La retraite des joueurs NBA est, comme pour chaque emploi, une étape délicate à passer. Certains s’en sortent excellemment bien, qu’ils s’appellent Michael Jordan, Magic Johnson ou Junior Bridgeman, d’autres galèrent, comme l’atteste la situation de Antoine Walker ou la tragique histoire de Rumeal Robinson.
Un système de retraite très bien organisé
Pourtant, les anciens joueurs disposent de ressources intéressantes. Les joueurs NBA ont même l’un des systèmes de retraite les plus avantageux du sport professionnel américain.
Après trois ans passés dans la ligue, chaque joueur est éligible à une pension, calculée sur la base de 518 dollars par mois passé dans la ligue. Les joueurs peuvent la demander à partir 45 ans avec une décote, à 50 ans à plein taux. La retraite minimum est d’environ 19 000 dollars par an, tandis qu’après 10 passés dans la ligue, le joueur obtient une pension de 63 600 dollars par an.
Jusqu’à 200 000 dollars par an, passé 62 ans
Pour ceux qui décident d’attendre 62 ans, la retraite est alors beaucoup plus intéressante : 60 000 dollars par an pour trois d’ancienneté, 200 000 pour dix ans et plus (le maximum accordé par le gouvernement américain).
Une période passée sous contrat entre le début de la saison jusqu’au 2 février compte comme une année d’ancienneté.
Ce n’est pas tout. Les joueurs peuvent adhérer à un plan 401(k), un système d’épargne retraite par capitalisation très courant outre-atlantique qui permet de se construire un capital par des dépôts déduits de son salaire. Ces montants vont de 5 à 10% de leurs salaires. La manoeuvre est judicieuse car ces dépôts ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. De plus, la ligue participe à concurrence de 140% maximum des dépôts ! C’est largement plus que la moyenne des participations des employeurs aux États-Unis, généralement autour de 50%.
À noter que le Canada n’ayant pas les mêmes accords fiscaux, l’accord collectif permet aux Raptors de manoeuvrer différemment pour fournir aux joueurs un équivalent de ce plan d’épargne.
Le dernier accord prévient des risques de banqueroute
Enfin, depuis le dernier accord collectif, 1% du total des revenus des joueurs est versé à un fond commun, servant de retraite complémentaire.
La carrière d’un joueur NBA est en moyenne de 4,8 années. Malgré les exemples de Michael Jordan, Kobe Bryant ou Kevin Garnett tous fortunés, le nombre de joueurs à pouvoir se targuer d’une telle réussite est minime. Ce n’est donc pas surprenant que 60% d’entre eux soient ruinés, cinq ans après la fin de leur carrière, comme l’atteste Sports Illustrated.
Cependant, la NBA est une ligue qui s’est structurée au fil de son développement et les joueurs restent relativement protégés, surtout en comparaison au droit du travail américain (même si chaque État a sa spécificité). On voit mal ce que la ligue et le syndicat peuvent faire de mieux pour éviter les drames…