Très intéressante interview de Brad Stevens par Bill Simmons, dans le podcast de ce dernier. S’il évoque le recrutement d’Al Horford lors de la free agency ou encore les règles qu’il aimerait voir évoluer en NBA, le coach de Boston revient aussi sur l’évolution du jeu dans la ligue. Et cette tendance au « small ball » de plus en plus marquée.
« Je pense qu’il est difficile d’argumenter contre le tir à 3-pts par rapport au simple fait, que sur un gros échantillon et dans la durée, un tir à 3-pts réussi sur trois tentatives équivaut à un tir à 2-pts réussi sur deux tentatives », explique-t-il. « Je pense que le jeu sera toujours dépendant des joueurs qui sont au top dans une période. Si vous avez Wilt Chamberlain ou Bill Russell, il faut que les autres équipes trouvent des joueurs capables de leur faire face. Maintenant que les priorités sont le spacing et la vitesse, il faudra une génération spéciale de joueurs pour changer la façon dont le jeu est pratiqué ».
« C’est toujours un combo qui veut être un meneur, un ailier qui veut être arrière… »
À Butler, Brad Stevens ne pouvait pas recruter les intérieurs de premier plan lors de son arrivée à l’université. Du coup, il a été forcé de jouer différemment et a misé sur des joueurs capables d’écarter le jeu, avec succès.
« Dans un match de 40 minutes, la vitesse gagne. La capacité à écarter la défense puis à pénétrer avec plusieurs créateurs sur le terrain, c’est quelque chose de compliqué, qui force l’adversaire à s’adapter et à faire de son mieux pour défendre ça. Parce que c’est très difficile d’en tirer suffisamment avantage de l’autre côté du terrain. On peut marquer une ou deux fois poste bas mais ce n’est pas quelque chose qui peut durer lorsqu’une équipe utilise sa vitesse contre la taille ».
Le « small ball » est-il amené à durer ? Pour le coach, cela ne fait guère de doutes.
« Tout le monde serait obligé de jouer différemment si plusieurs joueurs doués poste bas arrivaient. Le problème, c’est que ce n’est pas comme ça que les gamins jouent désormais. J’ai vu ça directement lorsque j’ai observé des basketteurs qui étaient au collège ou au lycée. Je crois que je ne suis jamais tombé sur un gamin qui jouait 4 et qui m’a dit qu’il voulait jouer 5. Même si ça serait bénéfique pour sa carrière parce qu’il affronterait des joueurs plus lents contre lesquels il pourrait avoir l’avantage. C’est toujours un combo qui veut être un meneur, un ailier qui veut être arrière, un ailier fort qui veut être ailier et un pivot qui veut être ailier fort. Actuellement, c’est comme ça que ça se passe, peu importe la raison ».