Billy Donovan rend hommage à Gregg Popovich

Avant de s’affronter d’égal à égal lors de cette demi-finale de conférence, Gregg Popovich et Billy Donovan n’étaient pas particulièrement familiers. L’un coache en NBA depuis des lustres, l’autre en NCAA également depuis un bail, et leurs chemins ne s’étaient pas vraiment croisés.

Mais à l’été 2014, alors qu’il est encore à Florida, Billy Donovan a pris son téléphone et a tenté le coup. Il a appelé Pop, lui qui venait de glaner son cinquième trophée NBA.

« Je l’appelais coach et il m’a corrigé à peu près cinquante fois et m’a dit de l’appeler Pop. Et donc, je lui ai dit : Pop, j’ai plein de questions à te poser, » se souvient Billy Donovan sur USA Today. « Il a été très, très sympa. On a passé pas mal de temps au centre d’entraînement des Spurs, à parler. Il m’a emmené dîner ensuite. Et puis en septembre dernier à Chicago, quand on a eu notre rencontre entre head coachs, il m’a proposé d’aller dîner avec quelques gars puisque c’était ma première fois. »

Quelques mois plus tard, le destin a voulu que Spurs et Thunder se rencontrent en playoffs. Et pour ses premiers playoffs NBA, Billy Donovan a tenu la dragée haute à Gregg Popovich… Et certains diraient même qu’il lui a damé le pion, avec notamment son option de jouer grand en dernier quart avec Enes Kanter et Steven Adams.

Son expérience NCAA, un atout mésestimé !

Habitué des matchs à élimination directe lors de la « March Madness » notamment, Billy Donovan a appris à gérer différemment son coaching. En NBA, une défaite ne signifie pas une élimination. Simplement la possibilité de s’ajuster et préparer différemment ses joueurs. Une énorme différence dans le fond…

« En général, on prévoit plusieurs scénarios mais on ne veut pas inonder les gars avec un trop plein d’informations qui les paralysera. On leur donne les informations les plus pertinentes et le reste, il faut le garder de côté pour le ressortir selon la tournure du match. Par exemple, à la mi-temps du match 6, on menait de 23 points et j’ai dit à Russell de se préparer à du small ball. De fait, Pop a joué petit mais on est resté grand et on a essuyé l’orage. »

Si sa qualité de meneur d’hommes n’avait jamais été en doute, avec sa réussite chez les Gators comme garantie suprême, Billy Donovan a néanmoins impressionné par sa réactivité. Outre ses bons choix de rotation, il a également préparé ses troupes de la meilleure manière. Les prestations de Dion Waiters ou d’Andre Roberson, sur le dernier match de la série, prouvent ainsi que le staff du Thunder a parfaitement réussi à mobiliser tous ses soldats.

« En playoffs, il faut suivre chaque possession, voir ce qui se passe, des duels aux changements de joueurs, toutes ces choses-là. C’est la plus grosse différence avec la saison régulière pour moi… Mais j’ai beaucoup apprécié cet aspect. »

Face aux Warriors de Steve Kerr, entraîneur de l’année en titre, Billy Donovan aura un nouveau challenge à relever. Mais après avoir battu le maître, pourquoi ne pas battre l’élève ?