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Kevin Love et les Cavaliers : « En couple, mais c’est compliqué »

Le 11 juillet 2014, une déflagration d’une rare intensité secoue la NBA. LeBron James annonce son retour à Cleveland et toutes les cartes de la ligue sont rebattues. Alors qu’il digère la nouvelle, comme les autres joueurs de la ligue, Kevin Love reçoit un coup de fil. À l’autre bout du fil, c’est le King en personne qui appelle celui qui joue toujours aux Wolves.

Le quadruple MVP et son entourage agissent en parallèle des dirigeants de l’Ohio. LeBron James sait que les Cavaliers discutent depuis plus d’un an avec Minnesota pour essayer de récupérer l’intérieur. Les Wolves ne sont pas contre lâcher leur ailier fort, qui a mal pris la gestion de son cas et l’incapacité de son équipe à aller en playoffs les saisons précédentes, mais Flip Saunders veut mettre la main sur un jeune joueur prometteur dans l’échange de sa star.

Pour l’instant, la piste la plus chaude mène d’ailleurs à Golden State, autour d’un échange entre Kevin Love et Klay Thompson. Fraîchement engagé comme coach, Steve Kerr n’est pas franchement pour mais c’est surtout Jerry West, conseiller spécial de la franchise, qui menace de démissionner de son poste si le club transfère l’arrière shooteur vers les Grands Lacs…

LeBron James et Kevin Love se connaissent puisqu’ils ont joué ensemble lors des Jeux olympiques de 2012 mais les deux hommes ne sont pas très proches. Le King passait son temps à Londres avec Carmelo Anthony et Chris Paul, quand l’intérieur était surtout avec Russell Westbrook. Au téléphone, les arguments sont donc avant tout sportifs, le revenant expliquant que le profil d’intérieur shooteur colle bien à son jeu et que les deux hommes seront sans doute très complémentaires. À la fin de la conversation, Kevin Love est convaincu et répond « qu’il en est » à LeBron James. La première étape est franchie.

Le pouvoir d’attraction de LeBron James change tout à Cleveland

Le problème, c’est que convaincre Kevin Love ne fait pas tout. Il y a encore de nombreux obstacles et notamment le fait de monter un échange avec les Wolves, puisque l’ancien d’UCLA est encore sous contrat, au moins pour une saison de plus.

Du côté de David Griffin, alors GM des Cavs, on est rapidement convaincu que l’arrivée de l’intérieur est nécessaire, d’autant que le retour de LeBron James met la pression sur le club. Le King n’a ainsi signé que pour un an ferme, espérant multiplier les contrats courts pour augmenter son salaire… mais également forcer Cleveland à investir sur le court terme.

Le retour de l’enfant prodige est à la fois une responsabilité pour le dirigeant, ainsi qu’une énorme chance. Un an plus tôt, lorsque le Heat avait amnistié Mike Miller, Cleveland avait pensé récupérer le shooteur. Mais le vétéran n’était pas du tout enclin à rejoindre l’Ohio et son agent avait alors lancé le bruit, dans la presse, que son joueur avait besoin d’une opération du dos qui pourrait l’empêcher de jouer la saison suivante. Les Cavs avaient finalement fait l’impasse et le Rookie de l’année 2001 avait pu signer à Memphis… où il avait disputé les 82 rencontres de la saison.

Un an plus tard, un appel de LeBron James à son ex-coéquipier suffisait pour le convaincre de rejoindre Cleveland.

Convaincu qu’il a besoin de shooteurs autour de lui pour gagner, et prêt à s’appuyer sur des joueurs qu’il connait, LeBron James n’avait pas cité dans sa lettre de retour celui qui allait devenir la principale monnaie d’échange pour obtenir Kevin Love : Andrew Wiggins. Cet oubli a longtemps fait débat, certains assurant qu’il s’agissait d’une preuve que le King avait déjà anticipé son départ. En fait, LeBron James espérait que les Cavaliers puissent récupérer l’intérieur des Wolves sans lâcher celui qui venait d’être choisi en première position de la Draft 2014. Il savait aussi que ce serait très compliqué.

Kevin Love ou Andrew Wiggins ?

Kevin Love convaincu à l’idée de venir former un « Big Three » à Cleveland, la formule à la mode après celui des Celtics et du Heat, et les Wolves intéressés par Andrew Wiggins, les Cavaliers devaient s’assurer d’un autre point.

À Las Vegas, Dan Gilbert et David Griffin rencontraient Kevin Love et son agent, Jeff Schwartz. Le but de la réunion était de discuter de l’avenir à long terme de l’intérieur chez les Cavaliers. À l’été 2014, l’ailier fort avait en effet encore un an de contrat, plus une « player option ». Cleveland voulait que, comme Chris Paul lors de son transfert aux Clippers, Kevin Love accepte de lever cette option dans le cadre de son transfert afin qu’il soit lié à la franchise pour deux saisons.

Mais le joueur et son agent ne le souhaitaient pas, pour des raisons financières. Avec l’accord TV en négociations, les salaires étaient sur le point d’exploser et Kevin Love ne voulait pas passer à côté de l’opportunité. Il faisait également comprendre qu’il attendait un contrat maximum pour rester dans l’Ohio. Cleveland devait donc prendre le risque d’engager un joueur susceptible de partir l’été suivant, mais pour l’ailier fort, il était clair qu’il ne venait pas chez les Cavaliers pour une saison et qu’il voulait s’engager dans un projet de plusieurs saisons. Et surtout dans un projet où il pourrait enfin goûter aux playoffs.

« J’ai demandé à beaucoup de gens ce que nous devions faire et certains sont même venus me voir spontanément », explique Dan Gilbert dans l’excellent livre, Return of the King. « Quand j’étais à Las Vegas pour la réunion, je dinais et un coach universitaire que je ne connaissais pas est venu à ma table. Il m’a dit que Love était une évidence et qu’il fallait le faire. Il y avait d’autres personnes qui me conseillaient de garder Wiggins. Nous pensions qu’il était une pépite et qu’il pouvait nous apporter des choses qui nous manquaient, notamment en défense. À la fin, ce fut la décision de Griff (David Griffin, le GM). Il faut faire confiance à son dirigeant basket. Il fait ça depuis vingt ans. Il pensait que Love était la meilleure option. »

David Griffin théorisera plus tard ce choix et toute sa gestion, expliquant que LeBron James doit avoir une équipe pour le titre.

« En gros, on est en charge de l’héritage de Babe Ruth (légende du baseball américain) et c’est notre responsabilité de la faire grandir et évoluer », expliquait-il. « C’est une confiance sacrée que le gamin nous a confiée. Il est tellement fort que, de lui-même, il demande à ce que nous soyons un candidat au titre par sa seule présence. Si on n’arrive pas à capitaliser sur les années qui lui restent, c’est de notre faute. »

Le purgatoire

Rapidement, les Wolves et les Cavaliers tombèrent donc d’accord autour d’un échange entre Kevin Love et Andrew Wiggins, plus Anthony Bennett. Les contours définitifs du trade seront négociés plus tard car la NBA n’a pas prévu le fait d’échanger un joueur drafté aussi vite. Pour équilibrer les salaires, les deux franchises doivent attendre qu’Andrew Wiggins signe son contrat puisque les choix de Draft n’ont pas de valeur dans la masse salariale. Une autre règle exige également que les joueurs draftés ne puissent être échangés que 30 jours après la signature de leur contrat.

Lorsque Andrew Wiggins paraphe son contrat avec les Cavs, le 24 juillet 2014, il doit donc attendre le 23 août pour être utilisable dans un échange. Or tout le monde comprend très vite que le rookie ne jouera jamais pour Cleveland…

Pour l’ancien de Kansas, les semaines qui suivent sont compliquées. Il doit jouer en Summer League, assister au programme de formation des rookies, prendre la pose ou répondre aux interviews avec le maillot des Cavs sur le dos. De son côté, Kevin Love prend son mal en patience. Dans ce qu’il appellera son « purgatoire », il s’intéresse à une liste des 250 meilleurs films de l’histoire, et en regarde 40 d’entre eux. Il se fait également tous les épisodes de la série comique Seinfeld.

Finalement, l’attente prend fin le 23 août et David Griffin peut apprécier la formation de son « Big Three ».

« Il semble qu’on ait fait pas mal de conférences de presse cet été et je pense que c’est plutôt bien », pouvait euphémiser David Griffin lors de la présentation de Kevin Love, alors qu’il essuyait quelques semaines plus tôt le refus de tous les coachs qu’il avait approchés, avant David Blatt. « C’est une période excitante pour la franchise. Tout cela est spécial pour nous. »

Les critiques de Glen Taylor, les avertissements de Chris Bosh

L’arrivée de Kevin Love aux Cavaliers fut donc un vrai sacerdoce et si Kevin Love pensait être sorti du purgatoire une fois le transfert officialisé, le propriétaire des Wolves, Glen Taylor, venait rapidement doucher son enthousiasme.

« Je pense qu’on avait sous-estimé les qualités offensives de Love, mais je me pose toujours des questions sur sa fragilité. Je suis inquiet sur ce point, et Cleveland devrait l’être aussi. S’ils le signent pour un contrat de cinq ans comme ils le souhaitent, il ne faut pas oublier qu’il va manquer des matches », explique-t-il quelques jours après le trade. « Kevin sera le troisième joueur de cette équipe. Il ne va pas avoir beaucoup de crédit si les Cavs gagnent. En revanche, il aura les critiques s’ils échouent. Il va falloir apprendre à gérer cette situation. Il est entouré de très bons joueurs. Je ne dis pas que Kevin ne l’est pas, mais parfois il s’en est tiré avec quelques astuces, comme ne pas défendre. Ça ne va pas passer à Cleveland. Ils vont lui demander de défendre, et il est sujet à faire des fautes. »

Plus diplomate, Chris Bosh met en garde son homologue avant le début de saison : jouer avec LeBron James est compliqué.

« Jouer avec LeBron peut être très frustrant et ça ne sera pas facile pour Kevin Love. Même si je pouvais lui dire à quoi s’attendre et lui conseiller quoi faire, cela ne ferait pas grande différence. Il devra quand même trouver lui-même une solution et traverser des expériences compliquées. Son rôle sera extrêmement difficile et frustrant, il va falloir qu’il s’y fasse. »

Et accepter les sacrifices n’est pas simple.

« Tout le monde dit qu’il veut gagner, c’est normal. Mais quand tu commences à parler de sacrifices et de ce qui est juste pour l’équipe, tu te rends compte après un moment que ça n’incluait peut-être pas autant. Et là tu te dis, « Attends, je ne parlais pas de ça, je veux bien gagner mais quand même… ». »

Des Finals ratées à « The Stop »

Et depuis quatre ans, Kevin Love fait les montagnes russes dans l’Ohio. À l’image de son arrivée rocambolesque, il a traversé tous les stades. D’abord en ayant du mal à s’adapter à son rôle offensif dans le schéma de jeu de David Blatt. Puis en devant se faire violence en défense, avant de voir ses premiers playoffs être interrompus par une blessure à l’épaule.

Ce côté « soft » hante d’ailleurs son rapport aux fans, mais également à certains de ses coéquipiers. Si Isaiah Thomas assure qu’il n’a fait que lui poser une question lors de la récente réunion d’équipe agitée, le meneur réclamait des explications sur la réalité d’une blessure de l’intérieur. Il est loin d’être le premier à le faire, sa commotion cérébrale lors du Game 2 des Finals 2016 ayant également été beaucoup commentée. Dans une ligue où beaucoup de joueurs mettent en avant leur dureté et leur volonté de jouer malgré les blessures, Kevin Love reste perçu comme un joueur fragile et qui n’aime pas aller au combat.

Paradoxalement, le moment le plus iconique de ses quatre saisons dans l’Ohio reste cette défense sur Stephen Curry, dans le money-time du Game 7 des Finals 2016. Alors que le double MVP cherche absolument un 3-points, l’intérieur ne se laisse pas distancer et gêne bien le meneur, qui prend un tir compliqué. « The Stop » aide Cleveland à remporter son premier titre.

https://www.youtube.com/watch?v=Lyb2VFg8wKY

Trois ans et demi après son transfert, Kevin Love n’a donc jamais réussi à changer sa réputation à Cleveland. Talent offensif certain, All-Star de façon répété, il reste souvent mis en cause par les fans ou ses propres coéquipiers alors que le « Big Three » initial a explosé avec le départ de Kyrie Irving. Et que les Cavaliers souffrent cette saison.

Kevin Love Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
2008-09 MIN 81 25 45.9 10.5 78.9 3.4 5.7 9.1 1.0 2.5 0.4 1.5 0.6 11.1
2009-10 MIN 60 29 45.0 33.0 81.5 3.8 7.2 11.0 2.3 2.3 0.7 1.9 0.4 14.0
2010-11 MIN 73 36 47.0 41.7 85.0 4.5 10.7 15.2 2.5 2.0 0.6 2.1 0.4 20.2
2011-12 MIN 55 39 44.8 37.2 82.4 4.1 9.2 13.3 2.0 2.8 0.9 2.3 0.5 26.0
2012-13 MIN 18 34 35.2 21.7 70.4 3.6 10.4 14.0 2.3 1.9 0.7 2.2 0.5 18.3
2013-14 MIN 77 36 45.7 37.6 82.1 2.9 9.6 12.5 4.4 1.8 0.8 2.5 0.5 26.1
2014-15 CLE 75 34 43.4 36.7 80.4 1.9 7.9 9.7 2.2 1.9 0.7 1.6 0.5 16.4
2015-16 CLE 77 32 41.9 36.0 82.2 1.9 8.0 9.9 2.4 2.1 0.8 1.8 0.5 16.0
2016-17 CLE 60 31 42.7 37.3 87.1 2.5 8.6 11.1 1.9 2.1 0.9 2.0 0.3 19.0
2017-18 CLE 59 28 45.8 41.5 88.0 1.7 7.5 9.3 1.7 2.0 0.7 1.5 0.4 17.6
2018-19 CLE 22 27 38.5 36.1 90.4 1.5 9.4 10.9 2.2 2.5 0.3 1.9 0.2 17.0
2019-20 CLE 56 32 45.0 37.4 85.4 1.0 8.8 9.8 3.2 1.6 0.6 2.5 0.3 17.6
2020-21 CLE 25 25 40.9 36.5 82.4 0.7 6.8 7.4 2.5 1.0 0.6 1.5 0.1 12.2
2021-22 CLE 74 23 43.0 39.2 83.8 1.2 6.1 7.2 2.2 1.4 0.4 1.3 0.2 13.6
2022-23 * All Teams 62 20 38.9 33.4 87.9 1.0 5.5 6.4 1.9 1.6 0.3 1.1 0.2 8.2
2022-23 * CLE 41 20 38.9 35.4 88.9 1.0 5.8 6.8 1.9 1.6 0.2 1.1 0.2 8.5
2022-23 * MIA 21 20 38.8 29.7 85.7 0.8 4.9 5.7 1.9 1.5 0.4 1.1 0.2 7.7
2023-24 MIA 55 17 44.0 34.4 78.7 1.1 5.1 6.1 2.1 1.8 0.3 0.9 0.2 8.8
2024-25 MIA 23 11 35.7 35.8 69.6 1.0 3.1 4.1 1.0 0.9 0.7 0.6 0.2 5.3

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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