Comment arrêter Stephen Curry ? Les différentes solutions du monde de la NBA

Comment freiner Stephen Curry ? C’est la question cauchemardesque que doivent se poser beaucoup d’équipes NBA, à commencer par les Raptors, qui reçoivent la bande de Luke Walton ce samedi. Les Warriors sont invaincus, voire invincibles, portés par un joueur au sommet de son Art.

La nuit dernière, le MVP 2015 a encore planté 40 pions à la défense des Hornets, dont 28 dans le 3e quart-temps, et Golden State a quitté la Caroline du Nord avec une 20e victoire d’affilée, comme si de rien n’était. Comme si la performance du meneur des Warriors était monnaie courante. Comme s’il n’existait pas de solution pour l’arrêter, comme ce fut le cas pour Michael Jordan à la fin des années 80 et au début des années 90.

« Ça fait deux ans que personne n’a de réponse pour l’arrêter, » explique un Nicolas Batum fataliste après la défaite de son équipe hier soir. « Tu essayes de lui rendre la vie impossible mais bon, je ne pense pas qu’il ait existé quelqu’un capable de shooter comme lui, c’est vraiment impressionnant. Il faut juste espérer qu’il ait une mauvaise soirée. »

Admiration et/ou fatalité ?

Alors, que faire pour contenir le meilleur joueur de la planète, et peut-être même le meilleur shooteur de tous les temps ? Est-il même possible de le ralentir un tant soit peu ? Les avis divergent dans le microcosme de la NBA.

D’abord, il y a ceux qui sont trop admiratifs pour y penser.

« Je n’ai jamais vu un joueur comme lui. Reggie Miller avait cette capacité à tirer de n’importe où. Mais le dribble, le sens du collectif, la classe, personne n’a eu tout ça. » Jason Terry.

« Avec Steph, on est toujours en alerte, on ne sait jamais ce qu’il va faire et c’est ce qui le rend dangereux. » Isaiah Thomas.

« Je pense que c’est difficile de trouver dans l’histoire un joueur plus doué que lui. Il est peut-être le joueur le plus doué de l’histoire, et je n’ai aucun problème à le placer parmi les dix meilleurs joueurs de l’histoire. » Steve Nash.

« Il ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir. Je n’ai jamais vu un petit meneur dominer la ligue comme lui. Steve Nash l’a fait en son temps, mais lui il aime marcher sur une rencontre. » Shaquille O’Neal

Il y a aussi ceux qui pensent que c’est impossible… Et ils sont nombreux, à commencer par Kobe Bryant qui remarque que Curry est adroit même dans les conditions les plus difficiles.

« Quand les tirs que tu prends sont les tirs que la défense veut que tu prennes, et que ce sont également des tirs que tu aimes prendre…. » Kobe Bryant.

« Il est impossible à défendre, ce qu’il fait en ce moment est insensé. Son arsenal de mouvements, sa vision de jeu, ses tirs de nulle part… Il a tout. » Kirk Hinrich.

« LeBron James ne peut pas défendre sur lui, personne le peut. Tout ce qu’il peut faire c’est lui rendre le boulot plus difficile et prier pour qu’il connaisse un soir sans. » Rick Barry.

« Comment ferais-je ? Je ne pourrais pas. Vous pouvez le prendre à deux, mettre un grand sur lui, mettre un petit rugueux… Mais il marquera toujours ses tirs et rentrera au vestiaire plein de bleus » Andrew Bogut.

Mais il en existe qui pensent avoir une VRAIE solution.

« Il ne faut pas être gentil avec lui. Il n’aime pas être serré par son défenseur et quand il est dans trafic, il se débarrasse de la balle : il faut aller le titiller, jouer physique avec lui. » Bruce Bowen.

« Sur les pick-and-rolls, il faut absolument que les intérieurs viennent le gêner plus vite en sortie d’écran, car on sait que c’est un grand shooteur et si les grands ne font pas cet effort, c’est trop facile pour lui après. » Tracy McGrady.

« Je n’aurais jamais pu défendre sur lui. Donc je pense qu’on aurait essayé une combinaison de Scottie Pippen et Ron Harper sur Steph. » Steve Kerr, quand on lui demande comment les Bulls de 1996 auraient pu le contenir.

Toutes ses idées ont été démontées une par une par le « Baby Face Assassin ». Cependant, les playoffs de l’an passé, et l’opposition entre les Warriors et les Pelicans, ont révélé un semblant de solution. Sur changements après écrans, c’est Anthony Davis qui se chargeait (plutôt bien) de défendre sur lui.

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Un intérieur longiligne et mobile peut donc poser des problèmes au petit feu follet. Alvin Gentry, assistant coach des Warriors de l’époque, avait reconnu cette faille et a tenté par séquence d’en profiter avec les Pelicans cette saison. Réponse ? 40, puis 53 points pour le MVP face à New Orleans cette année… Les Warriors ont d’ailleurs développé des parades, utilisant davantage Draymond Green pour profiter des duels créés par ces changements, afin de déstabiliser la défense à l’opposé. Quant à Hardwood Paroxysm, il a quatre solutions loufoques comme éteindre la lumière de la salle ou mettre cinq défenseurs sur lui.

Plus sérieusement, freiner Stephen Curry est devenu un défi pour les plus grands défenseurs de la ligue. Kawhi Leonard ou Paul George s’y colleront bientôt. Dernièrement, c’est Jimmy Butler qui a demandé à s’occuper de son cas.

« Mon objectif est de pouvoir défendre sur n’importe qui, plus particulièrement les super-scoreurs comme Curry. Je vais donc demander au coach d’avoir ce « matchup ». Ce n’est pas pour lui manquer de respect, mais j’aime ça ».

Le meneur des Warriors mettra 27 points ce soir-là, et Golden State s’imposera.

Le problème est là. Même en se concentrant sur Curry, on reste à la merci de ses coéquipiers (Klay Thompson, Draymond Green, Andre Iguodala, Harrison Barnes…). C’est défendre sur Golden State qui est un vrai casse-tête. Même quand il ne joue pas pour lui, il profite de l’attention des défenseurs adverses pour faciliter le démarquage de ses coéquipiers…

Au final, la meilleure tactique reste peut-être celle des Raptors : le laisser faire, et se concentrer sur ses coéquipiers. Pas sûr que ce soit payant samedi à l’Air Canada Center.