Les Warriors, le Thunder, le Magic… Les confidences de Serge Ibaka

Echangé à Orlando le soir de la draft contre Victor Oladipo, Ersan Ilyasova et Domantas Sabonis, Serge Ibaka a vécu un été rocambolesque à plus d’un titre. 

« J’aurais été heureux de rester au Thunder »

Déjà, il y a eu ce transfert un peu surprenant. Comme si la franchise d’Oklahoma City pressentait le tremblement de terre qui allait la secouer plus tard. Mais Serge Ibaka se défend d’avoir été l’instigateur de ce départ. Lui voulait rester à OKC…

« Je n’ai jamais demandé à être échangé, malgré tout ce qui a été dit dans les médias comme quoi je n’étais pas satisfait de mon rôle. J’ai fait mon entretien de sortie avec Billy Donovan et Sam Presti après la saison, et ça s’était bien passé. Mais ça reste un business, et tout le monde doit penser à ses intérêts. Moi, je laisse mon agent gérer tout le côté business. Comme ça je peux me concentrer uniquement sur le basket. Je ne suis pas le genre de gars à demander un échange, et j’aurais été heureux de rester au Thunder. »

À vrai dire, il reconnaît même aisément qu’il n’avait pas du tout vu venir ce ravalement de façade express du Thunder.

« Oklahoma City va vraiment me manquer. Les fans adorent le basket là-bas et le Thunder est une des meilleures organisations du sport en général. Ils ont vécu un été très compliqué pour sûr ! Je ne savais pas que Kevin allait partir mais je sais que c’était une décision très importante pour lui, et si ça le rend heureux, lui et sa famille, alors je suis heureux pour lui. J’ai le plus grand respect pour lui et pour Russell Westbrook. Je suis évidemment déçu que notre groupe n’ait jamais été capable de ramener le titre à la ville, mais j’ai vécu de grands moments là-bas, et je ne les oublierai jamais. »

Témoin du coup d’état en Turquie

En fait, l’intérieur congolo-espagnol a ensuite été, bien malgré lui, un témoin « privilégié » du coup d’état qui a secoué la Turquie au début de l’été. Invité par son ami Samuel Eto’o à participer à un match de gala à Antalya (avec notamment Lionel Messi, Eden Hazard, Michael Essien, et Jay-Jay Okocha), Serge Ibaka a rapidement dû trouver un avion pour quitter le pays…

« On savait que le match de foot de samedi serait annulé, et on a commencé à regarder les avions. Un de mes managers voulait que l’on parte le soir-même mais tous les aéroports étaient fermés. On ne savait pas quand on pourrait partir, ou ce qui allait se passer. Tout ce qu’on a pu faire, c’est rentrer à l’hôtel. Et chacun ne pensait plus qu’à rentrer à la maison… »

En passant par Barcelone puis à Vegas, Serge Ibaka a néanmoins retrouvé sa liberté quelques jours plus tard. Mais intérieurement, c’est un autre souci qui le rongeait…

« Il m’a fallu un long moment pour digérer la défaite face aux Warriors. On était à 3-1 en finale de conférence. On les avait ! Honnêtement, je ne l’ai toujours pas digéré et je ne pouvais pas parler de cette série, ou de basket en général, pendant au moins deux semaines après [notre défaite]. Pendant les finales NBA, des amis venaient voir les matchs, mais voir les Warriors sur l’écran me rendait tellement fou que je quittais la pièce, » explique-t-il sur The Cauldron. « C’est ma fille de 10 ans qui m’a permis de passer le cap. Un soir qu’on mangeait, et que les finales étaient à la télé, elle m’a dit : « Ce n’est pas grave, papa. Tu as fait tout ce que tu pouvais. » Entendre ça de quelqu’un que j’aime m’a ramené à la vie. J’ai compris que je devais revenir à la vie et profiter de mon été. Les joueurs NBA n’ont pas tellement de vacances, et c’est important d’en profiter avec sa famille pour se ressourcer. »

« On va faire du bruit avec le Magic »

Présent à Milan pour la Fashion Week, ou encore de passage à Paris au Palais de Tokyo où il a croisé Dwyane Wade, Serge Ibaka a finalement réussi à retrouver le sourire pendant ses vacances.

Et puis, la perspective de jouer à Orlando un rôle essentiel de pilier défensif, pour un coach tel que Frank Vogel qui a construit sa réputation sur la défense, c’est forcément une bonne nouvelle pour lui !

« Maintenant, je me sens à nouveau comme un rookie. Je suis super excité d’être à Orlando. Je sais que ça pourra paraître fou pour certains, car je passe d’un prétendant au titre à une équipe en reconstruction, une équipe qui n’a pas fait les playoffs depuis quatre ans, mais jouer pour Frank Vogel, un coach qui aime la défense, c’est très motivant. On a un jeune groupe de joueurs athlétiques et ça va être plaisant de jouer avec eux. On va être une équipe au jeu old-school, une équipe de déménageurs, et j’ai vraiment hâte de porter le maillot du Magic pour l’ouverture de la saison. Cet échange m’a redonné l’opportunité de montrer tout ce que je peux faire et j’ai hâte de voir ce qu’on va faire. On va en tout cas faire du bruit. Cet été a été complètement fou, mais je suis déjà prêt pour l’automne. »

Associé à Nikola Vucevic, Aaron Gordon ou encore Bismack Biyombo, Serge Ibaka va effectivement former un secteur intérieur très coastaud à Orlando. Un des plus polyvalents et des plus fournis de la conférence Est, voire de la NBA.