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Happy Birthday | Gheorghe Muresan, le géant des Carpates

Le pivot roumain « Gidza » Muresan (50 ans ce 14 février) a disputé six saisons seulement en NBA mais personne n’a oublié le joueur le plus grand jamais passé par la Ligue. Avec ses 2m31, il dominait de quelques millimètres Manute Bol qui fut brièvement son coéquipier à Washington.

Avant de s’imposer outre-Atlantique, Gheorghe transita par Pau-Orthez où Michel Gomez lui réserva un entraînement spécial. Pour faire mentir les scouts US qui ne voyaient en lui qu’un prospect douteux, Muresan dut d’abord apprendre… à marcher.

Un homme au cœur immense, plébiscité par le public, simplement heureux de voir le destin sourire à ce gamin roumain issu d’un milieu très pauvre qu’il était autrefois…

Priest Lauderdale fit ses adieux à la NBA en 1998, après seulement deux saisons dans la Ligue, et obtint la nationalité bulgare alors qu’il portait le maillot du PBC Lukoil Academic.

Superstar universitaire à Virginia et n°1 de la Draft 1983, Ralph Sampson fit fantasmer Houston avant que les blessures ne torpillent son association avec Hakeem Olajuwon.

L’intérieur néerlandais Rik Smits effectua toute sa carrière chez les Pacers, disputant les Finales NBA en 2000.

L’ancien pivot du Jazz Mark Eaton, véritable monstre défensif, détient toujours le record de contres sur une saison (5.56) et en carrière (3.5).

Le Russe Pavel Podkolzin disputa 6 matches pour les Mavericks entre octobre 2004 et août 2006.

Le pivot monténégrin du Partizan Belgrade Slavko Vranes fit un passage éclair dans la Ligue. Il joua 3 minutes pour Portland en 2003-04…

Chuck Nevitt n’a pas laissé un souvenir impérissable : il disputa 155 matches entre 1982 et 1994 et tourna à 1.6 point de moyenne.

Shawn Bradley, vu en équipe d’Allemagne, a collectionné les « In your face », rendus plus spectaculaires encore par ses 2m29.

Pas besoin de présenter Yao Ming. Le Soudanais Manute Bol, disparu en juin 2010 à 47 ans, laissera le souvenir d’un humaniste tourmenté par la vie auquel les caricatures en tout genre rendaient bien mal hommage. Enfin, le Roumain Gheorghe Muresan a partagé son temps entre Pau et les Etats-Unis.

Le point commun entre tous ces basketteurs ? Ils composent le Top 11 des joueurs les plus grands ayant évolué en NBA. Lauderdale, Sampson, Smits et Eaton culminaient à 7,4 pieds (2,23 m), Podkolzin, Vranes et Nevitt à 7,5 pieds (2,26 m), Bradley à 7,6 pieds (2,29 m), comme Ming, et enfin Bol et Muresan à 7,7 pieds (2,31 m). Tout ce petit monde aurait pu être battu dans les années 90 par un Nord-Coréen de 2,35 m du nom de Ri Myung Hun, alias Michael Ri.

Pivot de la République populaire démocratique de Corée du Nord, Ri s’entraîna au Canada pour tenter de se faire une place en NBA mais une loi fédérale américaine limitant les échanges avec les pays hostiles aux USA (le « Trading with the enemy act ») bloqua son arrivée. Le département d’Etat US, équivalent du ministère des affaires étrangères, leva finalement les restrictions en 2000, alors que Ri avait 33 ans, mais c’est le gouvernement nord-coréen qui mit cette fois son veto.

Sachez pour l’anecdote que 2m35, cela ne vous aurait valu qu’une 25e place dans le classement des êtres humains les plus grands de l’histoire (ceux, du moins, dont la taille a été officiellement vérifiée), très loin derrière les 2m72 (8,11 pieds) de l’Américain Robert Wadlow, mort prématurément à 22 ans en 1940.

Tout au long de sa carrière, Gheorghe Muresan, n°1 de ce Top 10 ex æquo avec Manute Bol, a eu la cote auprès du public. Est-ce parce qu’il naquit le jour de la Saint-Valentin, le 14 février 1971 ? Gheorghe a trois frères et deux sœurs. C’est le cadet mais cela ne se verra pas puisqu’il prend des centimètres à une vitesse ahurissante. La génétique n’explique pas tout : personne dans sa famille ne mesura plus de 1,83 m…

Le clan Muresan grandit à Tritenii de Jos (Roumanie), dans la province de Cluj, elle-même située dans une contrée passée à la postérité grâce aux exploits du comte Dracula, la Transylvanie. Les Muresan ne roulent pas vraiment sur l’or. Ispas, le papa, est ouvrier. Il bosse dans une manufacture fabriquant du fil électrique. Il mesure 1m76. La maman fait 1m70. La croissance spectaculaire de Gheorghe démarre à l’âge de 6 ans. À 10 ans, il est déjà plus grand que n’importe qui chez les Muresan. À 14 ans, il atteint 2m05. À 15 ans, 2m07.

Celui que l’on surnomme « Gidza » (petit George en roumain) souffre en fait d’un dysfonctionnement de l’hypophyse, glande endocrine située à la base du cerveau (pour plus d’explications, merci de consulter votre médecin traitant). Une tumeur touchant cette glande pituitaire provoque un excès d’hormones de croissance. En médecine, cette maladie porte un nom bien connu, plutôt utilisé aujourd’hui en littérature ou au cinéma : « gigantisme ». La coutume veut qu’on retire la tumeur assez tôt chez les enfants souffrant de ce mal. Le hic, c’est que la famille Muresan est pauvre. Elle n’a pas les moyens de voyager pour faire opérer Gheorghe. Dans le district de Cluj, aucun hôpital n’est équipé pour procéder à ce type d’intervention dans les années 80.

Repéré par un dentiste arbitre de basket !

En dépit de ses prédispositions naturelles, « Gidza » ne joue pas au basket.

« Je n’y avais jamais joué avant mes 14 ans », raconta-t-il à « Sports Illustrated. « Je ne connaissais rien du tout à ce sport. Ma mère m’emmena à Cluj pour voir un dentiste. Il arbitrait des matches de basket à ses heures perdues. Il m’a regardé et m’a demandé quelle taille je faisais. Ensuite, il m’a demandé mon âge. Il ne voulait pas croire que j’avais 14 ans. Il a appelé le coach de l’équipe nationale roumaine de basket. Ils m’ont demandé de rester à Cluj pour intégrer l’équipe. Je suis resté cette nuit-là. Et je ne suis jamais retourné chez moi… »

À 16 ans, à force de travail, « Gidza » intègre la sélection nationale roumaine. Nous sommes en 1987. On prétend qu’il étudiait le jeu des plus grands pivots NBA et se mit à développer un hook après avoir vu Kareem Abdul-Jabbar dans un All-Star Game. Évidemment, les conditions d’entraînement de l’équipe sont hyper rudimenditaires. Placée sous le joug du dictateur Nicolae Ceaucescu (renversé et fusillé, en compagnie de sa femme Elena, au terme d’un procès sommaire en décembre 1989), la Roumanie est le pays du bloc soviétique dans toute sa splendeur. Dès son enfance, Gheorghe apprit à connaître la valeur d’une miche de pain.

« On n’avait pas de chauffage. Il n’y avait pas d’eau. Pas d’électricité. Chacun recevait la moitié d’un pain par jour pour survivre. On avait un kilo de viande par semaine. Il y avait parfois des légumes l’été mais pas l’hiver. Jamais d’oranges, jamais de bananes… Du poisson, oui, le vendredi. »

Au début des années 90, le régime communiste est démantelé. La Roumanie s’ouvre peu à peu, comme tous les pays de l’Est, à la liberté. Muresan est un jeune homme avide de découvertes. Il a 20 ans, il mesure 2m31, le monde lui appartient. Courant 1991, il se met en valeur au championnat du monde Juniors d’Edmonton (Canada) en tournant à 23.4 points et 11.4 rebonds avec la Roumanie, qui termine 5e. Les USA, vainqueurs de l’Italie en finale, signent un sans-faute (8-0) grâce à Vin Baker, Wesley Person ou Khalid Reeves. L’équipe est coachée par Lon Kruger, alors en poste à Florida.

« C’était le meilleur rebondeur et le deuxième meilleur scoreur du tournoi », raconte l’agent de Muresan, Kenny Grant. « Personne ne pouvait l’arrêter à l’époque. Plusieurs facs américaines se montrèrent très intéressées mais Gidza voulait gagner un peu d’argent pour aider les siens. Comment pourrait-on lui reprocher ça, connaissant l’endroit d’où il vient ? »

Aussi Muresan décline-t-il plusieurs offres de bourse universitaire aux USA pour s’engager avec Pau-Orthez, champion de France sortant. Pierre Seillant se mit en quatre pour le faire signer dans le Béarn après une double confrontation contre Cluj, en octobre 1991, pour le deuxième tour éliminatoire de la Coupe des Coupes. Au match aller, la grande muraille des Carpates avait empilé 39 points.

En 1992-93, Gheorghe Muresan s’affiche à 18.3 points, 10.3 rebonds et 2.8 contres de moyenne sur 25 matches. Avec les 300 000 $ rapportés par son séjour en France, il achète une nouvelle maison à ses parents.

C’est la première fois que les Muresan ont l’électricité, une cuisine et une salle de bains digne de ce nom. Loin de sa Roumanie, « Gidza » découvre un mode de vie à des années-lumière de ce qui fut son quotidien des années durant. Il ne se refuse pas quelques plaisirs simples. Comme celui d’apprendre à conduire. Rentrer sa grande carcasse dans l’habitacle n’est pas la phase la plus compliquée. Quoique… Il doit tellement reculer pour pouvoir étendre ses jambes qu’on a l’impression qu’il est assis sur le siège arrière !

« J’ai eu trois accidents en apprenant à conduire en France. Au premier, la voiture était bonne pour la casse. Au second, la voiture termina au garage mais elle put être réparée. La troisième fois, ce ne fut pas aussi grave. Je n’ai même pas eu besoin de l’emmener au garage ! »

Le choc n’est pas seulement culturel, il est aussi sportif. À son arrivée dans les Pyrénées-Atlantiques, « Gidza » apprend les dures réalités du sport professionnel de haut niveau. Il n’a jamais eu des entraîneurs de cet acabit, ne s’est jamais préparé avec autant d’intensité et de minutie. Physiquement, il est à la rue. Son allure est pataude et gauche, ses déplacements toujours empruntés et hésitants… Gheorghe ne sait tout simplement pas comment se déplacer sur un parquet ni comment occuper l’espace, problème rendu plus épineux encore par une lenteur inévitable.

Il fait du trampoline avec Michel Gomez…

C’est une cible idéale, à la fois pour les adversaires et pour les critiques. Parce qu’il tutoie les étoiles, on ne lui pardonne rien. Déjà, il faut accepter le regard des autres. Gheorghe Muresan ne peut tout simplement pas être un joueur lambda. On le considère comme une bête curieuse, on ne le voit qu’à travers sa taille.

Dans ce nouvel univers, il est paumé. Pour autant, il ne se plaint pas. Il est heureux d’être là. Heureux de pouvoir faire ce dont il a toujours rêvé. Michel Gomez, le coach de l’Elan, s’emploie à le faire progresser à son rythme.

« La première fois qu’il a débarqué ici, c’était encore un gamin dans sa tête », explique-t-il. « C’était un géant mais il n’acceptait pas sa taille, ça le complexait. La première chose que j’ai faite avant même de lui apprendre à jouer au basket, c’est de lui apprendre à marcher. Il se déplaçait comme un vieillard, avec le dos voûté. Je lui appris à se tenir droit, à être fier de sa taille. Il a dû se montrer capable de marcher avant d’avoir le droit de courir. »

« J’ai fait des choses avec lui que je n’ai jamais faites pour quelqu’un d’autre. J’ai bossé avec Gheorghe sur un trampoline… Vous imaginez le truc ? Le trampoline touchait presque le sol quand il sautait dessus. J’ai travaillé avec lui sur des mouvements lui permettant de mieux retomber au sol. Je voulais qu’il ait un contrôle total de son corps. Nous n’avons jamais installé le moindre système offensif qui lui aurait permis d’attendre tranquillement le ballon sous le cercle, ce qui aurait été la chose la plus simple à faire compte tenu de sa taille. Je voulais qu’il bouge sur le terrain. À l’époque, il était terriblement, désespérément lent. »

Durant son séjour sur le Vieux Continent,Gheorghe Muresan commence à intéresser les franchises NBA. En février 1993, quatre d’entre elles envoient des émissaires à Pau pour le match de Ligue des champions contre le Real Madrid. Ce soir-là, Gheorghe Muresan doit affronter Arvydas Sabonis. Un pivot de 2m31, ça ne court évidemment pas les rues.

Gheorghe n’est pas un phénomène de foire. C’est un vrai basketteur en devenir qui commence à développer un petit shoot plein de toucher. Ce qui refroidit un peu les scouts US, c’est le fait qu’il n’ait pas affronté la crème des pivots. Mettre un Shaq, un Hakeem Olajuwon ou un Patrick Ewing sur sa route du jour au lendemain, c’est un peu l’envoyer au casse-pipe. Mais lui ne doute pas de pouvoir tirer son épingle du jeu.

« Je pense pouvoir rivaliser avec eux. Dès à présent », assure-t-il dans « Sports Illustrated ».

Sportivement, l’année a été copieuse. Pau remporte le Tournoi des As à Lyon pour la troisième fois de suite mais s’incline en finale de Nationale A1 face au nouveau champion d’Europe, Limoges (3-1). En Coupe des clubs champions, le club béarnais atteint les quarts de finale, éliminé par le PAOK Salonique.

Le Roumain de 22 ans s’inscrit à la Draft qui a lieu cette année-là au Palace d’Auburn Hills, à Detroit. La cuvée 1993 est très pauvre en pivots. Shawn Bradley sera retenu en deuxième position derrière Chris Webber, Luther Wright en 18e, Acie Earl en 19e, Ervin Johnson en 23e et Geert Hammink en 26e. Gheorghe Muresan a une carte à jouer mais les noms s’égrènent et il se retrouve seul dans l’aire dévolue aux aspirants NBA. L’attente est longue et un peu angoissante…

« Gidza » est finalement retenu par les Bullets au début du deuxième tour (30e choix), deux rangs derrière Lucious Harris et sept rangs devant Nick Van Exel. Il ne manifeste aucune animosité à l’égard des franchises qui ont snobé ses centimètres. Il est simplement heureux de pouvoir décrocher un job en NBA, lui qui vient de nulle part.

Deuxième tour oblige, il se verra offrir un contrat non garanti au minimum autorisé, 150 000 $. Il sera question de le laisser mûrir une année de plus en Europe mais cette option sera finalement écartée. Ce n’est pas le joueur le plus grand jamais drafté : en 1981, les 2m34 (7,8 pieds) de Yasutak Okayamo (Osaka) incitèrent les Warriors à le retenir mais l’intéressé ne disputa aucun match NBA.

« Je ne crois pas avoir été plus heureux de ma vie », déclare Gheorghe ce 30 juin 1993. « Le simple fait d’entendre mon nom m’a donné un grand frisson, l’excitation était maximale. Je suis certain de pouvoir jouer dans la meilleure Ligue du monde. À 14 ans, je voulais apprendre à jouer au basket. Je l’ai fait. À 16 ans, je voulais jouer en équipe nationale. Je l’ai fait (ndlr : record à 42 pts contre la Suède en 1992). À 19 ans, je voulais jouer en Europe. Je l’ai fait à 20 ans. Je suis venu aux Etats-Unis. Je pense ne pas être immédiatement opérationnel, parce que ce championnat est très relevé, mais laissez-moi un peu de temps et je pourrai tenir ma place. Je veux jouer en NBA, ça me plaît. »

Bol-Muresan, rencontre au sommet

« Gheorghe a le potentiel pour devenir un bon joueur », explique John Nash, le GM des Bullets. « Bien sûr, il n’a pas affronté des adversaires de la qualité de ceux qu’on trouve dans cette Ligue et il va lui falloir bosser sur ce type d’oppositions. »

Dans le courant de l’année, le 21 février 1994 exactement, Washington récupérera le deuxième joueur le plus grand de l’histoire de la NBA, Manute Bol, libéré par Miami. Les deux gratte-ciels font la même dimension (2m31, donc) mais le Roumain est légèrement plus robuste que le Soudanais qui donne toujours l’impression de pouvoir se briser en mille morceaux comme un verre de cristal (143 kg contre 102). Les deux mis côte à côte, c’est évidemment un choc.

Le Roumain est légèrement plus grand, Manute ayant été mesuré sous la barre des 7,7 pieds pour quelques millimètres. Bol ne disputera que deux matches avec l’équipe de la capitale fédérale cette saison-là. Les Wizards le feront resigner, non pas pour jouer mais pour s’occuper du développement de « Gidza » (Bol finira l’exercice à Philadelphie). Lorsque Manute Bol eut Gheorghe Muresan face à lui pour la première fois, il n’en revenait pas…

« Vous auriez dû voir Manute ! », s’esclaffe John Nash. « Il était vraiment surpris. Il n’avait sans doute jamais vu quelqu’un aussi grand que lui de sa vie. Ils se sont affrontés en un-contre-un. Ce qui sautait tout de suite aux yeux, c’est que Gheorghe pouvait jouer. Il a mis quelques hooks sur la tête de Manute, quelques jumpers aussi. La conclusion de ce petit test était simple. Si Bol n’arrivait pas à le contrer, personne dans cette Ligue ne le pourrait. »

« Un Roumain chez les Américains », cela pourrait être le titre d’une comédie mais l’aventure de Gheorghe Muresan aux States n’est pas toujours très marrante. Il ne connaît pas un mot d’anglais et la franchise doit donc mettre un interprète, Greg Ghyka, à sa disposition. Il passe aussi sur le billard pour se faire retirer cette fameuse tumeur. L’opération se déroule bien mais il lui faudra ingurgiter des médicaments deux fois par jour jusqu’à son dernier souffle. Et puis « Gidza » doit refaire sa garde-robe. Ghyka l’emmène à Atlanta.

« On est allés chez Freedman Shoes. C’est là que tous les joueurs NBA vont s’acheter des pompes grande taille. Gheorghe ne disait pas un mot. Il n’avait jamais rien vu de tel… On a déballé une quinzaine de boîtes de chaussures devant lui. Je crois qu’il est reparti avec sept paires. »

Durant sa première saison NBA, le géant des Carpates joue 12 minutes en moyenne (5.6 pts sur 54 matches dont 2 comme starter). L’apprentissage est un peu difficile mais il conserve son sang-froid. « Gidza » met toutes les chances de son côté. Il perd 13 kg et soulève de la fonte pour prendre du muscle. Et puis ses 231 centimètres ne sont pas un gadget. « Gidza » est un authentique basketteur avec une vraie qualité de shoot et la capacité de passer.

« Les gens disent que je suis grand mais que je n’ai pas ma place en NBA, que j’ai joué en Europe uniquement parce que je faisais plus de 2m30… Je ne veux pas qu’on puisse penser cela. »

« Le soir de la Draft, j’étais l’un des observateurs les plus sceptiques à son sujet », confia Jim Lyman, le coach des Bullets. « Je pensais qu’il avait trop de handicaps. La barrière de la langue, son manque de vitesse, sa condition physique générale… Ce qu’on ne pouvait pas savoir, moi comme les autres, c’est combien il travaillerait dur à l’entraînement. »

La saison 1993-94 des Bullets, bons derniers de la division Atlantic (24-58), est assez déprimante. Don McLean et Rex Chapman terminent meilleurs marqueurs de l’équipe (18.2 pts). L’intersaison suivante change complètement la donne, même si cela ne se voit pas immédiatement dans les résultats (21-61). Le 17 novembre 1994, Tom Gugliotta est échangé contre Chris Webber qui ne veut plus entendre parler de Golden State. Scott Skiles est arrivé en provenance d’Orlando. Juwan Howard a été drafté en 5e position. En 32e, Washington a retenu le pivot de Marquette Jim McIlvaine. Ce spécialiste du contre s’en ira couler les Sonics deux ans plus tard. Les amateurs de magie vaudou considèrent que son séjour à Seattle flingua de manière indirecte les carrières de Shawn Kemp, Vin Baker, Terrell Brandon et Tyrone Hill, tous concernés par le fameux trade du 25 septembre 1997.

Karl Malone : « On ne le prend pas au sérieux »

En 1994-95, Gheorghe Muresan démarre 58 matches sur 73. Il déloge Kevin Duckworth, blessé et suspendu, du cinq majeur, Chris Webber se décalant en 4. Son temps de jeu est quasiment multiplié par deux. Cela donne évidemment des stats nettement meilleures : 10 points, 6.7 rebonds et 1.7 contre de moyenne. « Gidza » se classe 6e pour le pourcentage de réussite aux tirs (56). Stat un peu plus contrariante : sur les 19 matches où il joue 30 minutes et plus, l’équipe ne s’impose que trois fois…

« Il est grand, solide et il commence à devenir costaud », commente Shaquille O’Neal. « Il fait ce qu’il est supposé faire. Poser des écrans, réussir des blocks. »

« Il a incontestablement progressé cette année », surenchérit Karl Malone. « Il a prouvé qu’il pouvait marquer contre n’importe qui. Il y a beaucoup de gens qui ne le prennent pas au sérieux mais je pense que c’est déjà un très bon joueur. »

En 1995-96, les caves se rebiffent. « Wash’ » compile 39 victoires alors que l’infirmerie affiche complet avec un Chris Webber limité à 15 matches, un Mark Price à 7 et un Robert Pack (recruté pour pallier la défection de l’ancien meneur des Cavaliers) à 31. En début de saison, avec leur rookie de North Carolina Rasheed Wallace, les Bullets s’affichaient ainsi à 16-15, leur meilleur départ depuis 1986. Les coéquipiers de Gheorghe Muresan louperont le dernier spot pour les playoffs, stade que la franchise n’a plus atteint depuis 1988.

À 25 ans, le Roumain s’est définitivement imposé dans le cinq de départ. Sans la blessure de « C-Webb », la frontline des Bullets aurait fait très, très mal. À titre personnel, « Gidza » s’est affiché à 14.5 points (à 58.4%, n°1 NBA), 9.6 rebonds (n°16) et 2.3 blocks (n°8). Sa meilleure saison dans la Ligue. Elle lui vaudra d’être élu Most Improved Player. Au palmarès, il succède à Dana Barros (Philadelphie). Entre le 21 février et le 5 avril, il a signé une série de 23 matches avec au moins 1 contre. Il a shooté à 50% ou plus 58 fois sur 76. Et c’est durant cet exercice qu’il établit, en trois occasions différentes, ses records en carrière aux points (31), aux rebonds (21) et aux contres (9).

Au printemps 1996, « Mondial Basket » est en reportage à Washington. Le regard de Gheorghe Muresan s’illumine. Un sourire se greffe sur son visage. Couvrant les bruits du vestiaire des Bullets, « Gidza » lance soudainement à la cantonade, en français dans le texte et avec un inimitable accent roumain :

« Voilà pourquoi je suis une star : on se déplace de très loin pour venir me voir. Salut, mon poulet ! », ajoute-t-il en pointant l’index vers Constant Némalé, le reporter de « Mondial ».

Le géant roumain de Washington respire le bonheur. Cela se voit. Cela s’entend. Il n’y en a que pour lui. Des compliments. Des pitreries aussi. Son maillot XXXXL, floqué du n°77, trône devant son casier. 77 pour 7 pieds et 7 pouces. 231 centimètres, 140 kilos. Ce physique imposant n’est plus un fardeau pour lui. Pas plus que les langues étrangères.

« Je peux te parler en français ou en anglais », lance-t-il, goguenard.

Cette aisance met encore plus en relief les progrès accomplis balle en main.

« Beaucoup de gens pensaient que je jouais uniquement au basket à cause de ma taille. Tu parles ! Je m’impose en NBA parce que je suis tout simplement bon. »

Et vlan ! Gheorghe ne prend pas de pincettes. Le chouchou des fans, c’est lui. Adulé, il croule sous une montagne d’affection. Et une avalanche de chiffres. Ses stats personnelles sont en pleine inflation. En trois saisons, son temps de jeu est passé de 12 minutes à 29.5 et son nombre de fautes a sensiblement baissé (de 6.6 sur 36 mn à 4.8). Autrefois, il avait reçu des soins intensifs en clinique pour lutter contre sa croissance incessante. Dans la capitale fédérale, il a continué de grandir mais autrement.

« Je suis persuadé que c’est aujourd’hui l’un des dix meilleurs pivots NBA », lâche Johnny Nash, le GM des Bullets, admiratif. « Avec lui, nous avons pu tenir tête aux meilleures équipes. »

Le flot de compliments se transforme en torrent.

« Il peut faire face à Hakeem Olajuwon. Il lui est arrivé de démonter Alonzo Mourning. Il fait cauchemarder Patrick Ewing, Rik Smits, David Robinson, voire Shaquille O’Neal… »

Exagéré ? Très légèrement, comme on peut le voir grâce à la vidéo postée plus bas qui montre un Shaq faisant à peu près ce qu’il veut face au M.I.P. 1996… Le jour de la venue de « Mondial », justement, Shaquille O’Neal est l’invité de « Gidza ». Le duel se joue à guichets fermés mais jamais à coups défendus. Mike Tyson en personne s’est glissé dans la foule. Tout un symbole dans ce monde de poids lourds.

Shaq : « Comme un Game 7 d’une Finale… »

Au décompte final, c’est le Magic qui l’emporte. Le Shaq s’est laissé aller sur la carte du menu (49 pts) mais son pourcentage d’adresse a souffert du régime « Slim fast » imposé par Muresan : 33% de réussite. Cherchez l’erreur sachant que « Superman » tourne à 57.3%, ce qui en fait le dauphin de… Gheorghe au classement des joueurs les plus adroits de la Ligue en cette saison 1995-96.

« Il faut être motivé pour jouer contre lui… », soupire O’Neal. « Dans ma tête, le croiser, c’est comme disputer le Game 7 d’une Finale NBA. Face à Muresan, j’ai envie de tout donner. »

Cette marque de respect obtient un écho tout en modestie :

« On peut m’adresser tous les compliments, je sais que je n’ai pas été bon ce soir. Sinon, nous aurions gagné », lâche Gheorghe Muresan.

La fierté du facétieux Jim Lynam en prend un coup.

« La saison dernière, quand Muresan marquait 16 points et prenait 6 rebonds dans un match, c’était comme la partie du siècle pour nous. Aujourd’hui, avec des chiffres identiques, on trouve qu’il n’a pas joué à son véritable niveau. »

Lynam attend toujours plus de son protégé européen, au point parfois de le laisser 40 minutes sur le parquet ou de le ménager pour le money-time. Savoureux retournement de situation. Trois ans plus tôt, un montage vidéo faisait le tour des franchises NBA pour vanter les mérites de celui que l’on surnommait alors « le Géant vert ». Il sortait de Pau-Orthez où, comme expliqué plus haut, pour son premier exil à l’Ouest, Michel Gomez lui fit comprendre qu’avant de courir, il devait apprendre à marcher. Barcelone et deux clubs grecs dont l’AEK Athènes, tentés de faire de la surenchère, se ravisèrent, un peu refroidis.

Moue boudeuse, esprit critique, Jim Lynam était de ceux qui trouvaient que le cas Muresan relevait davantage du numéro de cirque. « Gidza » affronta la même défiance que Manute Bol, dont la taille fut – aussi – exploitée à des fins bassement commerciales, comme argument marketing. Désormais, l’entraîneur des Bullets vante le label exceptionnel de sa tour de contrôle roumaine.

« Quand je suis arrivé à Washington, personne ne me donnait plus d’un été, la durée d’un camp », raconte Gheorghe. « J’ai demandé au club de mettre un préparateur physique à ma disposition. J’ai travaillé un mois entier avant la rentrée des Bullets. J’ai pris goût à l’effort. Depuis, je ne me suis pas relâché. »

Au lendemain de son duel avec le Shaq, « Gidza » effectue un léger décrassage. Dans les prochaines 24 heures se profile un face-à-face avec une autre star des raquettes, Dikembe Mutombo. Dans la salle d’entraînement des Bullets, à la Bowie State University, l’ancien Palois fait du rab. Le bruit du moteur des grosses bagnoles de ses coéquipiers, déjà douchés et parfumés, semble transpercer les murs du gymnase. Lui est encore là à s’amuser sous des appareils de torture. Musculation, training en salle…

« J’en fais au moins une heure par séance, même en cours de saison. Mes coéquipiers n’ont pas besoin de ça. Moi, si. »

Gheorghe Muresan enchaîne avec des exercices de relaxation et de respiration. L’oxygène alimente ses poumons et ses envies. Durant l’été 1995, lorsque les camps de la NBA étaient fermés pour cause de lock-out, il n’hésita pas une seconde à enfiler de nouveau son gigantesque maillot de l’Elan – aussi aisément qu’il se glissait dans son lit fabriqué sur mesure au cœur des Pyrénées-Atlantiques – et à refaire ses gammes sous la baguette de Michel Gomez, l’espace de 8 matches. Le temps d’éliminer Ljubljana pour le tour préliminaire de l’Euroligue.

La réussite a un prix. « Gidza » commence à toucher les dividendes de son travail. C’est une valeur marchande en puissance et ses progrès sont une source d’inspiration pour les as du marketing américain. La NBA le présente désormais comme le plus grand joueur par la taille de toute son histoire. Télés, annonceurs, magazines de mode, cinéastes : chacun veut sa part du géant. Les agents qui gèrent ses intérêts apprécient une situation quelque peu ubuesque.

« Gidza dégage une image très saine », explique Bill Sweek. « Celle d’un homme ressemblant à M. Tout le monde en dépit de sa taille et se battant pour arriver au sommet. »

Gheorghe Muresan tourne des pubs pour Snickers et ESPN. Dans le cadre du programme « Make a wish », il va rendre visite à des enfants dans les hôpitaux. Il sert aussi des repas aux nécessiteux.

Au ciné dans un rôle inspiré par un catcheur

L’acteur Billy Crystal se déplace à Washington afin de lui proposer un court séjour à Hollywood, le temps de tourner la comédie dramatique « My Giant » dont il a écrit le scénario. Gheorghe acceptera de jouer le rôle de Max Zamphirescu. Synopsis : un agent de stars veut transformer un Gulliver en vedette hollywoodienne. Cette histoire fut inspirée à Billy Crystal par sa rencontre avec le catcheur français André Roussimoff, a.k.a. André the Giant (2m24, 230 kg) ou Eiffel Tower, durant le tournage de « The Princess Bride ». Seul Français champion du monde des poids lourds de WWF, André Roussimoff décéda en janvier 1993 d’une crise cardiaque, à 46 ans. Il était à Paris pour l’enterrement de son père quelques jours plus tôt…

D’autres scénarios afflueront mais Gheorghe Muresan déclinera les propositions. Enfin, pas toutes. On le vit jouer les ventriloques dans le clip « My name is » d’Eminem et il campe Paul of the Shed (Paul de la remise) dans « Serial Buddies », un film de Keven Undergaro actuellement en post-production. Lorsqu’il fut sollicité par le comédien de « Quand Harry rencontre Sally » ou « Mafia Blues » pour « My Giant », le pivot venu de l’Est fit d’abord cette réponse.

« J’ai déjà un boulot qui me plaît… »

De la fiction à la réalité, il n’y a qu’un pas. La réalité, ce sont les billets verts que les Bullets vont devoir aligner. On l’a dit : lors de sa première saison, Gheorghe Muresan avait signé un contrat minimum, agrémenté de quelques menues primes.

« Ceux qui m’ont critiqué à l’époque réalisent maintenant que c’était une bonne affaire », glisse Johnny Nash, le GM.

Compte tenu des émoluments de ses coéquipiers – Juwan Howard, Chris Webber, Rasheed Wallace -, Big Gheorghe constitue carrément l’affaire du siècle en termes de rapport qualité-prix. Pour le conserver, il faudra mettre la main à la poche. Ce ne sera plus du cinéma ! Lui éclate de rire, s’installe dans sa grosse carrosserie et lance :
« L’argent ? Je suis comme tout le monde, je veux en gagner. Je le mérite. Mais le plus important pour moi, c’est de travailler. »
La portière se referme. « Gidza » va rejoindre son nid douillet où l’attend Liliana, son épouse depuis 1994 (elle lui donnera deux enfants, Gheorghe Jr et Victor). Sur le chemin de son domicile, le Roumain passera devant le Pentagone, le musée George Washington et la Maison-Blanche. Il pourra alors se regarder dans le rétroviseur. Eh oui, le monument dont on parle le plus désormais à Washington, c’est lui !

En 1996-97, tout est réuni pour permettre aux Bullets de rompre avec un passé tumultueux. D’ailleurs, ils changeront de nom le 15 mai. Wes Unseld, nommé GM en remplacement de Johnny Nash, démissionnaire, a cédé Rasheed Wallace à Portland en juillet pour obtenir un meneur supposé fiable, Rod Strickland. Avec « la Toupie » à la mène, un frontcourt Howard-Webber-Muresan plus Calbert Cheany et Tracy Murray en tireurs de précision, le renouveau de l’équipe de la capitale fédérale se confirme. Il se matérialise par 44 victoires et un retour en playoffs après 9 ans d’absence.

Pour la deuxième année, Muresan termine en tête au pourcentage d’adresse (60.4) mais des douleurs au dos le ralentissent tout au long de l’année et un Webber en forme grignote son temps de jeu. S’il est starter 69 fois sur 73, Gheorghe joue 4 minutes de moins en moyenne et cela se ressent sur ses stats (10.6 pts, 6.6 rbds, 1.3 ct). Opposé aux Bulls au premier tour des playoffs, les Bullets offrent un semblant de résistance, notamment dans les Matches 2 (109-104) et 3 (95-96). « Gidza » dispute là sa seule et unique campagne de postseason, toujours diminué au dos. Trois matches, un total de 70 minutes, 4 malheureux paniers sur 9 tentés, 18 rebonds, 4 contres, 11 turnovers, 6 fautes, 15 points.

L’ancien Palois réside à Crofton (Maryland), avec son épouse et son chien Lucky. L’été, il aime retourner en Roumanie.

« C’est un pays magnifique. J’ai acheté une maison à Cluj. J’en ai acheté une autre pour mon père. J’ai aussi acheté une boulangerie pour mes frères. Il y a encore beaucoup de problèmes en Roumanie mais ça va mieux. Chaque jour est meilleur », racontait-il à « Sports Illustrated ». « J’adore le basket. Passionnément. J’aime jouer beaucoup. J’aimerais jouer encore 26 ou 28 ans puis me retirer… Je jouerai aussi longtemps que je le pourrai. »

Comme tous les colosses aux pieds d’argile, Gheorghe finit par payer des aptitudes physiques hors normes. Placé sur l’injured list le 30 octobre 1997 en raison d’un tendon douloureux dans la cheville droite, il sera contraint de louper l’intégralité de l’exercice. Une carrière NBA qui s’annonçait prometteuse bascule sans doute à cette époque-là. Les blessures stopperont net la progression du Roumain, l’empêchant d’atteindre le niveau auquel il aurait pu prétendre.

Son absence profite à peine à Ben Wallace qui n’est alors que sophomore (23 ans) et qui rapporte 3.1 points, 4.8 rebonds et 1.1 contre sur 16.8 minutes. Washington s’affiche une fois encore au-dessus des 50% de victoires (42-40) mais c’est insuffisant pour participer aux playoffs en raison de la densité de la division Central. Fin de l’embellie. Les Wizards retrouveront leur médiocrité historique avec le départ à Sacramento de Chris Webber, échangé contre Mitch Richmond.

En ligue mineure, il trouve plus grand que lui !

Remercié le 25 janvier 1999, durant le lock-out, « Gidza » (28 ans) s’engage en mai suivant à New Jersey, pour le reste de la saison. Il joue 1 minute lors du dernier match de l’exercice. Explication : il s’est fait opérer du dos en juin 1998 pour régler un problème de nerfs comprimés. La saison 1999-2000 est l’avant-dernière disputée en intégralité chez les Nets par Stephon Marbury. Don Casey a succédé à John Calipari sur le banc au cours de l’exercice précédent. Il ne tiendra qu’un an et demi à la tête d’une équipe à la rue, créditée de 16 victoires en 1999 et 31 douze mois plus tard.

À l’entame de la saison 1999-2000, le cinq de New Jersey apparaît totalement déséquilibré. Les postes 1 à 3 sont bien pourvus (Marbury, Kittles, Gill, Van Horn, Harris) mais le secteur intérieur sonne désespérément creux. Sous le cercle, Gheorghe Muresan se retrouve en concurrence avec Jamie Feick, Jim McIlvaine et Evan Eschmeyer, 34e choix de draft (plus Michael Cage qui n’est plus tout jeune). Soit quatre joueurs qui ne se sont pas imposés comme des forces incontournables au poste 5.

« Gidza » loupe le début du championnat à cause d’une déchirure du ménisque du genou gauche. Activé le 21 janvier après six semaines d’absence, il dispute un total de 30 rencontres – dont deux comme starter – avec un apport limité sur 9 minutes (3.5 pts, 2.3 rbds, 0.4 ct). Le parcours NBA du pivot de l’Est s’achève durant l’été 2000, à 29 ans. Il effectuera une dernière pige à l’Elan – 15 matches (8 pts, 3.5 rbds) et un titre de champion de France – avant de retourner vivre à Franklin Lakes, dans le New Jersey.

En 2001, Muresan fut nommé manager de la sélection nationale roumaine, dont il était le capitaine. Les Wizards eurent recours à ses services pour le département marketing et les relations publiques. « Gidza » créa par ailleurs la Giant Basketball Academy pour enseigner les fondamentaux du basket à des filles et des garçons de tout âge.

Le 11 mars 2007, il disputa un match avec les Maryland Nighthawks (ABA). Cette ligue mineure permet à des célébrités de jouer une rencontre pour une équipe en tant que 11e homme. On vit ainsi le linebacker de New England (NFL) Adalius Thomas revêtir lui aussi le maillot des Nighthawks. Le match auquel prit part « Gidza » fut un petit événement en soi : pour la première fois de sa carrière, ce n’était pas le joueur le plus dominant sur le terrain ! Il était en effet surclassé par les 2m36 (7,9 pieds) du Chinois de Maryland Sun MingMing (168 kg), le plus grand basketteur à avoir jamais été pro aux USA.

Sun arriva aux Etats-Unis en 2005, effectua un essai avec les Lakers mais ne fut pas retenu lors de la Draft. Comme Muresan, il souffrait d’une tumeur bénigne à l’hypophyse, opérée en septembre. Faute d’assurance, il ne pouvait pas couvrir les 100 000 $ nécessaires à l’opération. MingMing transita par des ligues mineures (USBL, ABA, IBL), évolua au Mexique, au Japon, en Chine et fit une apparition dans le troisième volet de « Rush Hour » aux côtés de Jackie Chan et Chris Tucker. Lors de ce fameux match de mars 2007, quatre joueurs des Nighthawks mesuraient plus de 7 pieds, ce qui demeure un record…

Stats

6 ans
307 matches (207 fois starter)
9.8 pts, 6.4 rbds, 0.5 pd, 0.6 int, 1.5 ct
57.3% aux tirs, 0% à 3 points, 64.4% aux lancers francs

Records

31 points contre Charlotte (8.11.95)
21 rebonds à Miami (17.1.96)
5 passes à Atlanta (8.2.96)
5 interceptions contre Philadelphie (23.4.95)
9 contres (trois fois)

Palmarès

Most Improved Player 1996

Gains

6,8 M$

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