Le hasard fait bien les choses. Déjà présent à New Orleans pour le All-Star Game, DeMarcus Cousins a appris que « Big Easy » serait son nouveau refuge puisque les Kings l’ont finalement envoyé avec Omri Casspi chez les Pelicans, malgré les promesses faites par Vlade Divac de ne pas l’échanger.
D’emblée, cet échange réalisé par la franchise de Louisiane paraît magistral : en dehors de l’arrière rookie Buddy Hield, l’équipe se sépare de Tyreke Evans, inconstant après plus d’un an d’absence, et le volontaire Langston Galloway. Finalement, les pertes les plus préjudiciables pourraient bien être les choix de draft 2017, avec ce premier tour, certes protégé Top 3, et à un degré moindre ce deuxième tour. Un moindre mal, au regard de la dimension de DeMarcus Cousins.
Deux des trois joueurs de la ligue à plus de 27 pts et 10 rbds par match…
En quelques heures, New Orleans a réussi à assembler la raquette la plus talentueuse de la ligue, explosive et jeune (26 ans pour l’ex-King, 23 pour le MVP du dernier All-Star Game). Le plus âgé combine trois sélections au All-Star Game et deux Second All-NBA Team tandis que son cadet est déjà quadruple All-Star et double All-NBA Team. Cette saison, tous les deux compilent plus de 27 points et 10 rebonds par match, une rareté puisque seul Russell Westbrook les accompagne dans ces catégories. Ce sont aussi les deux seuls joueurs à cumuler au moins 20 points et 10 rebonds de moyenne chaque saison depuis quatre ans…
En clair, les Pelicans ont réussi un grand coup. Il est même d’autant plus savoureux pour la franchise de Louisiane quand on se souvient qu’il y a quelques jours, elle était plus proche d’acquérir… Jahlil Okafor contre Alexis Ajinça et un premier tour de draft.
Par ailleurs, tout laisse penser que la cohabitation entre les deux All-Stars fonctionnera. Les deux viennent de Kentucky et s’estiment mutuellement. Sur le terrain, ils peuvent ponctuellement shooter à trois-points, plus confortablement à mi-distance et évidemment, près du cercle et même s’il n’y a qu’un ballon, une telle combinaison ne se refuse pas.
De plus, natif de l’Alabama, DeMarcus Cousins a grandi dans la voisinage proche de New Orleans et comme le rapporte The Vertical, il n’a pas caché son affection pour la ville, avant même que l’échange ne soit connu.
« J’adore cette ville. J’y venais souvent quand j’étais enfant » avait-il déclaré ce week-end.
Un mariage pérenne entre les deux parties ?
Jusqu’ici, tout va bien. En revanche, sur le long terme, les Pelicans devront redoubler d’ingéniosité pour s’offrir plus qu’une simple éclaircie euphorique. DeMarcus Cousins sera free agent en 2018 et à Sacramento, il était éligible à une prolongation de contrat massive sous le statut de la Designated Veteran Player Exception, synonyme d’un salaire annuel équivalent à 35% du cap (environ 210 millions de dollars sur 5 ans).
Or, comme le veut la nouvelle convention collective, ce statut est désormais impossible pour le pivot puisque il n’est plus dans sa franchise d’origine et a été échangé au-delà de son contrat rookie. En clair, New Orleans ne peut s’appuyer sur ce levier financier pour inciter DeMarcus Cousins à rester au-delà du terme de son actuel contrat. La franchise peut tout de même lui proposer cet été une renégociation salariale grâce à ses « Bird Rights » mais la situation de Jrue Holiday (près de 17 millions de dollars dans la masse salariale) complique cette éventualité dans la mesure où les Pelicans n’ont déjà pas de marge financière.
Par ailleurs, économiquement, DeMarcus Cousins a tout à gagner à attendre l’année prochaine pour prolonger puisqu’il gagnerait près de 32 millions de dollars pour sa 1ère année de contrat contre 21.6 millions s’il signe cette année.
Enfin, l’agent du joueur avait aussi prévenu il y a plusieurs jours qu’en cas d’échange, le pivot ne signerait de toutes façons pas de prolongation anticipée avec l’équipe qui ferait son acquisition.
« Les Kings nous ont assuré, à moi et DeMarcus, qu’ils ne l’échangeront pas et il s’engagent à le prolonger sur le long terme », avait confié son agent, Jarinn Akana à ESPN. « S’ils retournent leur veste sur leurs engagement, c’est leur responsabilité. Compte tenu des circonstances et de leurs engagements, ce serait très improbable que DeMarcus prolonge avec l’équipe qui le récupère, à ce stade. »
En l’état, tout concorde de fait à ce que New Orleans joue la saison prochaine dans l’incertitude et la crainte de voir le pivot partir lors de l’intersaison 2018. Si tel était le cas, la déception serait évidemment immense mais au regard de la stature de cette recrue, il est compliqué de reprocher aux Pelicans d’avoir tenté cette carte.