Pour sa première expérience de head coach, Kenny Atkinson lâche la bride

Victorieux des Pistons pour leur entrée en matière en présaison, les Nets de Kenny Atkinson n’ont pas été propres de bout en bout, loin s’en faut, mais ils ont montré des signes positifs alors que leur effectif a été largement remodelé pendant l’intersaison. Derrière les 21 points du nouvel arrivant, Jeremy Lin, les Nets ont accroché la victoire et c’est déjà un bon point de départ. 

« Je laisse de la liberté à mes joueurs »

Pour sa première expérience en tant que head coach, Kenny Atkinson a basé son recrutement sur la complémentarité de ses joueurs. Celui qui est passé par la France pendant un bon moment en tant que joueur (Montpellier, Mulhouse, Nantes, Evreux) et assistant coach (Paris), et qui était assistant à Atlanta depuis 2012 a envie de suivre le fil tissé par Coach Bud. Et par extension, forcément, Gregg Popovich. A savoir, le rythme.

« Son mot d’ordre, c’est le rythme », souffle ainsi Joe Harris, un autre nouvel arrivant, transfuge des Cavs, auteur de 12 points pour ses débuts. « Ce type d’attaque basée sur le mouvement, on obtient beaucoup de tirs ouverts à trois points, surtout quand des gars comme Jeremy arrive à pénétrer. Ça crée énormément d’espace pour les shooteurs. »

Sans Bojan Bogdanovic, leur meilleur shooteur de loin la saison passée, les Nets ont fini à 14/34 à trois points contre Detroit. De quoi effectivement avoir de la marge à l’avenir, dans ce jeu offensif ouvert qui permet notamment aux arrières de jouer leur jeu sans contraintes.

« Ce n’est pas très strict pour ce qui est d’appeler les systèmes », confirme coach Atkinson pour NBA.com. « On ne le fait pas [depuis le banc] sur chaque séquence, c’est plus de l’attaque en mouvement. Et il faut alors lire le jeu et réagir en conséquence. Je laisse de la liberté à mes joueurs. J’ai été satisfait de notre rythme et de notre jeu de passe ; on peut clairement s’améliorer encore. On a donné 21 passes, et moi j’aimerais mieux qu’on soit à 28, 29, 30. Ce sont les chiffres magiques où on sera bien. »

Des shoots ouverts

Loin derrière dans les pronostics d’avant-saison, les Nets jouent sans pression. Avec des paris tels qu’Anthony Bennett, Justin Hamilton, voire Jeremy Lin en tant que titulaire en puissance (pas forcément concluant à Houston par exemple), le coach doit créer le fonds de jeu approprié. Et le plus simple est encore de donner sa chance aux joueurs.

« Les shooteurs dans l’équipe aiment notre philosophie de jeu. Des gars comme Luis, Justin, ils rentrent beaucoup de tirs à trois points. On a des intérieurs qui peuvent vraiment shooter. On a mis en place un système offensif qui permet à ces gars d’avoir des positions ouvertes derrière l’arc. [Contre les Pistons], on a pris certains tirs contestés. Et je leur ai dit, faites la passe en plus ou partez au cercle. On n’est pas obligé de shooter uniquement à trois points. Ce que l’on veut, c’est un tir ouvert ! »

Sachant que si le jeu rapide n’est pas possible, le duo Lin – Lopez est une base plutôt solide pour le pick & roll d’école sur jeu placé, les Nets présentent donc plusieurs options viables avant d’attaquer les choses sérieuses. Comme dans toutes équipes largement remaniées à l’été, et elles sont nombreuses en cette rentrée en NBA, il y aura une phase d’adaptation évidente.

Mais si la philosophie de jeu prônée par Kenny Atkinson prend racine à Brooklyn, les Nets devraient s’en sortir et proposer un jeu plaisant à regarder. Même si face à New York, la nuit dernière, ce ne fut pas souvent le cas…