Et de 5 pour les joueurs de Frank Vogel qui ont disposé cette nuit des Bulls (97-80) pour conserver leur invincibilité. Pour situer le niveau de la performance, la dernière fois qu’Indiana avait connu pareil départ, la franchise évoluait en ABA, il y a 42 ans ! Dans un combat de tous les instants (match type de conférence Est), c’est bien Chicago qui a craqué le premier, véritablement écrasé en 2ème mi-temps. Plutôt discret sous ses nouvelles couleurs, c’est bien Luis Scola (12 pts, 6/8) qui, avec l’aide de Lance Stephenson (15 pts après la pause), a sonné la révolte récompensant l’effort collectif de la second unit des locaux, alors que le 5 majeur a une fois de plus répondu présent. On ne peut pas en dire autant côté Chicago.
Guerre de tranchées
Les Pacers s’attendaient à un rude combat face à des Bulls revanchards, et ils ont été servis. Dans une atmosphère étouffante, les protégés de Larry Bird ont d’abord terriblement souffert. Visiblement déterminé et même délesté de ses bandelettes aux cervicales, Derrick Rose semblait mettre Chi-Town sur les bons rails. Noah aussi, parvenait à bien contenir Hibbert et les Bulls prenaient le meilleur départ (4-9). Deux fautes malencontreuses de D-Rose venaient ralentir le plan de bataille de Tom Thibodeau, et c’est logiquement que les Pacers revenaient dans la course grâce à son trio magique George-West-Hibbert et un 13-2.
Deng et Rose se reprennent
Mangés dans la peinture après 12 minutes (12-4), les Bulls décidaient d’exploiter au mieux leurs match-ups. A commencer par Deng, à 3 /4 au tir, qui tâchait de malmener le jeune Paul George et de ramener Chicago à 25-25. Stephenson en souffrance (0/7), Indiana peinait à trouver un second souffle, alors que D-Rose signait son retour en marquant son 9e point en 9 minutes sur le parquet. La montée en température de George en un contre un maintenait les Pacers dans le coup. Mais c’est bien Chicago qui virait en tête à la pause, sur un magnifique drive conclusion main gauche de Rose (37-43).
Vogel aurait pu se taire
Le combat était âpre, et les positions à l’intérieur se faisaient de plus en plus rares. Lance Stephenson débloquait enfin son compteur en marquant à 3 points, ce qui avait le mérite d’oxygéner un peu le jeu des locaux. Car derrière, George prenait à nouveau le meilleur en mouvement à l’intérieur (2+1), puis sur un 3 points dans le corner sur la tête de Butler (56-51). Rose enchaînait quant à lui les mauvais choix. En panne de solutions offensives (5/20 en 3e quart), et sans véritable apport venu du banc, les Bulls finissaient par lâcher prise. Le banc d’Indiana en revanche, apportait sa pierre à l’édifice, à l’image de Donald Sloan, sobre mais efficace. Il s’en fallait de peu pour que Chicago ne cède à une minute du 4e quart, alors que le tableau de marque affichait 63-55 en faveur des Pacers. Mais un 3 points de Hinrich et un incroyable 2+1 de Deng (qui provoquait la colère de coach Vogel récompensé par une technique) ramenaient Windy-City à la vie, à 63-62.
La Scola-valanche
Dunleavy de loin puis Deng punissaient deux mauvais choix de George et Hibbert sous le cercle pour repasser devant, et tenter de faire douter Indiana (65-67). Mais malheureusement pour eux, après Sloan et Stephenson, c’est Luis Scola qui prenait le relais. Auteur d’un super passage, l’intérieur argentin reprenait ses habitudes des Rockets, en empilant hook hot, interception + finition en transition, et tir en tête de raquette avec une efficacité déconcertante. Et lorsqu’il manquait la cible à 3 points, c’est George qui prenait le rebond, filait la gonfle à Hibbert, qui la volleyait vers Stephenson, seul à l’aile pour venir crucifier les derniers espoirs adverses à 3 points (77-69).
Le 10-0 encaissé par Chicago sonnait le glas d’un éventuel upset. Un dernier missile de Watson et un dernier block du totem Roy Hibbert, plus que jamais meilleur contreur de la ligue mettaient fin au suspense. Peu gâtés niveau spectacle, le public du Conseco Fieldhouse pouvait laisser éclater sa joie sur une interception de West (encore très juste cette nuit) qui offrait un dunk tout cuit à Lance Stephenson. En concédant 34 points dans le dernier acte, Chicago, encore en rodage, a clairement rendu les armes.
Alors que les Pacers continuent d’engranger de la confiance, les Bulls quittent Indianapolis avec pas mal de doutes, que seul le temps sera à apte à résorber. Sur la capacité de Rose à revenir à son meilleur niveau (Chicago est à -28 lorsqu’il a été sur le parquet !) et sur celle du banc à produire un basket plus agressif.
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