Dans le cadre de sa tournée promotionnelle pour Nike en Chine, Kobe Bryant a rencontré de nombreux jeunes basketteurs locaux. L’arrière les a entraînés mais il s’est aussi entretenu avec eux. Dans le cadre de cette entrevue, Kobe Bryant confesse volontiers qu’il n’est plus aussi athlétique qu’avant, confirmant ainsi ses propres dires auprès de Sports Illustrated.
« Je ne sauterai plus aussi haut qu’auparavant »
« Je veux être capable de sauter aussi haut que j’en avais l’habitude. » dit-il. « Je veux être aussi rapide qu’avant. Mais non : je ne sauterai pas aussi haut qu’auparavant. C’est acté. Je ne suis pas aussi rapide qu’avant. C’est également acté. Je trouverai une autre manière d’y arriver. »
Confronté à son vieillissement et les séquelles de deux grosses blessures, le Laker s’attelle en effet à faire évoluer son jeu en profondeur, une progression qu’il avait déjà anticipée par le passé. Selon des proches du joueur, il aurait désormais un modèle : Paul Pierce.
Face à des jeunes évidemment fascinés par leur idole, il a également expliqué sa méthode d’entraînement, et notamment son obsession pour la répétition des efforts.
« Je fais les mouvements encore et encore. Particulièrement durant mes jeunes années, je n’accordais pas beaucoup d’importance à la vitesse de mes pieds. Je me concentrais sur les mouvements. Qu’il s’agisse d’un fadeaway, ou d’un crossover, je répétais le mouvement continuellement. Ensuite, je les faisais plus vite. Quand tu répètes ce que tu essayes de faire, inévitablement tu finiras par le faire mieux et plus rapidement. La chose la plus importante en basket n’est pas la vitesse, loin de là. Ce n’est pas la vitesse, c’est le savoir-faire. »
« La pression n’existe pas… »
L’éthique de travail du personnage n’est un secret pour personne. Néanmoins, il est difficile de concevoir comment il est possible de s’infliger de telles séances de travail. La question ne concerne pas uniquement Kobe Bryant, mais aussi Michael Jordan, Larry Bird en leur temps ou LeBron James et Ray Allen aujourd’hui. Souvent très honnête devant les audiences chinoises, le Laker ne cache pas qu’il a aussi ses moments de faiblesse mais il glisse sa méthode pour les surmonter.
« Quand je suis en train de courir, que je suis vraiment fatigué et que la ligne d’arrivée est de l’autre côté, si je regarde où je dois aller, je m’épuise encore plus. » confie t-il. « Ce que je fais, c’est que je regarde par terre. Je regarde simplement le mouvement de mes pieds. Ensuite, l’étape suivante, c’est de relever la tête et de se voir traverser la ligne d’arrivée. »
Une fois n’est pas coutume, le numéro 24 évoque également la notion de plaisir. À la manière d’un Ricky Rubio malicieux avec Alexei Shved, Bryant répète que la définition du basket est avant tout d’être un jeu. Selon lui, c’est l’un des moteurs principaux qui le poussent à continuer.
« Si tu rates un tir, tu apprends encore. » poursuit-il. « Si tu le rentres, tu apprends toujours. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des moments où on rate les tirs. Mais on est ok. Tout va bien. On avance. On prend toujours du bon temps. On rit toujours. On plaisante toujours. On va sur le terrain à nouveau et on joue toujours dur. Ce que vous devez comprendre, c’est que la pression, c’est nous qui nous l’infligeons. C’est nous qui la fabriquons. C’est dans notre imagination. Vous devez vous contrôler et comprendre précisément que la pression n’existe pas. Elle n’existe pas. On la crée tout seul. »
Même si ses principes sont généraux, ils offrent des clés pour comprendre comment le joueur va aborder la dernière ligne droit de sa carrière. Et si nombreux sont ceux qui voient difficilement Kobe Bryant se reconvertir en coach, ses réponses le montrent sous un visage plus pédagogue qu’à l’accoutumée.