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Portrait | Robert Pack, quand « Pac-Man » rencontre NBA 2K

NBA – Meneur monté sur ressorts, Robert Pack fut considéré au début des années 90 comme l’un des meilleurs dunkeurs parmi les arrières de poche. Une sorte de Derrick Rose avant l’heure, doté d’un premier pas et d’une détente explosifs.

Robert Pack

Tout droit sorti de votre console de jeux, voici « Pac-Man ». Et parfois, la réalité dépasse le jeu. Aux manettes, Robert Pack. Le meneur de Denver est ainsi surnommé pour sa capacité à avaler les arrières adverses. Comme beaucoup de gamins, Robert John Pack Jr a commencé avec une balle dans les mains et une seule idée en tête. « Depuis mes neuf ans, j’ai toujours voulu avoir le ballon, contrôler le tempo, diriger mon équipe. Etre meneur, j’avais ça en moi. »

Robert est un être déterminé et têtu. A la fin de sa carrière universitaire à USC, en 1991, il est complètement ignoré par les scouts pros. Aucune franchise ne veut de lui. Non drafté, il s’accrocha à son rêve : rejoindre la NBA. En ce début d’année 1995, il compte, à 25 ans, parmi l’élite du basket US. Pack est non seulement titulaire chez d’étonnants Nuggets mais il figure aussi parmi les meilleurs passeurs de la Ligue.

« Ce gars a des tripes ! Il est persuadé qu’il peut briller dans ce championnat », dit de lui Rick Adelman qui fut son premier coach NBA, à Portland.

Pour le coup d’envoi de l’exercice 1994-95, les Nuggets ont été accablés par les blessures des ailiers LaPhonso Ellis, Brian Williams et Rodney Rogers. Robert Pack, catalogué remplaçant moyen, a mangé Mahmoud Abdul-Rauf et le très attendu rookie Jalen Rose pour le poste de meneur starter. L’arrière originaire de Louisiane emmène l’équipe du Colorado vers un début de saison princier. Il fut un temps où Bob était capable de faire une erreur simplement en marchant du banc jusqu’à la table de marque. Depuis, il a appris à exploiter sa rapidité, son punch et son explosivité.

Pack est une vraie boule de muscles. Il ne mesure que 1,88 m (pour 82 kg) mais c’est un dunkeur sensationnel. A vrai dire, sa petite taille rend ses smashes encore plus spectaculaires. Robert est un meneur monté sur ressorts, véloce, puissant, avec une excellente détente. Il peut s’insérer dans le trafic grâce à la vitesse de ses déplacements latéraux et « gicler » pour aller écrabouiller la balle dans l’arceau. Comme « Pac-Man », il est insaisissable et infatigable. Il grignote du terrain, croque ses adversaires directs, affole le compteur comme dans un jeu d’arcade. Au milieu des années 90, son style est encore plus percutant : désormais, il ne tente plus rien sans y avoir réfléchi. « Aujourd’hui, je connais parfaitement mon équipe. Les gens attendent mes passes. En perdant moins de ballons, je suis devenu plus productif pour le collectif. »

« Robert est un point guard incroyable », s’enflamme Dan Issel, le coach des Nuggets. « Il a toujours été capable de créer quelque chose sur le parquet mais il est devenu nettement plus mûr. Robert avait l’habitude d’être le dernier à arriver dans le bus, le dernier à se pointer à l’entraînement. Aujourd’hui, il est toujours en avance. Il a véritablement endossé le rôle de leader. »

Coéquipier de « Baby Jordan » à USC

Robert a également su faire grandir son basket. « Il est impeccable dans la lecture des événements », reprend Dan Issel. « J’ai très rarement besoin de me lever pour annoncer un système. Il sait ce que nous sommes censés faire et où sont les avantages. Il peut mettre le feu quand vous le lui demandez mais il n’en fait jamais trop. Il ne force plus comme il le faisait durant ses deux premières saisons aux Nuggets. Il accomplit exactement ce que j’attends d’un grand meneur. »

En clair, Pack est devenu un diplômé du jeu ! Au cours de ses trois premières années dans la Ligue, le n°14 n’avait jamais dépassé 10.5 points de moyenne et il perdait le ballon aussi souvent qu’il le glissait dans le cercle.

« Je suis arrivé au training camp en espérant que la place de meneur starter serait à gagner. Je ne savais pas ce que le staff avait en tête mais ce qui importait vraiment était ce que j’avais dans la mienne : j’allais travailler comme un dingue et gagner mon pari fou. J’ai toujours pensé que j’étais un leader mais je jouais différemment en sortant du banc. Cette année, je suis titulaire et ça change tout. »

Né le 3 février 1969, Pack a suivi un chemin sinueux avant de rallier les Montagnes Rocheuses. C’est le seul garçon de la famille. Robert Pack Sr, un chauffeur de taxi, et sa femme Wilma, infirmière, ont quatre enfants. Wilma fait des heures de ménage en plus de son boulot pour pouvoir payer les factures. Robert la voit rarement : elle est à peine rentrée à la maison qu’il lui faut déjà ressortir pour enchaîner un deuxième job. Le meneur des Nuggets naît à New Orleans et grandit dans un quartier difficile. Marshall Faulk, futur running back superstar des Rams de Saint-Louis (NFL), vient du même coin. Les Pack résident dans un immeuble HLM délabré. Le basket devient le passe-temps n°1 pour un jeune plein de vie et d’enthousiasme qui s’ennuie dans un univers socialement limité. Son idole d’enfance a pour nom Maurice Cheeks.

Inscrit à la Alfred Lawless High School, il fait la connaissance d’Eldridge Recasner*. Sur les playgrounds de « N’awlins », Robert croise quelques loustics qui feront parler d’eux comme Jaren Jackson, ancien Lyonnais sacré champion NBA 1999 chez les Spurs. Avec Lawless, Pack devient l’un des meilleurs lycéens de l’Etat. Personne n’a marqué autant de points que lui dans ce bahut. Il rêve de rejoindre Georgetown, à l’instar de Jaren Jackson. Cela ne se fera pas. Il choisit la Southeastern Louisiana University mais comme beaucoup d’athlètes qui se sont concentrés sur leur discipline de prédilection, il a négligé le travail scolaire. Bob loupe l’ACT, l’examen d’entrée à la fac, pour un tout petit point. Solution de rattrapage : le Tyler Junior College, une fac de transition au Texas. Il y obtient son diplôme en deux ans. Son talent de basketteur est intact : durant son séjour, l’école poste un record de 50 victoires-11 défaites.

Plusieurs grandes universités le contactent mais George Raveling, le coach de USC, se montre le plus convaincant. Il le séduit en lui parlant de soleil, de surf et surtout de l’association qu’il peut former avec l’arrière shooteur Harold Miner, alias « Baby Jordan ». Durant ses deux ans chez les Trojans, Pack tournera à 12.1 et 14.7 points. Il signe un petit exploit en terminant quatrième meilleur passeur de l’histoire de la fac (319 pds) avec seulement deux saisons à son actif. Au cours de la deuxième année, George Raveling le nomme capitaine. USC bascule dans le positif, postant un 19-10 après un 12-16. Malheureusement, la « March Madness » tourne court : les Trojans sont sortis par Florida State dès le premier tour (75-72), pour leur première apparition dans le tournoi depuis six ans. En salles de cours en revanche, aucun souci : Robert décroche son diplôme de sociologie.

« Il aurait pu marquer beaucoup plus de points pour nous mais ce n’était pas son rôle. Il se concentrait sur la direction de l’équipe. Durant son année senior, personne ne pouvait aller aussi vite d’un panier à l’autre. Les coaches de l’équipe de football américain voulaient même l’utiliser. Je savais au fond de moi qu’il était capable de jouer en NBA », se remémore George Raveling.

Finaliste NBA dès sa saison rookie

Les scouts NBA font parfois des erreurs. Ainsi, Pack n’est même pas invité à participer à l’un des trois camps pendant lesquels les équipes NBA évaluent plus d’une centaine de seniors à la fin de chaque saison universitaire. Il n’est pas invité non plus dans l’une des summer leagues de 1991. Il doit mendier pour obtenir une place dans une équipe d’agents libres et participer à la Los Angeles Pro Summer League. Les Trail Blazers sont la seule équipe apparemment intéressée. Ils le convoquent à Portland pour un essai, deux semaines avant le début de leur training camp. George Raveling a fait du lobbying : il a convaincu Brad Greenberg, directeur du personnel joueurs de Portland, de laisser une chance à son poulain. Greenberg avait joué pour Raveling à Washington State.

« Je n’étais pas tout à fait convaincu », se souvient Bucky Buckwalter, le vice-président des Trail Blazers. « On voyait que c’était un bon athlète mais il était un peu dans l’ombre d’Harold Miner à USC. Là-bas, ils évoluaient avec une équipe très patiente et organisée. Mener le jeu à une plus grande vitesse semblait être un ajustement délicat. Je ne pensais pas qu’il allait entrer dans notre équipe. Pour être franc, personne ne le pensait. »

En vérité, si, quelqu’un le pensait : Pack lui-même. « S’ils m’avaient invité, c’est que j’avais une chance. J’avais confiance en moi. Je ne suis pas prétentieux mais quand je suis sur le terrain, je connais mes qualités. Sans cette confiance, je ne serais sûrement pas là où je suis aujourd’hui. »

Engagé le 16 septembre, le natif de La Nouvelle-Orléans pousse Portland à couper le vétéran Walter Davis, l’oncle d’Hubert Davis.

« J’ai dit à Bob que le fait de couper Walter, un joueur avec un contrat garanti, était une incroyable marque de confiance », raconte George Raveling. « Robert était un jeune joueur qui ne manquait pas de confiance en lui. Ce sont les autres qui n’avaient pas confiance en lui. Il était victime de cette défiance. »

Pack finit la saison 1991-92 cinquième meilleur passeur de l’équipe avec 140 offrandes, le plus gros total pour un rookie de Portland depuis Terry Porter en 1985-86. Bien sûr, il lui faut se contenter des miettes (4.6 pts en 12.4 mn) comme doublure du même Terry Porter. Apprendre dans le backcourt au contact de Clyde Drexler et Danny Ainge. C’est encore plus vrai au cours d’une campagne de playoffs qui voit Portland se hisser en Finales en écartant les Lakers, Phoenix et Utah. Pack n’a que 23 ans. Dans la défaite 4-2 face aux Bulls, il a droit à 16 minutes et réussit un panier sur six tentés. Avec l’arrivée dans l’Oregon de Rod Strickland, Portland est plus qu’équipé en arrières. Bob a patienté tout l’été pour un contrat garanti. Il obtient finalement gain de cause mais Portland préfère le céder aux Nuggets en octobre 1992 contre un deuxième tour de draft.

Sans le savoir, les Trail Blazers lui font un cadeau. Robert poursuit sereinement son apprentissage. La première année, dans l’ombre de Mahmoud Abdul-Rauf, il tourne à 10.5 pts (47% aux tirs) et 4.4 passes. La deuxième démarre mal : empêtré deux mois durant dans les négociations pour la reconduction de son contrat, il loupe les 13 premiers matches. Il accepte finalement un peu moins de 3 millions de dollars sur 3 ans. Il fait plaisir à maman (un van tout neuf), à papa (un camion) et leur fait bâtir une maison à Tacoma où ils ont déménagé après son entrée à la fac.

Son apport offensif fléchit (9.6 pts à 44.3%) mais il est de la campagne héroïque face aux Sonics au premier tour des playoffs. Tête de série n°8, Denver sort la meilleure équipe de la saison régulière (63-19) en s’imposant à l’extérieur dans le Match 5 (98-94 après prolongation). Ce samedi 7 mai 1994, Pack participe à l’effort de guerre en inscrivant 23 points, dont 22 après la pause. Dans le troisième quart-temps, Denver est largué 62-53. Les Nuggets signent un 13-2, notamment grâce aux 9 points de Pack. Il avait réussi six tirs primés en saison régulière. Il en plante 6 dans les Matches 3, 4 et 5, dont 3 dans la rencontre décisive et 2 dans le quatrième quart-temps. Pour une réussite de 54.5% sur la série… A 96-94 avec 54 secondes à jouer en prolongation, c’est lui qui vole un ballon décisif à Gary Payton. Ses deux lancers francs à 18 secondes de la fin scellent la plus grosse surprise de l’histoire des playoffs. Rien de tout cela n’aurait dû se produire. Mené 2-0 puis 2-1, Denver était quasiment en vacances dans le Match 4. Robert avait planté un « trey » à 27 secondes de la fin pour envoyer la rencontre en prolongation. Victoire des Pépites 94-85.

« Ce dont je me souviens le plus au sujet de Robert ? Ce fichu Match 5 », confiera George Karl, alors coach des Sonics. « Il avait été fabuleux. Ce soir-là, trois gars ont dû faire le match de leur vie. LaPhonso Ellis a été très bon. Le big kid, Bison Dele (ndlr : Brian Williams), a dû taper un 20 points-20 rebonds (ndlr : en fait, 17-19). Je crois que Robert a réussi quatre tirs primés dans ce match. Et quatre durant toute la saison… »

Un fan nommé Chauncey Billups

« En 1994, j’étais un junior en high school », se souvient Chauncey Billups, natif de Denver. « Le jour de ce Match 5, je faisais des essais à Colorado Springs avec l’équipe des USA des moins de 18 ans. On avait regardé ça à la télé, c’était dingue ! Je me souviens de la façon dont Robert s’élançait de la ligne des lancers et dunkait sur tout le monde. Il était petit mais terriblement rapide, il montait la balle comme une flèche et allait planter son smash. »

Souvent cité dans les rumeurs de transfert, Robert est un meneur enfin respecté. Il commence à récolter les fruits de son travail. La gloire lui tend les bras. Et tout ce qui va avec. « J’étais très timide. Introverti, diraient certains. Je suis de plus en plus entouré. Je n’ai pas l’habitude mais je m’y fais petit à petit. »

Dès février 1994, les feux de la rampe s’étaient braqués sur lui lors du All-Star week-end de Minneapolis. Invité à participer au concours de dunks, il avait terminé deuxième derrière Isaiah Rider. La deuxième partie de la saison justifia la confiance placée en lui. Dan Issel en fait son meneur titulaire pour l’exercice 1994-95. En novembre, plus personne n’arrête « Pac-Man ». Il plante 30 points – son meilleur total de la saison – le 11 face aux Spurs et réussit son premier triple-double en carrière le 26 contre Dallas (21 pts, 10 rbds, 17 pds). Avec ses 12.1 points de moyenne, Robert ne paie peut-être pas de mine mais il est capable d’approcher les 20 caviars dans un match (19 contre Boston à la mi-décembre) et il s’affiche à 41.7% derrière l’arc. Et puis… Et puis la roue tourne. Pack se retrouve quatrième dans la rotation des arrières.

« On ne m’avait pas donné cette place de starter, je m’étais battu pour l’avoir. Ce fut très dur. Une fois titulaire, je devais encore regarder par-dessus mon épaule, surveiller en permanence ce qui se passait derrière moi. La preuve : du jour au lendemain, mon temps de jeu a commencé à diminuer… La situation est devenue difficile mais ce n’était pas non plus une première pour moi. Obtenir une place en NBA fut terriblement dur aussi. »

Grâce à un bilan équilibré (41-41), Denver retourne en playoffs. Dan Issel a rendu son tablier après 34 matches, lassé des critiques sur son coaching. Il explique qu’il n’aime pas la personne qu’il est devenu… « Pac-Man » assiste au sweep des Spurs en spectateur. Courant mars, il a dû subir une arthroscopie pour faire retirer des bouts de cartilage dans son genou gauche. En avril, il précipite son retour pour tenter de participer à la postseason et se blesse à nouveau. Le meneur des Nuggets loupera les 30 derniers matches de saison régulière ainsi que ce premier tour fatal à la franchise du Colorado.

Robert retrouvera-t-il son jump, son explosivité, ses cannes de feu ? Le front office n’attend même pas de le savoir : le 30 octobre 1995, il est envoyé à Washington contre le meneur Doug Overton et l’ailier Don MacLean. Cette sanction peut paraître brutale mais le front office des Nuggets a pesé le pour et le contre. Ce côté « puce incontrôlable », voltigeur, brut de pomme, énerve. Son adresse dans le champ est faiblarde, son jump shot peu sûr et il perd beaucoup de ballons (3.2 en 27.2 mn). Pour sa défense, il explique n’avoir pas d’autre choix que de prendre des risques. Pack n’est pas et ne sera jamais un meneur-distributeur classique. Il s’est souvent plaint de son rôle ou de son temps de jeu et a pris quelques libertés avec le règlement. Jugé inconsistant, indiscipliné et un peu irresponsable, il n’a plus sa place dans le puzzle. Ses 18 points et 5.4 passes de moyenne sur les 8 matches de présaison n’y changeront rien : Bernie Bickerstaff, président et coach des Nuggets, a tranché.

Les Bullets avaient besoin d’un meneur de toute urgence avec la blessure au pied du quadruple All-Star Mark Price, recruté à Cleveland un mois plus tôt. A Washington, Robert a droit à un accueil glacial. Durant un déjeuner de presse, Chris Webber refuse de commenter cette signature. Plus tard, il déplorera qu’on ne l’ait pas consulté… Bombardé titulaire, Pack rentabilise immédiatement les 35 minutes qui lui sont accordées. Il signe sa meilleure saison aux points (18.1), aux passes (7.8, 9e NBA), aux interceptions (2, 6e NBA) et aux rebonds (4.3)… avant d’être rappelé à l’infirmerie. Un nerf de la jambe droite est endommagé. Début janvier, sa saison est déjà finie !

Sale année pour Washington : Webber doit se contenter de 15 petits matches après s’être disloqué l’épaule gauche en présaison. Pourtant, il y avait encore de l’espoir : avec l’ami Pack, Juwan Howard, le Roumain Gheorghe Muresan et un rookie du nom de Rasheed Wallace, les Bullets s’affichaient à 16-15. Leur meilleur départ depuis 1986. Dans une série de cinq victoires courant décembre, le meneur en provenance du Colorado cumula 95 points et 45 passes. Il fut un temps question d’une convocation pour le All-Star Game de San Antonio.

« C’est un joueur possédant une telle explosivité… », s’enthousiasme alors le coach, Jim Lynam. « Cette équipe appartenait à Chris et Juwan mais il faut le reconnaître, c’est Bob qui a fait la différence. » « La différence entre cette année et la précédente, c’est Robert, sans hésitation », surenchérit Chris Webber.

Barré une deuxième fois par Rod Strickland

« Chris était venu me voir peu de temps après mon arrivée et m’avait dit ce qu’il avait sur le cœur », raconte Robert. « Je respecte énormément cette démarche. Si quelqu’un a le moindre doute sur ce que je suis capable de faire, qu’il le dise. Je le montrerai sur le terrain. Le retour de Mark (Price) en janvier ? La concurrence a du bon. C’est un grand meneur, un All-Star établi. Mais je ne vais pas lâcher. Je me trahirais moi-même et je trahirais l’équipe. »

En janvier, patatras… Blessure stupide : un assistant coach cogne sa jambe droite avec son genou. Le corps médical parle d’une absence de quelques matches. Puis quelques semaines. Pack n’a plus de sensations au niveau du pied à cause de ce nerf touché. Il tente de reprendre l’entraînement mais la douleur est toujours présente. Saison bâchée. Même chose pour Mark Price, limité à 7 malheureux matches. Pour trois victoires de retard sur le Heat, Washington (39-43) loupe le dernier spot de playoffs.

« Pac-Man » arrive en fin de contrat. Il a loupé un total de 91 rencontres en deux ans. Wes Unseld est nommé GM en remplacement de John Nash, démissionnaire. Il ne veut prendre aucun risque et préfère miser sur le Trail Blazer Rod Strickland, acquis en échange de Rasheed Wallace.

Le 31 juillet 1996, à 27 ans, Robert signe en faveur de New Jersey, orphelin de Kenny Anderson depuis une demi-saison et dépourvu de meneur après le départ de Chris Childs à New York. Un contrat de 15 millions de dollars sur 5 ans lui est offert par… John Nash, désormais GM des Nets. Nash veut en faire un mentor pour l’arrière rookie Kerry Kittles, lui aussi originaire de New Orleans. Dans un premier temps, John Calipari, le coach, ne peut que se féliciter de ce choix : sur 34 matches, l’ancien Nugget rapporte 15.9 points et près de 10 passes (9.6). Fin novembre contre Dallas, il délivre même 22 assists. Mais les vieux démons ressurgissent : Pack se blesse à la cheville gauche. Placé sur l’injured list, il loupe 18 matches entre janvier et mars.

Entre-temps, Don Nelson, GM des Mavericks, se manifeste pour tenter de refourguer Jim Jackson. Le package comprend Sam Cassell, George McCloud, Chris Gatling et Eric Montross. New Jersey se laisse tenter et lâche Khalid Reeves, Ed O’Bannon, Shawn Bradley plus son meneur blessé, très remonté contre John Calipari en apprenant la nouvelle. Dans le Texas, Pack disputera 20 matches (11 comme titulaire) et se classera 9e meilleur passeur de la Ligue (8.4 pds).

Les Knicks l’avaient approché avant d’offrir 24 millions de dollars sur 6 ans à Chris Childs. A ceux qui ne croyaient pas (ou plus) en lui, Robert lançait cet avertissement : « Je montrerai que je vaux l’argent offert à d’autres. Je n’ai aucun souci à ce sujet. »

On ne retrouvera malheureusement jamais le meneur explosif de Denver. A 28 ans, « Pac-Man » multiplie les consultations à l’hosto et les séjours à l’infirmerie. Au cours de la présaison 1997, il se fracture le quatrième métatarsien de la main gauche. Il est opéré en octobre. Début février, c’est un ligament du pouce droit qu’il faut réparer. Il ne dispute que 12 matches. En 1998-99, les chirurgiens interviennent sur son épaule gauche. Il est également touché à la cuisse. Saison écourtée, 25 matches. L’année suivante, on remet ça : douleurs à l’aine, blessure à la cheville droite suite à une « flagrant foul » de Larry Johnson, chirurgie orale… Saison limitée à 29 matches. Soit un total de 180 rencontres loupées en 3 ans.

« Je me retrouve un peu en Chris Paul »

Le 14 août 2000, Pack (31 ans) se retrouve à Boston dans un échange à quatre équipes, le premier de l’histoire. Dès le 16 octobre, il est renvoyé à Denver. L’équipe, bien sûr, n’a plus rien à voir avec celle côtoyée cinq ans plus tôt. Les leaders se nomment Antonio McDyess et Nick Van Exel. Dan Issel est de retour sur le banc depuis décembre 1999. Plus pour longtemps : en décembre 2001, il insultera un spectateur d’origine mexicaine devant les micros et sera contraint de démissionner. Comme doublure de « Nick The Quick », Robert Pack obtient 17 minutes de temps de jeu. L’air des Rocheuses lui fait du bien : il souffre d’un orteil et de crampes à l’abdomen mais peut tenir sa place durant 74 matches. Il atteint les 20 points à cinq reprises et les 10 passes à neuf. De quoi poster son deuxième triple-double en carrière en avril, dans une victoire contre le Golden State d’Antawn Jamison (12 pts, 10 rbds, 11 pds). Pas de playoffs, même avec 40 victoires.

Entre 2001 et 2004, l’ex-Trojan transitera par Minnesota, New Orleans et New Jersey avec une contribution limitée (70 matches en 3 ans, 5.2 pts maximum). Il rejoignit les Nets après avoir été remercié par Portland. C’est une vieille connaissance qui l’empêcha d’effectuer le training camp des Trail Blazers : John Nash… Grâce aux 7 rencontres de playoffs disputées avec les Wolves et les Hornets, son total se monte à 33.

A 35 ans, Robert se retrouve sans club. Il traverse l’Atlantique et fait une pige en Espagne, à Valence, puis en Lituanie, à Kaunas, avec lequel il est sacré champion. Un an plus tard, il est de retour outre-Atlantique. Il tente d’effectuer son come-back en NBA mais son essai chez les Raptors, en octobre 2005, est jugé non concluant. Pack est contraint de mettre un terme à une carrière qui aura généré des gains supérieurs à 22 millions de dollars. Il s’occupe de sa fondation, lancée en 1997, et s’attache à récolter des fonds pour La Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina.

En septembre 2008, il se tourne vers une carrière d’entraîneur. Les Rio Grande Valley Vipers (NBDL) l’engagent comme assistant coach. Après une saison à 21 victoires-29 défaites, il rentre au bercail, à New Orleans, pour épauler Byron Scott, déjà croisé chez les Nets. Il débute alors sa tournée des bancs NBA, et après son départ des Wizards en 2018, il rebondit l’an passé en BAL (Basketball Africa League) à la tête de du Rwanda Energy Group Basketball Club. Cette année, il est le directeur du camp d’entraînement de cette même BAL.

* Eldridge Recasner joua à Denver, Houston, Atlanta, Charlotte et chez les Clippers. En octobre 1999, il fut gravement blessé dans un accident de voiture. Le véhicule était conduit par Derrick Coleman.

Robert Pack Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
1991-92 POR 72 12 42.3 0.0 80.3 0.4 0.9 1.4 1.9 1.4 0.6 1.3 0.1 4.6
1992-93 DEN 77 21 47.0 12.5 76.8 0.7 1.4 2.1 4.4 2.4 1.1 2.4 0.1 10.5
1993-94 DEN 66 21 44.3 20.7 75.8 0.4 1.5 1.9 5.4 2.2 1.2 3.1 0.1 9.6
1994-95 DEN 42 27 43.0 41.7 78.3 0.5 2.2 2.7 6.9 2.4 1.5 3.2 0.1 12.1
1995-96 WAS 31 35 42.8 26.5 84.6 0.9 3.3 4.3 7.8 2.2 2.0 3.7 0.0 18.1
1996-97 * All Teams 54 33 39.2 27.7 80.7 0.5 2.2 2.7 8.4 2.6 1.7 4.0 0.1 14.3
1996-97 * NJN 34 35 40.7 29.7 78.8 0.4 2.1 2.5 9.6 2.4 1.7 4.4 0.1 15.9
1996-97 * DAL 20 30 36.1 23.7 84.9 0.7 2.4 3.0 6.4 2.8 1.8 3.4 0.2 11.5
1997-98 DAL 12 24 33.7 50.0 69.4 0.7 2.2 2.8 3.5 1.4 1.7 3.2 0.1 7.8
1998-99 DAL 25 19 43.1 0.0 81.8 0.4 1.1 1.4 3.2 1.6 0.8 2.0 0.0 8.9
1999-00 DAL 29 23 41.7 36.4 80.8 0.2 1.2 1.5 5.8 1.5 1.1 2.6 0.1 8.9
2000-01 DEN 74 17 42.5 38.7 76.6 0.4 1.5 1.9 4.0 1.5 0.9 1.8 0.0 6.5
2001-02 MIN 16 16 36.8 25.0 73.3 0.4 1.0 1.4 3.1 2.0 0.8 1.3 0.0 3.9
2002-03 NOP 28 16 40.3 0.0 74.5 0.4 1.4 1.8 2.9 1.3 0.9 1.4 0.0 5.2
2003-04 NJN 26 8 42.3 0.0 83.3 0.2 0.5 0.7 1.0 0.8 0.5 0.6 0.0 1.9
Total   552 21 42.5 29.2 78.7 0.5 1.5 2.0 4.6 1.9 1.1 2.4 0.1 8.9

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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