La course au MVP : l’année de Chris Paul et des Clippers ?

La course au MVP continue et comme chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2017.

Force est de constater qu’après trois semaines de compétition, la NBA nous offre déjà quelques enseignements. Presque tous les cadors sont déjà placés, sans véritable surprise au sommet de la hiérachie, le Thunder marquant ainsi le pas, ou les Hornets dans une moindre mesure. Du côté des joueurs, la course au MVP reste d’ailleurs composée de superstars, mais laisse plus de place aux changements.

Un retour à la normale au niveau collectif dont certains font les frais, et d’autres profitent, sur le plan individuel : bien qu’exceptionnel au niveau statistique, Russell Westbrook paye les quatre défaites consécutives du Thunder et sort de notre podium. DeMar DeRozan, joueur le plus surprenant de ce début de saison, continue sa montée en puissance et s’y fraie lui une place. Les deux autres marches sont occupées par les incontournables LeBron James et Chris Paul, patrons des deux meilleurs équipes de la ligue actuelles et leaders d’une régularité qui laisse pantois.

Si l’on a tout dit du premier, qui avance sans pression si ce n’est celle de réaliser un back-to-back, le second évolue une nouvelle fois sous les radars, avec l’obligation, lui, de faire passer un cap à ses Clippers cette année. Et de franchir lui aussi l’échelon supérieur par la même occasion.

Un joueur unique

De maudits Clippers qui peuvent compter sur un Chris Paul toujours aussi vert à 31 ans, pour atteindre enfin cette finale de conférence qui les fuit. Avec ses 19.2 pts à presque 50% de près comme de loin, 5.5 rbds, 8.5 pds et 2.9 int en moins de 30 minutes, le meneur de jeu effectue un départ tonitruant, améliorant pour l’instant ses meilleures moyennes en carrière à l’interception et au tir à 3-points.

Toujours aussi omniprésent des deux côtés du terrain, l’ancien Hornet est tout simplement premier de la ligue au niveau des points produits (136) et encaissés (89) par son équipe sur 100 possessions ! Certes, la saison n’a seulement qu’une douzaine de matchs à son compteur, mais personne, pas même Michael Jordan, LeBron James ou plus récemment Kawhi Leonard, n’a jamais eu de telles statistiques combinées en la matière…

Pourtant, le joueur porte moins la balle, les systèmes démarrant de plus en plus souvent avec Blake Griffin, et c’est là une adaptation très intéressante de Doc Rivers, pour optimiser au mieux ses joueurs, créateurs à des postes différents. Même si Chris Paul n’a pas attendu l’ancien coach de Boston pour briller en NBA, ses stats sont d’autant plus impressionnantes qu’elles ne sont finalement pas si différentes de celles qu’il a produites lors de ses 11 premières années.

Enfin une finale de conférence cette année ?

L’homme tourne ainsi à 18.8 points, 9.9 passes, 4.4 rebonds et 2.3 interceptions en carrière. Une ligne très solide, mais qui n’a été compilée sur l’ensemble d’une saison qu’à neuf reprises seulement depuis que l’on dénombre les steals. Dont cinq fois par Chris Paul. Une forme de polyvalence qui lui a valu de nombreuses places d’honneur au classement du MVP, avec notamment une 2e position en 2008, une 3e en 2012, et cinq autres considérations parmi les sept premiers.

Une régularité exceptionnelle qui lui donne encore plus de poids dans la catégorie des losers magnifiques dont il n’a pas encore réussi à se départir, puisqu’il n’a jamais participé à une finale de conférence de sa carrière. Il est peut-être même le meilleur joueur de l’histoire de la NBA n’ayant jamais eu cet honneur.

Une véritable anomalie au vue de ses statistiques et du nombre de victoires atteint chaque saison par ses équipes. Mais un upset à 3-1 face aux Rockets et une grosse poignée de blessures ont émaillé l’histoire récente de « l’autre franchise de LA ». Il est vrai qu’en évoluant dans la conférence Ouest, le meneur a sûrement vu ses chances être réduites.

Mais, en tête de l’Ouest après 11 rencontres, les Clippers ont une belle carte à jouer pour enfin briser la malédiction en 2017 avant que Chris Paul et Blake Griffin ne testent le marché. Pour qu’enfin les deux logiques du meneur, de leadership et de victoire, ne s’entrechoquent plus.

1. LeBron James

Bilan : Cavs – 8v-1d – 1er à l’Est
Stats : 36.9min, 22.9pts, 8.9rbds, 9.1pds, 1.1int, 0.6ct, 3.6bps, 47.2% tirs, 34.1% 3pts, 72.4% LF

À côté de Warriors chahutés en début de saison, d’un Thunder en panne et de cadors qui se cherchent dans sa conférence, les Cavs font plus que jamais figure d’épouvantail dans la ligue. Ceux-ci ont perdu leur premier match cette semaine contre Atlanta mais ont depuis battu Washington et Charlotte en patrons.

Le patron des patrons se nommant LeBron James, nous avons choisi de remettre le King sur le trône de la NBA. Ses statistiques et son impression de facilité sur le terrain nous ont aisément convaincus.

2. DeMar DeRozan

Bilan : Raptors – 7v-2d – 3e à l’Est
Stats : 37.1min, 34pts, 4.8rbds, 3.2pds, 1.4int, 0ct, 2.6bps, 52.8% tirs, 21.4% 3pts, 81.1% LF

DeMar DeRozan ne cesse d’étonner. Les matchs s’enchaînent mais l’arrière de Toronto maintient la cadence au scoring, largement au dessus des 30 points avec un super pourcentage de réussite, le tout sans s’aider du tir à 3-point.

Dans son sillage les Raptors ont gagné à OKC, à Charlotte et contre New York, pour une semaine parfaite qui lui a permis d’enlever le trophée de joueur de la semaine des mains de LeBron James.

3. Chris Paul

Bilan : Clippers – 10v-1d – 1er à l’Ouest
Stats : 29.7min, 19.2pts, 5.5rbds, 8.5pds, 2.9int, 0.3ct, 1.7bps, 48.5% tirs, 47.3% 3pts, 91.4% LF

Meilleure équipe de la ligue avec sa seule petite défaite en 11 rencontres, les Clippers sont bien huilés en ce début de championnat. Et ce grâce, en grande partie, à un Chris Paul à son meilleur niveau.

Définition même du joueur qui rend les autres meilleurs, incarnation du leadership en NBA, le meneur de jeu peut faire de 2017 l’année des Clippers. Et pourquoi pas la sienne ?

4. Russell Westbrook

Bilan : Thunder –  6v-5d – 7e à l’Ouest
Stats : 34.3min, 32pts, 9.7rbds, 9.9pds, 1.1int, 0.5ct, 5.3bps, 44.2% tirs, 33.9% 3pts, 80.5% LF

Comme on pouvait l’imaginer, Russell Westbook ne pourra sûrement pas porter le Thunder toute la saison au sommet de la ligue. Les quatre défaites en autant de matchs la semaine passée ramenant OKC brutalement sur terre.

Le numéro 0 tient la cadence au niveau statistique, avec notamment cette rencontre contre Orlando et un triple-double à plus de 40 points et 55 d’évaluation, pour devenir le huitième joueur de l’histoire à dépasser les 40 « TD » en carrière. Il est aussi devenu le 2e à atteindre 300 points et 100 passes lors des 10 premiers matchs d’une saison, après Oscar Robertson. Mais ça n’a pas suffi pour empêcher son équipe de rentrer dans le rang, le jeu d’OKC étant beaucoup trop concentré sur son meneur de jeu.

5. James Harden

Bilan : Rockets – 6v-4d – 5e à l’Ouest
Stats : 37.3min, 30.3pts, 8rbds, 12.6pds, 1.1int, 0.1ct, 5.7bps, 49.7% tirs, 38.6% 3pts, 84.4% LF

Si les Rockets avaient confirmé chez eux face aux Spurs leur victoire acquise à San Antonio, la semaine aurait été parfaite à Houston. Il y a du mieux en tout cas pour les coéquipiers d’un James Harden toujours aussi brûlant, élu joueur de la semaine avec un triple-double dans chacune de ces deux confrontations, et 23 points dans le premier quart temps du match contre les Sixers cette nuit.

Il est par ailleurs devenu le troisième joueur de l’histoire à atteindre 300 points et 100 passes en 10 matchs, 24h après Russell Westbrook.

Mentions spéciales

Kevin Durant, Stephen Curry, Kawhi Leonard, Blake Griffin, Damian Lillard.