Espagne – Brésil : Pau Gasol en démonstration

Si la victoire espagnole ne constitue en rien une surprise, une telle domination face au Brésil n’était pas vraiment attendue. Portée par un immense Pau Gasol, l’Espagne n’a jamais tremblé : un récital pour Grenade, conclu sur le score de 83 à 62 en faveur des locaux.

Le collectif espagnol souverain

Dès le début de la rencontre, le Brésil donne le ton et applique la consigne de servir à l’intérieur. C’est Tiago Splitter qui reçoit la majorité des ballons et si le Spur trouve de bonnes positions, il souffre de maladresse. En face, l’Espagne joue sur un rythme haletant et suit le même schéma avec les premiers ballons pour la fratrie Gasol. Si Marc jouit sans relâche du pick’n’roll, Pau a décidé de prendre le jeu à son compte. Le niveau du néo-Bull est impressionnant : dominateur au rebond offensif, agressif dans la peinture, adroit à mi-distance, il ne rate rien, hormis ses trois-points (12 pts à 6/8). Pour ne rien gâcher,le travail de spacing est incroyable et les extérieurs trouvent du rythme, comme l’attestent les réussites de Rudy Fernandez et Juanca Navarro. En individuelle, le Brésil souffre et prend l’eau, malgré l’insistance de Marcelinho Huertas: 30 à 14 en faveur de l’Espagne.

Mais il y a des joueurs de qualité de chaque côté et avec la sortie de Pau Gasol, le Brésil en profite pour colmater les brèches. Sous la pression de Leandro Barbosa et d’Anderson Varejao, la Seleçao reprend peu à peu des couleurs et revient à moins 10, bien aidée par ses remplaçants Larry Taylor et Raul Neto. Néanmoins, l’Espagne, cette fois portée par Sergio Rodriguez, ne craque pas sous la pression. Le retour de Pau Gasol, conjugué à la présence de Serge Ibaka, rend la raquette ibère imprenable. Le passing game fait le reste et naturellement, les positions se libèrent en attaque. À la pause, l’Espagne mène 45 à 32.

El Reye, Pau Gasol

Malheureusement pour le Brésil, le retour des vestiaires n’annonce aucune amélioration et le troisième quart-temps se définit en un nom : Pau Gasol, encore lui. L’ex-Laker règne en maitre sur la période et profite de son toucher remarquable pour planter à l’extérieur : l’intérieur inscrit ainsi 3 tirs à trois-points en deux minutes, largement suffisant pour que la salle exulte. Malgré la combativité de Viera et Barbosa, le Brésil est dépassé dans le défi physique, comme le montre Tiago Splitter, en réelle difficulté. La pression arrière assurée par Sergio Llull ou Rodriguez est étouffante tandis que la raquette est domine toujours. Les solutions espagnoles sont trop nombreuses et l’écart passe à 19 pts : 66 à 47.

La dernière période est à sens unique, n’en déplaise à Anderson Varejao, bon mais esseulé. En dépit de ses assauts et de la rentrée du sniper Machado, l’Espagne sanctionne à chaque fois, notamment grâce à Sergio Rodriguez. Et quand Serge Ibaka souffre, Pau Gasol revient pour assurer. Face à l’étau espagnol, le Brésil n’a d’autres solutions que de tenter des exploits individuels, en vain. La domination des locaux est totale et le public de Grenade n’a plus qu’à célèbrer cette victoire.

Pour son premier vrai test, l’Espagne a impressionné et elle sera très difficile à prendre devant son public, même si un soir sans ou un excès de confiance tragique est évidemment toujours possible. Ses futurs adversaires sont prévenus, à commencer par la France…

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