Comment Jimmy Butler parvient à freiner LeBron James

Match après match, Jimmy Butler semble prendre la mesure de LeBron James. Dans la victoire des Bulls contre le Heat, le coéquipier de Joakim Noah a même fait jeu égal statistiquement avec le MVP, pourtant spécialiste pour noircir la feuille de match, et peser en attaque.

Si James termine à 17 points, 9 rebonds, 8 passes, 3 interceptions mais 4 ballons perdus et 35 % de réussite au shoot, Butler fait presque aussi bien avec 16 pts, 11 rebonds et 4 interceptions. Les deux joueurs ont rendu la même évaluation (19) et ont livré un combat physique à l’image de leur petit moment de lutte au sol.

Butler, symbole du collectif

L’ailier de Chicago ne courbe jamais l’échine face à la machine James. Il applique les consignes, comme ses coéquipiers, de Tom Thibodeau. Il est parfait individuellement pour limiter le double champion olympique, le collectif fait le reste.

« Je garde toujours la tête haute. J’ai bien défendu, mais j’avais quatre joueurs derrière moi. On l’a forcé à prendre des shoots de loin et contesté ses pénétrations », explique-t-il au Chicago Tribune.

James, fair-play, admet que son adversaire du soir a été très bon. Il a eu la balle de match mais Butler a sorti une action défensive de grande classe.

« C’était une action importante, et je félicite Jimmy. Il avait sa main sur le ballon, alors que j’avais armémon lay-up. »

Plus de 10 points de différence !

James ne pourra pas contester non plus l’influence de Butler sur son jeu depuis plusieurs matches. Lors des cinq premiers affrontements en saison entre les deux extérieurs, l’ailier du Heat tournait à 30.6 pts de moyenne, à 59 % au shoot. Depuis trois matches, LeBron n’est plus qu’à 19.3 pts à 45 %. Une différence de plus de 10 pts, avec des pourcentages en chute libre, et une constante : les ballons perdus, 3 par match.

Une évolution déjà remarquée en playoffs 2013 où en cinq matches contre les Bulls, LeBron avait tourné à « seulement » 23.6 pts et 44 %. Techniquement et physiquement, Butler s’impose, avec Kawhi Leonard de San Antonio, comme le seul à pouvoir le gêner durablement.

« Jimmy est un féroce compétiteur », se réjouit Thibodeau. « Il a de bons appuis, de la puissance, un sens de l’anticipation, de l’intelligence. James est un monstre. La meilleure chose avec Jimmy, c’est son comportement : il fait les efforts encore et encore. Il joue beaucoup et ne se plaint jamais. »

Aucun lancer-franc tenté…

Le tout sans faire de fautes, puisque pour la première fois depuis le 2 décembre 2009 (332 matches !), James n’a pas shooté de lancers-francs ! La preuve que l’on peut arrêter James sans rentrer dans un combat physique à outrance.

Il faut bien sûr ne pas le ménager sinon il vous marche dessus, mais par des qualités de placement et une zone match-up bien en place, l’impact physique devient une arme pour casser son rythme et le toucher mentalement. Trop l’utiliser, c’est un aveu de faiblesse, à l’image des Pacers durant les playoffs 2012. En 2013, ils avaient utilisé la même tactique mais s’étaient inclinés en sept matches.

Plus de doute : Tom Thibodeau a trouvé la bonne méthode et Butler est le parfait soldat pour accomplir cette mission. Sans oublier que si James parvient à franchir Butler, il doit encore se farcir Joakim Noah…

LES HIGHLIGHTS DU DUEL BUTLER-JAMES