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Salaires : jusqu’où ira l’inflation ?

150310_lakers_v_pistons_046Les contrats signés cet été n’ont pas manqué de faire jaser : entre Wesley Matthews recruté pour 70 millions de dollars sur cinq ans par Dallas malgré sa rupture du tendon d’Achille, DeMarre Carroll désormais à 15 millions de dollars la saison aux Raptors ou encore Goran Dragic et ses 90 millions de dollars de contrat sans une seule campagne de playoffs en tant que leader, les exemples ne manquent pas pour souligner la (dangereuse) inflation des salaires. 

John Wall, double All-Star et membre de la All-Defensive second-team, n’a pas manqué de le faire remarquer :

« Vous avez des gars qui obtiennent 85 millions sans avoir fait le moindre All-Star Game ou quoi que ce soit du genre ».

L’inflation des salaires NBA trois fois supérieure à celle de l’économie américaine

Et ce n’est que le début… Le salary cap est loin d’avoir atteint ses limites et d’ici deux ans, on évoque un seuil à plus de 100 millions de dollars. Conséquence : des contrats qui suivront la même courbe. Au-delà de la démesure des salaires, le principe de cette croissance des contrats liée aux revenus de la ligue est légitime. Plusieurs facteurs démontrent pourtant que, peut-être pour la première fois depuis la création de la ligue, ce sont en majorité les role players qui bénéficient de cette inflation. Pour le comprendre, il est bon d’établir un parallèle entre la NBA actuelle et celle de 1998, saison précédente le second lockout de la ligue, prémices de l’évolution en cours.

En premier lieu, il faut savoir que l’inflation du salary cap est plus importante que celle de l’économie américaine, équivalente à 46.4% entre 1998 et 2015. En 1998, le salary cap était ainsi de 26.9 millions de dollars, soit l’équivalent de 39.4 millions d’aujourd’hui. Or, le salary cap pour la saison à venir sera de 70 millions de dollars, soit une augmentation de plus de 160% en 18 ans.

Fort logiquement, les salaires suivent la même courbe : en 1998, le salaire moyen était de 2.16 millions de dollars. Selon TNT, le salaire moyen en NBA en 2016 sera d’environ 5.7 millions de dollars l’année, soit une augmentation de 163.9%, légèrement supérieure à celle du salary cap.

Jusqu’ici, tout va bien : les salaires suivent proportionnellement l’augmentation des revenus de la ligue.

32 joueurs à plus de 10 millions de dollars sans une sélection au All-Star Game

L’an prochain, 67 joueurs toucheront 10 millions de dollars et plus – soit l’équivalent de 6.8 millions en 1998. Ils n’étaient que 20 joueurs à gagner cette somme et plus à cette période. Il y avait certes une franchise de moins mais cette seule absence ne justifie pas cet écart.

Pour revenir sur les propos de John Wall, outré par le manque de distinctions obtenues par les nouveaux multi-millionnaires, seul un joueur sur les vingt rémunérés à hauteur de 6.8 millions de dollars ou plus en 1998 n’avait pas encore une sélection All-Star à son actif (Elden Campbell), soit 5% d’entre eux. Aujourd’hui, ils sont 32 non All-Stars sur les 67 joueurs à 10 millions ou plus, soit environ la moitié. Les franchises ne récompensent plus seulement les stars mais aussi les spécialistes ou les promesses. L’an prochain, Hassan Whiteside, espoir prometteur mais non confirmé, sera ainsi en position de demander des montants dont il ne revient toujours pas.

« Les chiffres que l’on entend semblent dingues. Je ne peux pas y penser. C’est compliqué de l’imaginer. Je ne peux que m’inquiéter de ce que je peux contrôler, » confie t-il au New York Times.

Dans une NBA hyper concurrentielle, les équipes n’hésitent plus à sortir le chéquier pour conserver ou attirer les talents, même s’ils n’ont pas encore confirmé. À titre d’exemple, le Thunder a prolongé Enes Kanter pour 10 millions de plus que ce que désirait James Harden il y a 3 ans.

Les superstars sous-payées ?

Des incohérences règnent donc parfois en termes de contrat. Wesley Matthews gagnera ainsi plus que DeMarcus Cousins ou James Harden l’an prochain. Kyrie Irving ne gagnera « que » 2.8 millions de plus que DeMarre Carroll. Cela s’explique évidemment par la temporalité de la signature des contrats mais cela n’enlève rien au caractère absurde de la situation. Certes, ce n’est pas la première fois que cela se produit puisque Michael Jordan ou Scottie Pippen furent longtemps sous payés par les Bulls en comparaison aux salaires du marché mais cette fois, cette situation prend de l’ampleur.

Si le fossé entre les salaires des superstars et les autres se réduit pour le moment, les meilleurs joueurs de la ligue ne manqueront pas de le creuser de nouveau à partir de 2016 ou 2017. Dès l’an prochain, LeBron James sera ainsi en mesure de signer un contrat équivalent à 35% d’un salary cap annoncé à hauteur de 89 millions de dollars, soit une rémunération d’environ 29 millions de dollars par an. S’il attend l’été d’après, il pourra même signer pour un contrat supérieur à… 200 millions de dollars sur cinq ans. Et c’est sans compter une éventuelle renégociation de l’accord collectif, potentiellement dans l’intérêt économique des joueurs. Ces derniers n’hésiteront probablement pas à demander plus.

La richesse de la NBA saute aux yeux

Selon le New York Times, la NBA triplera en effet son chiffre d’affaires, passant de 930 millions dollars à près de 2.7 milliards par la seule grâce du nouvel accord télévisé. Le montant ne prend même pas en compte… le futur partenariat avec l’équipementier Nike (annoncé autour du milliard de dollars sur 8 ans, contre 400 millions sur 11 ans avec Adidas). Actuellement, les joueurs touchent 50.4% des revenus de la ligue. Face à la croissance inespéré de ces derniers, la NBA a reversé 57 millions de dollars supplémentaires aux joueurs cette année. L’an prochain, le delta reversé aux joueurs pourrait être tout autre.

« Nous pourrions reverser près de 500 millions de dollars supplémentaires aux joueurs, » a admis Adam Silver au New York Times. « Évidemment, ce n’est pas l’idéal de notre point de vue. C’est arrivé car les revenus générés sont bien plus importants que nous ne l’avions prévu. Dans le même temps, on se rend compte que lorsqu’il y a tout cet argent disponible dans le système, le comportement des équipes n’est plus prévisible. »

En raison de l’actuel accord collectif, nombreuses sont les stars qui ont ainsi choisi de baisser leurs revenus pour construire des équipes compétitives : LeBron James et Dwyane Wade à Miami, Dirk Nowitzki à Dallas, le « Big Three » des Spurs… Lors des prochaines renégociations, les joueurs toujours en âge de prétendre au maximum ne s’en priveront pas. Après tout, moins d’une dizaine d’équipes auraient perdu de l’argent cet été.

Cependant, si les revendications des joueurs se comprennent, elles ne seront pas sans conséquence. Rappelons qu’en 1998, Kevin Garnett a paraphé un contrat de 124 millions de dollars avec les Wolves. Aujourd’hui, ce contrat correspondrait à 183 millions de dollars, soit virtuellement le plus gros montant offert de l’histoire à un joueur, devant celui d’Anthony Davis, nouveau recordman de la discipline. Dans deux ans, ces montants pourraient être d’actualité. Or, c’est précisément ce qui a conduit la NBA à un long lock-out en 1999.

L’avis de l’ancien dirigeant, Bobby Marks

bobby-marksSpécialiste du salary cap, ancien assistant general manager des Nets entre 2010 et 2015, Bobby Marks suit avec assiduité tous les mouvements de la ligue. Nous l’avons contacté afin d’avoir son avis sur les situations actuelle et future de la ligue. Sa pédagogie et sa simplicité en font l’un des observateurs les plus agréables de la NBA d’aujourd’hui.

Que pensez-vous de la montée des salaires ? Cette explosion fait sens compte tenu de la rentrée en vigueur imminente du nouvel accord télé mais les salaires octroyés à certains joueurs, de bon calibre mais pas All-Star, étonnent.

« Cet été, je pense que vous avez vu beaucoup d’équipes surpayer des joueurs dans l’optique de l’inflation du salary cap en 2016, mais ce qui semble être surpayé cet été devrait s’avérer plus normal l’an prochain. L’été prochain, il y a aura tellement d’équipes avec de la souplesse salariale, environ 24 équipes avec 20 millions de dollars et plus à dépenser, avec une classe de free agents vite affaiblie. Je le dis depuis un moment mais, une fois que LeBron James et Kevin Durant auront signé, je ne vois pas suffisamment de bons free agents en 2016 qui mériteront un salaire conséquent. Beaucoup d’équipes auront énormément d’argent à dépenser mais je ne sais pas s’il y aura suffisamment de bons joueurs. Il y aura beaucoup de free agents, les vétérans de Kobe Bryant à Joakim Noah, en passant par Deron Williams et les joueurs en sortie de contrat de rookie, Bradley Beal, Harrison Barnes, Andre Drummond, des free agents protégés que leurs équipes peuvent conserver [en égalant l’offre]. Entre ces deux catégories, il n’y aura pas tant de free agents de grande classe. C’est ma plus grande préoccupation.

De fait, la classe 2017 apparait être plus prometteuse…

« 2017 devrait être une très bonne année. Il y aura Stephen Curry, Blake Griffin, Chris Paul… Mais c’est compliqué pour les équipes. Pour vous faire une idée, c’est comme lorsque vous allez au shopping et qu’on vous donne un budget : vous pouvez tout utiliser maintenant ou attendre un an pour l’utiliser intelligemment. Je pense que… (il s’esclaffe), je pense que beaucoup d’équipes ont décidé de tout utiliser maintenant ».

Parlons de LeBron James. Cela fait deux années de suite qu’il signe des contrats d’un an avec une « player option » afin de pouvoir tester le marché. Il attend sans aucun doute de signer le plus gros contrat de sa carrière mais doit-il le faire dès l’intersaison 2016 ou la suivante, en 2017 ? Ne serait-ce pas risqué d’attendre encore deux ans alors qu’il a déjà 30 ans ? 

« Je pense qu’il devrait signer l’été prochain, en 2016. Potentiellement, il peut gagner beaucoup plus d’argent en 2017 mais personnellement, je deviens nerveux pour les joueurs qui font des paris. Certes, il a toujours été en très bonne santé depuis le début de sa carrière mais il vieillit, on le sait tous, et il a déjà gagné beaucoup d’argent depuis qu’il a débuté. Au final, la question est : « Veux-tu gagner 160 millions ou 200 millions ? » Je pense que ses contrats publicitaires peuvent compenser la différence et il faut garder à l’esprit que s’il ne signe pas l’été prochain et préfère tester le marché en 2017, il pourrait se confronter à un lockout. On ne sait pas comment les règles pourraient évoluer après cela. Je pense donc qu’il devrait signer ce contrat l’an prochain. »

Vous pensez qu’un nouveau lockout est plausible ?

« C’est difficile à dire pour le moment. On a vu la ligue et le syndicat des joueurs faire beaucoup de déclarations publiques mais on a vu cet été que les joueurs touchaient toujours beaucoup d’argent et qu’ils en toucheront encore beaucoup à l’avenir. Les petites équipes ont géré le salary cap avec beaucoup d’intelligence, il va bientôt y avoir une grosse rentrée d’argent avec l’accord TV et je pense que la plupart des équipes commencent à gagner de l’argent ou le font déjà. Je pense que la ligue est dans la meilleure situation financière qu’elle ait jamais connue. C’est possible mais ce serait difficilement concevable pour moi que nous rentrions dans une situation similaire à celle que nous avons connue en 2011. »

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