On a beau dire qu’on n’y pense pas, que le plus important est ailleurs, c’est en vérité impossible. On l’a bien vu hier, les Warriors étaient déçus par leur défaite à domicile, la première en 55 matches.
« Ça craint de perdre. Ca fait un moment qu’on n’avait pas ressenti ça à domicile, » expliquait Curry. « C’est un sentiment bizarre, mais on doit passer à autre chose. C’est peut-être un moyen de nous rappeler avant d’attaquer les playoffs qu’on ne veut pas revivre ça en avril. »
Se recentrer sur le principal : le titre… ou plutôt, le record de victoires sur une saison. Car qu’ils le veuillent ou non, les Warriors sont plus concernés qu’ils le disent, ou qu’ils le pensent sans doute. Tout le monde regarde, attend de savoir s’ils vont y arriver et les joueurs veulent naturellement faire tomber ce record incroyable.
« Je pense qu’ils veulent le record, » expliquait Steve Kerr, après l’entraînement d’hier, à ESPN. « Mais je pense aussi qu’ils ont réalisé que toutes ces discussions et cette attention autour de ce record nous ont éloignés du processus dans lequel nous sommes. »
Et si cette défaite était la meilleure chose qui pouvait leur arriver ?
Après la défaite d’hier, Kerr expliquait justement que ce n’était pas plus mal car cela faisait plusieurs semaines que l’exécution était moins bonne. Mais comme le rappelait Green « on gagnait quand même » alors forcément, pourquoi s’inquiéter.
« Toutes ces questions à propos de notre série de victoires à domicile ou du record ou quoi que ce soit… toutes ces choses font des ravages, » poursuit Kerr. « Que les joueurs le sachent ou pas, que ce soit conscient ou non, ça nous a éloigné de notre objectif premier. »
Toutefois, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Au contraire, une fois passé « le choc » de voir la série s’arrêter, on se dit avec le recul que c’était peut-être la meilleure chose qui pouvait arriver aux Warriors. En fait, ils peuvent remercier Boston de leur avoir rappelé qu’ils ne pouvaient pas se croire invincibles, surtout lorsqu’ils ne jouent pas leur meilleur basket.
La chance d’avoir un coach déjà passé par là
De plus, les Warriors comptent un avantage non négligeable : Steve Kerr. Le coach faisait partie de l’équipe de Bulls de 1995-96 qui a établi le record de 72 victoires et il sait donc parfaitement gérer cette pression, surtout que le scénario présente de nombreuses similitudes.
« C’est exactement pareil. Honnêtement, c’était pareil. On était en permance questionné sur notre série. En fait, si vous regardez notre saison à l’époque, on perd deux matches chez nous dans les 10 deniers jours de la saison et les deux d’un point [ndlr. Steve Kerr a bonne mémoire, c’est exactement ça, contre Charlotte puis Indiana]. Je crois que nous étions à 37-0 ou quelque chose comme ça à domicile [36-0, exactement comme les Warriors avant leur défaite] et puis on a perdu deux de nos quatre derniers. On était scruté en permanence, il y a avait quelques dérapages de notre exécution, des victoires difficiles… donc oui, c’était exactement pareil. »
On peut donc compter sur Steve Kerr pour recentrer ses joueurs une fois que la saison sera terminée et qu’il faudra aller chercher le titre. Mais pour l’instant, il est à fond derrière ses joueurs qui vont devoir gagner 5 de leurs 6 derniers matches pour battre le record.
« Je pense que ça serait sympa de le battre, mais on sait tous quelle est notre priorité. On veut gagner un titre. Les records tombent, les gens battent les records, mais les titres durent éternellement. »
Et puis comme le rappelle Curry en guise de conclusion : « Ce n’est pas un hasard si le record des Bulls tient depuis 20 ans. C’est dur… »