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Roman de l’été : « Allen Iverson, Not A Game » (5)

C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons la lecture d’extraits d’un livre en rapport avec le basket américain.
Pour cette intersaison 2018 – et après le triptyque Phil Jackson/Michael Jordan/Dream Team, Basket USA feuillette « Allen Iverson, Not A Game », la biographie que Kent Babb a consacrée au génial arrière de Philadelphie MVP de la Ligue en 2001.
On prévient ses fans : ça dépote, car ce bouquin évoque sans fard les épisodes glorieux comme les périodes plus sombres. Bonne lecture !

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Chapitre 3 – Les pistes 9 et 10

Le téléphone a sonné après minuit, le 14 février 1993, et sorti Dennis Kozlowski de son sommeil. Un ancien athlète du lycée Bethel, l’un des informateurs de Kozlowski, était au téléphone au poste de police, d’où il appelait son coach bien-aimé de football et d’athlétisme.

« Il s’est passé quelque chose », a dit le jeune homme à un Kozlowski groggy, qui essayait de chasser les toiles d’araignées de son esprit. Une sorte de rixe à Circle Lanes, une bretelle menant au bowling près de l’autoroute, où une chaise avait été lancée et une jeune fille touchée au visage. Un homme avait un bras cassé, une femme avait un pouce fracturé ; la scène avait été si violente que des enfants s’étaient cachés derrière les quilles. Kozlowski a entendu son ancien joueur lui dire quelque chose à propos des Noirs et des Blancs. Et que ce n’était peut-être que le commencement.

Puis il a entendu son interlocuteur lui rapporter des choses à propos de trois jeunes hommes en garde à vue, tous noirs, dont un qu’ils connaissaient tous les deux. « Coach, ils ont arrêté Iverson », a entendu clairement Kozlowski.

Sur la presqu’île, où la rivière James se jette dans la baie de Chesapeake, on raconte des histoires. Elles traversent les générations et quand passent les décennies et les siècles, les cultures naissent et se façonnent. Les opinions se forment, les systèmes de croyances et de préjugés s’enracinent.
La plus ancienne de ces histoires prend sa source en 1619, moins d’une décennie après la création de la ville d’Hampton. Un bateau pirate hollandais appelé le White Lion naviguait dans le golfe du Mexique. Après avoir pillé un navire négrier portugais, il a poursuivi sa route, avec plus de trente hommes et femmes angolais. Avec sa nouvelle marchandise, le White Lion est retourné à un avant-poste sur une avancée de terre où le fleuve se jette dans la mer, dans une colonie britannique qui deviendrait plus tard la Virginie.

Le racisme, une question toujours hyper sensible

Le navire a accosté à Point Comfort et les Angolais ont débarqué sur le sable. Leurs orteils s’enfonçaient dans le sable fin – c’était les premiers pas effectués par des Africains sur cette contrée nouvelle et c’était la naissance de l’esclavage en Amérique. Deux de ces passagers avaient reçu de nouveaux noms, forcés d’abandonner leur propre passé. Les hommes blancs qui leur ont ordonné de gravir la colline et de s’éloigner des vagues les ont nommés Antonio et Isabella et quand ils ont été affectés à la plantation du commandeur de Point Comfort, William Tucker, ils ont reçu son nom de famille.
Des siècles plus tard, l’un des descendants directs d’Antonio et Isabella, un enseignant appelé William Harper, faisait la classe au lycée Bethel d’Hampton et racontait parfois des histoires comme celle-ci – comment certains faits historiques ont commencé à tendre les ressorts de tensions raciales qui devenaient de plus en plus exacerbées à mesure que le temps passait.

Ce même sol que les élèves d’Harper foulaient avec insouciance avait autrefois été un champ de bataille. Longtemps après l’époque des enfants et des petits-enfants des Tucker, la Virginie était un Etat esclavagiste et le fer de lance des droits des Etats. Elle est devenue l’un des leaders de la désobéissance sudiste avant la guerre de Sécession. Des hommes blancs aux alentours de Newport News ont saccagé un local tenu par des Noirs en 1900 et si la déségrégation de la fin des années 1960 avait pour objectif d’établir l’égalité, elle a mené à la fermeture des écoles noires et à une plus grande précarité de la vie quotidienne dans les quartiers afro-américains comme Aberdeen. Les ressorts étaient devenus si tendus qu’ils menaçaient de rompre, prêts à tout laisser exploser. Et ce, à tout moment.

Alors qu’Harper faisait cours, un adolescent appelé Allen Iverson, une star du basket peu encline à écouter les histoires de son professeur, était assis au fond de la classe. Parfois, il dessinait et parfois, il rêvassait – n’importe quoi, pourvu que cela étouffe le son d’histoires qui n’avaient absolument rien à voir avec lui.

Allen Iverson cuisiné par son coach

En début d’après-midi, le jour de la Saint-Valentin, des bruits ont circulé sur ce qui s’était passé la veille à Circle Lanes. Certains disaient qu’Iverson était à l’origine d’une embrouille avec une table de jeunes Blancs, d’autres disaient qu’Iverson avait lancé une chaise qui avait entaillé Barbara Steele au visage. Certaines opinions suivaient des logiques raciales : les Afro-Américains pensaient qu’Iverson était une cible qu’on avait arrêtée – en compagnie de trois autres jeunes Noirs – seulement parce qu’il était connu. Beaucoup de Blancs pensaient que cette forte tête d’Aberdeen, qui parlait et jouait avec rage et rébellion – son vœu d’« aller chercher » un titre de champion d’Etat en basket en avait ulcéré plus d’un dans la communauté blanche – avait fini par péter les plombs.

Mais Kozlowski savait comment connaître la vérité avec Iverson et il voulait entendre la version de son quarterback. Dans des villes comme Hampton, le coach de football est également le meilleur détective du coin ; les anciens joueurs éprouvent de la loyauté envers le coach qui les a entraînés, les a fait jouer et leur a donné une place ; et bien souvent, la donnée la plus importante est l’information.
Environ un an plus tôt, cet ami de la police de Newport News avait appelé Kozlowski avec l’information selon laquelle Iverson était entré dans une maison de dealer bien connue et en était ressorti avec un paquet. Le coach a convoqué Iverson dans son bureau le lendemain et a questionné le garçon sur sa présence dans cette maison et sur son usage de drogues. Estomaqué par tout ce que savait son coach, le gamin a confessé avoir quitté la maison les poches pleines.

« Tu prends de la drogue ? », a demandé Kozlowski à Iverson. Ils se sont regardés pendant un long moment, avant que le gamin ne craque. « Coach, je ne prends pas de drogue, lui a répondu Iverson. Mais ma mère… » Iverson lui a dit qu’à la demande d’Ann, il avait demandé à plusieurs amis de le conduire à Newport News pour rapporter un peu de tout ce que sa mère voulait. Qu’est-ce qu’il était censé faire ? « Mais Allen, tu ne comprends pas… Le rêve se termine si tu te fais prendre », lui a dit le coach.

Kozlowski a été parmi les premiers éducateurs bienveillants à se préoccuper de l’avenir d’Iverson, à le guider dans les situations difficiles, encore et toujours. Il lui a acheté des costumes, il couvrait ses arrières, il jouait l’apaisement entre Iverson et Mike Bailey, le coach de basket de Bethel. Un matin, Kozlowski est tombé sur deux basketteurs qui l’attendaient. Ils ont bafouillé des choses sur le fait que Bailey avait écarté Iverson de l’équipe – ce n’était pas la première fois – parce qu’il avait refusé d’appliquer ses consignes de jeu.

Bailey avait mis son meilleur joueur sur le banc parce qu’il voulait improviser et jouer comme il l’avait fait sur les playgrounds et dans les tournois AAU. Et, devant Dieu et devant tout le monde, Iverson avait haussé le ton face au coach. Kozlowski avait encore une fois convoqué Allen dans son bureau. Il avait extrait la vérité et il avait ensuite fait monter le gosse dans la Reliant break qui lui était familière pour qu’il puisse aller s’excuser auprès de Bailey en personne.

Cette fois, c’était différent ; cette sombre probabilité que Kozlowski redoutait était vraiment arrivée. Quelques heures après avoir été libéré de sa garde à vue, Iverson est de nouveau entré dans le bureau de Kozlowski et il a fermé la porte. Juste eux deux. Iverson fidèle à lui-même. Comme toujours, la vérité libère et le mensonge nuit.

Le mot « Nègre » serait à l’origine de la rixe

Iverson a détaillé sa version à son cher coach. Lui et un ami, C.J. Ruffin, se trouvaient près du tableau d’affichage, après avoir joué avec un autre groupe sur les pistes 9 et 10. Iverson a dit à Kozlowski qu’il avait entendu un jeune homme blanc, Steven Forrest, parler de lui en utilisant le mot « nègre ». Iverson a réagi, s’en est pris à Forrest en lui donnant un coup au visage. Et ensuite, a dit Iverson à son coach, tandis que d’autres s’en sont mêlés, faisant tourner la confrontation en bagarre généralisée, Ruffin a mis son bras autour de lui et l’a traîné dehors pour l’éloigner de la scène. Dans une confusion de personnes, une situation d’énervement et d’objets balancés, des participants et de simples témoins ont identifié Iverson et trois autres athlètes : Melvin Stephens, Samuel Wynn et Michael Simmons.

Allen n’a jamais détourné son regard ni balbutié, s’est rappelé Kozlowski pendant de nombreuses années, et sans savoir pourquoi, du plus profond de lui-même, pour une raison qu’il serait incapable d’expliquer vingt ans plus tard, le coach a décidé de le croire. « Bon, écoute, lui a dit Kozlowski, ça va être un combat. »

Une autre de ces histoires s’est transmise à regret. Son conteur tirait sur sa pipe à grosses bouffées tandis que les mots se succédaient et que les enfants de cet homme écoutaient. L’esclavage s’était répandu dans tout le Sud et avait divisé le pays, menant à la guerre la plus sanglante de l’histoire de l’Amérique. En 1865, quand les tensions ont été au plus haut et que les soldats de l’Union ont investi Richmond, en Virginie, un esclave nommé James Wilder a passé une nuit caché dans un silo à grains. L’idée d’y suffoquer lui était plus attrayante que ce qu’il avait peur qu’on lui fasse s’il était pris.

Wilder était en fait libéré, comme tous les esclaves américains. Du temps où il était encore légalement considéré comme un élément de propriété, Wilder avait épousé une femme nommée Agnes. Elle a appris à lire à ses enfants – le couple en a eu 14 – ainsi qu’à d’autres sur la plantation. Après la guerre, James a construit une maison pour sa famille et l’un des enfants du couple est devenu docteur. Un autre fils, Robert, qui était né libre, a fondé sa propre famille. Il gardait généralement secret ce que sa famille avait vécu – cependant, quand ses dix enfants lui ont demandé de raconter des histoires à propos de l’enfer qu’avaient enduré leurs grands-parents, il s’est prêté au jeu et a partagé ses anecdotes avec eux, en mâchouillant sa pipe.

Le plus jeune des fils de Robert, Douglas, écoutait ces histoires et il en est venu à penser que si le fils d’un esclave pouvait devenir docteur, eh bien, toutes sortes de choses étaient possibles. Sa mère, Beulah, lui faisait apprendre un nouveau mot chaque jour en lui montrant les pages de son livre de mots croisés. Elle le remplissait de confiance en lui. « Tu peux y arriver », lui disait-elle dans les années 1940, dans une maisonnée pleine de monde du quartier de Church Hill, à Richmond.

Douglas a continué d’apprendre à lire. Il a découvert Aristote, Ralph Waldo Emerson et Friedrich Nietzsche. Sa maman voulait qu’il devienne prêtre et donc, elle lui a appris l’art de s’exprimer en public. Mais il voulait être dentiste. Il a quitté Church Hill pour aller étudier à l’université Virginia Union, une faculté noire à l’époque de la ségrégation. Plus tard, il a gagné la Bronze Star durant la guerre de Corée. Il avait lu des articles sur l’arrêt de la Cour suprême, dit « Brown v. Board of Education », de Topeka, au Kansas, une décision qui marquait le début de la déségrégation. Cet événement avait donné envie à Wilder d’étudier le droit. Il s’est inscrit à l’université Howard à Washington, D.C., parce que la fac de droit de l’université de Virginie ne l’aurait pas accepté, à cause de la couleur de sa peau. Il a monté un cabinet d’avocats prospère à Richmond, à seulement quelques kilomètres de là où son grand-père avait autrefois porté des chaînes et d’où il s’éclipsait quelquefois pour aller, dans une plantation voisine, rendre visite à sa femme et à ses trois aînés, qui y étaient confinés. Puis en 1969, L. Douglas Wilder a gagné un siège de sénateur dans l’Etat de Virginie. Seize ans plus tard, il est devenu lieutenant-gouverneur de la Virginie.

Je vous déclare coupable

Wilder a vécu une vie en marge des limites ou des traditions, parce que c’était comme ça qu’il avait été élevé. En janvier 1990, il a comblé les encouragements pleins d’espoir de sa maman : debout sur le perron de la Chambre des représentants de Virginie, la main posée sur la Bible, entouré d’une foule de personnes, il est devenu le premier gouverneur noir du pays. « De Capitol Hill à Church Hill, il n’y a que quelques centaines de pas – mais une énorme montagne à gravir », a déclaré Wilder au « Washington Post » quelques mois avant son élection.
Trois ans après le début du mandat de Wilder, son conseiller juridique en chef, William McFarlane, dit « Mac », est entré dans le bureau du gouverneur. Ils discutaient tous les jours de problèmes concernant la Virginie. Certains étaient plus sensibles que d’autres et en ce jour de février, McFarlane avait une affaire urgente à soumettre à la considération du gouverneur. Trois jeunes hommes, tous noirs, avaient été arrêtés à Hampton et presque immédiatement, un clivage racial jamais vu depuis le temps de la déségrégation avait commencé à se former dans toute la ville. Ce ressort, compressé à l’extrême depuis des siècles, s’était soudain relâché.

Wilder s’est enfoncé dans son fauteuil et comme il l’avait fait tant d’années auparavant, il a écouté l’histoire qu’on lui dévoilait. Le jour de l’audience, il portait un costume croisé gris clair, il parlait avec douceur et implorait la clémence. « J’ai éprouvé de la peine pour ce qui arrivé aux gens au bowling, a dit Allen Iverson sept mois après l’échauffourée. Je ne souhaite ça à personne. »

En juillet 1993, Allen Iverson, Samuel Wynn et Michael Simmons ont été déférés devant le tribunal du juge de la cour d’appel Nelson T. Overton pour y entendre le verdict, en un mot, résonner dans ses murs : « Coupable », chacun d’entre eux, de trois chefs d’accusation de violences en réunion. Melvin Stephens avait été antérieurement reconnu coupable d’agression et de voies de fait, un délit mineur.
Iverson avait attesté que Forrest avait proféré une injure raciale envers lui et qu’un des amis de Forrest l’avait frappé avec une chaise ; puis il a déclaré, comme il l’avait dit à Kozlowski, qu’il avait été traîné en dehors du bowling sur le parking. Mais Forrest ainsi que plusieurs autres témoins ont décrit une scène différente : Forrest a dit qu’Iverson n’avait pas été provoqué quand ce dernier a commencé à l’insulter, juste avant qu’un ami d’Allen ne frappe un ami de Forrest avec une chaise. Un employé du bowling a confirmé le témoignage de Forrest et Barbara Steele, qui a eu le crâne ouvert quand la chaise lancée l’a heurtée, a décrit un Iverson frappant l’un de ses amis au visage puis se tournant vers elle avec un sourire en coin.

« Coupable », a dit le juge. Ce mot lourd de sens a transpercé l’atmosphère. Une seconde après, des soupirs se faisaient entendre. Overton a rejeté la demande de caution. Il a dit plus tard qu’il craignait qu’Iverson ne se présente pas aux futures auditions. Pendant le procès, la procureure Colleen Killilea a dépeint Iverson comme un athlète choyé, privilégié, qui avait été conditionné pour valoriser le sport plus que la vie réelle.

La ville se divise en deux sur le cas Iverson

Regardez, a-t-elle dit, sa moyenne du premier semestre de Première, de 9/20, et comparez avec les 209 trophées et 62 plaques qui, pour la plupart, décorent la maison de plain-pied en briques de la famille, au sud d’Hampton. Prenez conscience, a-t-elle dit à la Cour, de toutes les faveurs que les coaches d’Iverson lui ont octroyées – faveurs rarement accordées à d’autres étudiants au profil plus modeste. Et elle a ajouté que l’après-midi où Iverson s’était présenté de lui-même à la police pour expliquer son rôle dans l’incident du bowling, il était bouleversé. Tellement qu’il avait marqué 42 points, quelques heures après, dans un match de basket au lycée Bethel…

Observez bien son histoire, a-t-elle poursuivi : un an plus tôt, Iverson avait été reconnu coupable de conduite dangereuse sans permis, puis de nouveau arrêté une seconde fois pour conduite sans permis. Il n’avait aucun scrupule à ne pas se présenter devant le tribunal et quand il avait été condamné à 40 heures de travaux d’intérêt général à l’Hôpital général d’Hampton, il les avait effectuées avec six mois de retard. Killilea a poursuivi en décrivant les choses que la société tenait en bien plus haute estime que la courtoisie et la bienséance : Nike avait payé deux billets d’avion aller-retour à Iverson pour qu’il puisse assister à un festival All-American à Indianapolis, l’avait envoyé en Virginie pour son procès du bowling puis l’avait renvoyé à Indianapolis pour faire étalage de ses talents surnaturels – donnant l’impression qu’un incident considéré par beaucoup comme mettant en danger la vie d’autrui était moins important que le basket.

Les jeunes gens ont été déclarés coupables et Hampton a réagi. La majorité de la population afro-américaine de la ville pensait qu’Iverson avait servi d’exemple et une centaine de membres de la communauté noire d’Hampton environ ont réuni de l’argent pour un possible appel. Un groupe d’activistes nouvellement formé, appelé le SWIS – un acronyme d’après les initiales des prévenus – a mis en avant le fait que les quatre jeunes avaient été victimes d’un procès sommaire et inéquitable, preuve que les inégalités du Sud profond étaient encore bien réelles.

Beaucoup de Blancs ont accueilli la décision avec satisfaction, convaincus que ce jeune caïd avait ce qu’il méritait et qu’il devait finir par accepter les réalités de la vie après avoir été si longtemps protégé. « Les gens qui, d’habitude, se parlaient ne se parlaient plus à cause de ce petit gamin squelettique qui avait été encensé dans toute la ville. Un gamin encensé par les mêmes personnes qui, plus tard, l’ont traîné dans la boue, m’a raconté Butch Harper, l’ancien voisin d’Ann et l’un des coaches de jeunesse d’Iverson. C’est comme ça qu’est cette ville : au sommet un jour, tout en bas le lendemain. »

En septembre 1993, Allen a gravi l’escalier étroit qui menait au tribunal d’Overton. Des contestataires se tenaient à l’extérieur et scandaient : « Pas de paix sans justice ! » Des détenus de la prison d’Hampton criaient à l’adresse des manifestants : « Aidez-nous nous aussi ! » A l’intérieur du tribunal, Ann Iverson serrait les mains de ses filles dans les siennes et espérait la clémence pour son unique fils – une libération conditionnelle, peut-être. Iverson a exposé son argumentaire, un genre d’excuse dont il deviendrait plus tard coutumier, puis Overton a prononcé sa sentence.

« Cinq ans », a-t-il annoncé cette fois, un coup de poignard qui mettrait Iverson à l’ombre jusqu’à ses 20 ans. Cela tuerait définitivement ses chances de jouer au basket à l’université et de réaliser un rêve partagé par tant de personnes dans son cercle intime – qu’elles soient supportrices, proches soutiens de la famille ou les deux. A ce moment précis, tous ses rêves – jouer en NBA et sortir du cycle de pauvreté de sa famille – sont passés sous le tranchant de la guillotine des mots d’Overton. Iverson est resté là pendant un long moment, sans rien dire, avant que des menottes ne soient mises sur ses poignets et ses chevilles. Puis il a été placé dans un fourgon et ça a été le commencement du nouveau et inattendu chapitre de sa vie.

A suivre…

Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game », 307 pages, 22 euros, 13,99 euros en format numérique (ePub).

En vente en librairie, dans les grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne.

Talent Sport

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