Stephen Curry est prêt à jouer « le plus grand match de sa carrière »

Retrouvé dans le Game 4, les Warriors ont de nouveau cherché leur double MVP dans le Game 5 et ont dû assister impuissants à la démonstration de LeBron James et Kyrie Irving, auteurs d’une performance historique. Des rendez-vous avec l’histoire, Stephen Curry en a déjà eu quelques uns et s’il n’a pu que constater les dégâts lors de la dernière manche, le meneur sait qu’il faut faire confiance au plan de jeu plutôt que d’entrer dans un numéro de soliste plus aléatoire.

« Chaque match est différent » explique-t-il. « Quand vous avez deux joueurs qui jouent de cette façon, vous êtes obligés de le constater car le ballon rentre dans le panier à tous les coups. On peut essayer de répondre, mais il faut suivre le système mis en place, ne pas céder à la tentation d’abandonner et de simplement répondre ou de faire du un-contre-un. »

« Draymond Green est l’esprit de cette équipe »

Draymond Green suspendu, les Warriors n’ont pas su compenser l’absence de leur leader défensif et vocal. Remettre en cause le leadership du meilleur joueur de l’équipe n’est pas pertinent tant l’impact des deux joueurs est différent.

« J’ai toujours dit que Draymond était l’esprit de cette équipe » répète Stephen Curry. « Ça se voit sur le terrain, par ce qu’il apporte. Tout le monde est leader d’une certaine façon et je ne veux pas être prisonnier du moment, dire que le Game 5 reflète ce que nous sommes en tant qu’équipe ou qui je suis en tant que joueur. J’étais sur le terrain à faire ce que je pouvais pour aider notre équipe à gagner et ça n’a pas marché. Ça arrive dans le sport, et ça ne m’empêchera pas de revenir et de faire ce que je peux pour aider mon équipe dans le Game 6. »

Si les Warriors sont devenus cette saison l’équipe la plus victorieuse de l’histoire en saison régulière, c’est en bonne partie grâce à leur double MVP, mais pas seulement. Stephen Curry a redéfini la notion de spectacle en enchainant les banderilles de loin, s’amusant avec ses adversaires, mais il n’a pas pris feu durant les 82 matches de saison régulière.

C’est d’ailleurs ce qui explique la faillite statistique de Stephen Curry en finales. De tous les MVP ayant atteint ce stade de la compétition, il est le seul à ne pas être le meilleur joueur de son équipe à ce moment précis. Ça lui a valu de laisser le trophée de MVP des finales à Andre Iguodala l’an passé, et peut-être à un autre coéquipier cette année. Qu’importe, Stephen Curry fait de son mieux pour permettre à son équipe de réaliser le doublé, sans regarder les livres d’histoires.

« Il y a un genre d’attente sur le plan historique » constate-t-il. « Avec les meilleurs joueurs de tous les temps de cette ligue, qui ont fait de super finales avec de super stats… Aucun d’entre eux n’a joué pour cette équipe et compris comment j’essaye de l’aider chaque soir. »

Le titre avant les statistiques

Des 17 MVP ayant été champion, seul Kareem Abdul-Jabbar avait laissé le titre de meilleur joueur des finales auparavant, à Magic Johnson, en 1980. Le pivot avait pourtant compilé 33 points, 14 rebonds et 5 contres de moyenne mais avait manqué le Game 6 décisif, blessé. À quelques rares exceptions près, tous les autres MVP, vainqueurs ou perdants, ont amélioré leurs statistiques de saison régulière en finale. Stephen Curry finira probablement avec le plus mauvais différentiel dans ce domaine, avec actuellement 22 points à 42% et 5 passes, contre 30 points à 50% et 7 passes le reste de l’année.

Pourtant, les Dubs sont en bonne position pour réaliser le doublé, personne ne panique dans la Baie et la confiance de Stephen Curry n’est pas atteinte. S’il aimerait faire mieux, l’heure n’est plus aux calculs pour lui. De toute façon, ceux-ci n’ont que peu d’importance si les Warriors remportent le Game 6 ce soir.

« J’aimerais mieux jouer et être plus constant » avoue le meneur. « Mais la situation aujourd’hui est que nous sommes à un match de ramener un deuxième titre et personnellement, j’ai 48 minutes pour faire ce que je dois faire pour aider mon équipe à gagner. Je pourrais me perdre là-dedans, mais en fin de compte si je suis assis ici demain soir avec un autre trophée et que je le célèbre avec mes coéquipiers, on pourra en parler autant que vous voulez. »

Une célébration qui a plus de chance d’avoir lieu si Stephen Curry inscrit 25 points en jouant juste et que tous ses coéquipiers sont à leur niveau, que s’il marque 40 points. Les Warriors ont une nouvelle fois rendez-vous avec l’histoire et leur double MVP est prêt à en découdre.

« On a une chance de gagner le titre, donc oui, c’est définitivement le plus grand match de ma carrière et je suis prêt à le jouer. »