La folle histoire de Jason Miskiri, ex-joueur NBA, restaurateur et dealer

À moins d’être obsédé par les signatures de contrat de dix jours depuis le siècle dernier, son nom n’évoquera probablement rien aux amateurs de NBA. Bref joueur des Charlotte Hornets première génération, Jason Miskiri n’a en effet disputé qu’un match dans la grand ligue, le 2 novembre 1999. Ce soir-là, le meneur n’a foulé le parquet que 3 minutes, juste le temps nécessaire pour dégainer derrière l’arc sans succès, distribuer une passe décisive et récolter deux fautes.

Sa carrière de joueur professionnel n’a pas fait long feu. Outre sa pige à Charlotte, l’ancien meneur de George Mason s’est principalement illustré en D-League et d’autres ligues mineures. Sa dernière saison remonte à 2005 (11,8 pts et 5,6 pds sous le maillot de Huntsville Flight). Depuis, le Guyanien s’était dirigé dans l’entreprenariat avec succès, au point de fonder un restaurant et une boite de nuit cotés à Silver Spring, dans le Maryland. Pilier de la communauté locale, Jason Miskiri incarnait un modèle de reconversion jusqu’au jour où il plaida coupable auprès d’un tribunal de Greenbelt pour possession de marijuana avec intention de vente. Au total, la marchandise en question s’élèverait à plus de… 1000 kilos.

Un trafic estimé à plus de 3 millions de dollars

Les faits remontent à 2009. En périple dans le Texas, l’homme d’affaires est arrêté dans sa voiture de location par la police locale, laquelle retrouve près de 100 kilos d’herbe. Malgré l’importance de la découverte, Jason Miskiri est relâché afin que les autorités puissent mener une enquête élargie. Le sujet ne s’arrête pas là pour autant. De retour dans le Maryland, il utilise le restaurant familial pour établir sa base. Selon l’accusation, il aurait généré plus de 3 millions de dollars de chiffre d’affaires par la vente de drogue. Son cas remonte cependant au FBI lorsqu’un autre dealer est arrêté à l’aéroport de Baltimore. Ce dernier mène les enquêteurs sur la piste de la tête pensante du réseau, un certain Garfield Mullins. Or, Jason Miskiri est le plus gros client de ce dernier.

Arrêté il y a quelques jours, Jason Miskiri n’a pas gardé le mystère très longtemps auprès des autorités. Il a donc reconnu les faits mais passible d’une peine de prison de dix ans minimum, il a accepté de collaborer avec la justice (et de donner le nom de ses complices) afin de diminuer sa peine. L’état américain s’est saisi de son restaurant mais n’a trouvé aucun autre actif, pas de liquide, pas de compte bancaire avec des sommes démesurées. Sa peine sera connue le 14 septembre prochain. À l’instar de Ross Ulbricht, le sulfureux fondateur présumé de SilkRoad, ses proches furent décontenancés par cette nouvelle.

« J’étais dans le déni. Il devait forcément y avoir une erreur dans cette histoire. Ce n’est pas le genre de jeune homme à se mettre lui-même dans ce genre de situations. » confie au Washington Post Jim Larranaga, l’ex-coach de George Mason, dont la première recrue fut le sujet en question.

La justice américaine estime qu’il a revendu entre 3000 et 10 000 kilos d’herbe au Texas et dans le Maryland. Sa dernière photo publiée sur son compte Instagram le fige en maillot, gamin, avec un ballon Wilson dans les mains. En légende, Jason Miskiri cite la balle orange comme son premier amour. À 39 ans, le voilà désormais pris dans d’autres filets.