Parmi les plus grandes injustices du trophée de meilleur défenseur de l’année, Scottie Pippen (50 ans, ce 25 septembre) est l’une des plus flagrantes. Jamais récompensé, l’ailier des Bulls restera pourtant comme l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du basket.
Un athlète aux qualités parfaites : de la taille, de la puissance, des appuis solides et rapides, des mains actives, un sens du placement, du timing… Pippen était un cauchemar pour les attaquants. Et malgré son poste d’ailier, les pivots et les meneurs n’étaient jamais à l’abri de l’avoir sur le dos.
En finale de conférence 1998, Phil Jackson décide de mettre « Pip » sur Mark Jackson, comme il l’avait fait sur Magic Johnson en Finals 1991. Le meneur des Pacers sort de deux superbes rencontres face aux Knicks : 19 points à 54 % de réussite, 14 passes et 3 balles perdues de moyenne. Il est le régulateur de la formation d’Indiana et une grande partie des systèmes passe dans ses mains.
Larry Bird rend hommage à Pippen
L’objectif est clair : le ralentir le plus possible. Pippen va alors le prendre dès la remise en jeu, pour le forcer à dribbler et ainsi désorganiser les attaques des Pacers. Jackson est face à un mur de 2m03, avec des bras immenses et un jeu de jambes incroyable.
« Je voulais le jouer, le faire bosser, lui mettre la pression pour qu’il fasse tout sauf trouver un coéquipier démarqué », explique le sextuple champion NBA. « Mark est celui qui déclenche les actions, avec mon activité et ma taille, je ne lui ai pas laissé le temps de voir ce qu’il se passait sur le terrain. »
Le travail de Pippen est remarquable, un modèle du genre. « Action Jackson » est étouffé. Il termine avec 12 points à 41 % au shoot, 6 passes et 7 ballons perdus. Indiana s’incline 85-79. Larry Bird, le coach des Pacers, est admiratif du travail défensif de son ancien coéquipier avec la Dream Team.
« Offensivement, ça nous a fait mal. C’est la première fois de l’année que je vois un joueur défendre ainsi sur notre meneur, sans faire faute. »
Scottie n’a effectivement fait que 3 fautes et s’est sacrifié offensivement : fatigué par les efforts répétés, il n’inscrit que 4 points à 1/9 au shoot, plus 7 passes, 7 rebonds, 4 interceptions et un contre. Comme pour résumer sa carrière, son apport aura été énorme, bien au delà de son nombre de points inscrits.