Interview Thabo Sefolosha : « Notre basket est malheureusement un peu trop souvent centré sur deux joueurs »

Remis dans le cinq majeur par Scott Brooks dans la série face aux Clippers, Thabo Sefolosha doit continuer d’appréhender sans frustration la gestion de son temps de jeu par le coach du Thunder. Après avoir scoré 5 points dans les trois premières minutes jeudi soir, le Suisse n’aura finalement passé que 13 minutes sur le parquet. Pas de quoi lui enlever le sourire et le sentiment agréable du devoir accompli.

Thabo, d’extérieur on a vraiment l’impression que le Thunder n’a jamais été aussi fort mentalement ? Depuis le début des playoffs, à chaque match crucial vous avez répondu présent et à chaque fois que vous étiez enterrés par les critiques, vous avez sorti une grosse performance…

On est bien oui, et la confiance c’est vrai est au top. On commence à grandir je pense, ça fait le cinquième fois qu’on dispute les playoffs, on a appris. Quand tu vis une situation identique trois, quatre fois tu gères ça un peu mieux.

Est-ce que le groupe est passé au bord du gouffre dans la série face à Memphis, au moment où la situation était vraiment tendue autour de l’équipe ?

On n’a pas tout implosé si c’est ça que tu me demandes. Nous sommes restés soudés, solidaires. On s’est dit qu’on allait gagner ou perdre en jouant notre jeu, en étant nous-mêmes. A aucun moment on a commencé à douter les uns des autres et il n’y eu aucun souci dans le vestiaire, pas du tout.

N’était-ce finalement pas un mal pour un bien ?

Oui, comme à chaque fois dans ces contextes. Face à Memphis, on savait que ça allait être compliqué, c’est une équipe difficile à jouer. Cette série nous a beaucoup aidés pour la suivante face aux Clippers, parce que Memphis c’est un jeu physique et rugueux. Là on a trouvé une équipe qui nous a donné un peu plus d’espace, surtout à Kevin et Russell. On continue de grandir.

On dit souvent que les champions se forment sur des matches références. Est-ce que le Game 5 face aux Clippers peut en être un ?

Non je ne crois pas. On n’était pas bien et on a réussi à revenir de façon un peu miraculeuse, mais je n’appellerais pas ça du grand basket. Ce sont deux talents incroyables qui ont fait la différence en fin de match et ça nous a fait vraiment, vraiment du bien. Après, parler de match référence, non je ne crois pas.

En parlant d’immenses talents, un confrère a demandé un peu plus tôt en conférence de presse s’il n’avait pas un sentiment d’injustice quant au jugement extérieur porté sur votre jeu offensif, décrit comme un « two men gang » avec des systèmes simplets. Est-ce que tu as l’impression que le Thunder est mal jugé ?

Honnêtement, je ne pense pas ! Je pense qu’on a beaucoup plus de talents que ça mais le basket qu’on montre est malheureusement un peu trop souvent un « two men force ». C’est le système qui veut ça, le ballon est parfois un peu trop stagnant. C’est dommage car on a plus de talent que ce qu’on exploite, à mon avis. C’est le revers de la médaille d’avoir deux gros talents comme Kevin et Russell. Autour d’eux, il y a des joueurs intelligents qui connaissent leur rôle et le jouent à fond.

Propos recueillis au Staples Center