avec Erik Spoelstra, qui doit gérer sa susceptibilité et ses plaintes, est comme une relation de couple, selon Pat Riley. À la décharge du pivot, il a été gêné physiquement pendant la majeure partie de la saison, mais son contrat semble tout de même disproportionné par rapport à son véritable apport au sein de l’équipe.
Un échange pourrait donc être une solution de choix, sauf que la cote de l’intéressé semble très faible au sein de la ligue…
Parvenir à se débarrasser de Tyler Johnson et/ou Dion Waiters permettrait également de soulager les finances du Heat, même si ce dernier a montré de bonnes choses lorsqu’il était en bonne santé, notamment lors des fins de rencontre.
Dans tous les cas, il semble compliqué pour Miami de continuer encore une ou deux saisons avec ce groupe, afin d’arracher (ou pas) une place en playoffs, et pouvoir simplement envisager de passer le premier tour, malgré le départ de LeBron James à l’Ouest, alors que des groupes comme Boston, Philadelphie, Toronto, Washington ou Milwaukee semblent mieux armés.
Quelle progression interne ?
On imagine en effet que Pat Riley n’a pas l’intention de prolonger trop longtemps l’expérience du « ventre mou » à l’Est. Le problème, c’est que si personne ne veut des contrats d’Hassan Whiteside, Tyler Johnson ou Dion Waiters (beaucoup d’équipes cherchant à garder le maximum de masse salariale disponible à l’été 2019), il faudra encore sûrement attendre.
Encore une fois, Erik Spoelstra devra peut-être donc miser sur la combativité de son groupe et sa densité physique pour lutter face à des équipes plus talentueuses. Et ainsi jouer les poils à gratter dans une conférence Est plus ouverte que jamais.
À Miami, on semble ainsi beaucoup compter sur Josh Richardson, capable de défendre sur les meilleurs extérieurs adverses tout en étant une menace de loin en attaque. Pat Riley ne cache d’ailleurs pas que l’ancien joueur de Tennessee sera une des clés pour l’équipe. Et qu’il a les moyens de devenir encore plus prégnant dans le jeu offensif du groupe.
« Je pense qu’il en a la capacité, et une fois de plus, le basket a évolué » expliquait ainsi le président du Heat. « Il a vraiment changé, et c’est de plus en plus compliqué d’être certain que son joueur clé, celui sur lequel on a misé beaucoup d’argent, va prendre 12, 15 ou 18 tirs par match. »
Le président pense en effet que Josh Richardson doit avoir plus de responsabilités en fin de match.
« Il ne fait aucun doute que sa progression et son avenir passent par le fait d’être une sorte de « go-to-guy » et d’être capable de supporter la pression en fin de match. »
C’est un domaine dans lequel Dion Waiters pourrait aussi aider, s’il retrouve la santé. Justise Winslow et Bam Adebayo sont également des joueurs qui devront prendre une autre dimension pour le Heat, tandis que Tyler Johnson et Hassan Whiteside devront eux rebondir. Mais même dans ces conditions, la marge de progression semble tout de même limitée.