La NCAA pour les nuls

A saison exceptionnelle, dispositif exceptionnel. Cette saison, Basket USA va suivre la NCAA avec les mêmes moyens que la NBA. Interviews, résumés, brèves… Vous pourrez chaque jour suivre les exploits de cette génération exceptionnelle de freshmen emmenée par Andrew Wiggins, Jabari Parker, Julius Randle ou encore Aaron Gardon.

Mais avant de vous présenter les meilleures universités, présentation de ce championnat méconnu en France, mais hyper spectaculaire, et qui permet de découvrir les futures stars de la NBA.

STRUCTURE DU CHAMPIONNAT

Combien y a-t-il- d’équipes dans le championnat NCAA ?

A compter de la saison 2013-2014, il y aura 351 équipes au plus haut niveau universitaire, soit quatre de plus que l’an dernier, réparties en trente-deux conférences, couvrant tous les Etats-Unis.

Le niveau des conférences est-il homogène ?

Non. Toutes les conférences ne se valent pas, et l’on peut les diviser en trois categories : les “majors” comme l’ACC, la Big Ten ou la SEC où l’on retrouve les meilleures équipes comme Duke, Kansas, Kentucky ou North Carolina, les “mid-majors” comme l’Atlantic 10, la Mountain West ou la West Coast Conference avec des équipes telles que Gonzaga, UNLV ou VCU, et enfin les ‘low-majors”, qui regroupent les équipes les plus faibles. Mais attention, cela ne veut pas dire que l’on ne voit jamais de surprise, bien au contraire. Chaque année, bon nombre de grosses écuries chutent face à des petits poucets lors de la March Madness.

Quelle est la meilleure conference du championnat ?

C’est difficile à dire et ça change chaque année. L’ACC (Duke, North Carolina…), la Big 12 (Kansas, Baylor, Texas…), la Big East (Georgetown, Marquette, Villanova…), la Big Ten (Michigan, Ohio State, Indiana…), la Pac-12 (Arizona, UCLA…) et la SEC (Florida, Kentucky…) sont historiquement les conférences qui dominent régulièrement le championnat. La toute nouvelle American Athletic Association sera à suivre la saison prochaine avec Louisville, UConn ou Memphis, tout comme la Mountain West avec UNLV, New Mexico ou San Diego State.

Combien y a-t-il d’équipes au sein de chaque conference ?

Ce nombre varie entre huit pour les plus petites et seize pour les plus grandes. Ce nombre n’est aucunement une indication du niveau de la conférence.

Comment sont formées les conférences ?

Les membres de chaque conférence ont en général un ou plusieurs éléments en commun : université publiques ou privées, niveau académique, proximité géographique, histoire commune…

Quelles sont les plus grosses rivalités en NCAA ?

Le derby entre Duke et North Carolina est de loin la rivalité la plus exacerbée en NCAA et chaque saison, ces matchs font vibrer les fans de basket universitaire à travers le monde. Chaque équipe possède un rival d’importance. Citons par exemple Georgetown et Syracuse, Marquette et Wisconsin, Xavier et Cincinnati, Louisville et Kentucky, ou encore Ohio State et Michigan.

LE DÉROULEMENT DE LA SAISON

Combien de matches chaque équipe jouent-elles par saison?

Avec 351 équipes, toutes ne peuvent évidemment pas s’affronter chaque année. En général, les équipes disputent entre trente-cinq et quarante matchs par saison, répartis en deux catégories : les matchs “hors-conférence” de novembre à décembre, puis les matches de conférence de janvier à début mars.

Pourquoi y a-t-il des tournois en début de saison ?

A la fin du mois de novembre, essentiellement durant le long weekend de Thanksgiving, des tournois comptant quatre à huit équipes sont organisés dans des endroits généralement paradisiaques comme Hawaii, les Bahamas, Porto Rico ou la Floride. Chaque conférence ne peut y envoyer qu’une seule équipe. Ces tournois sont le premier moment phare de la saison et permettent d’y voir plus clair quant aux forces en présence pour la suite du championnat. Les tournois les plus prestigieux sont le Maui Invitational, le Battle 4 Atlantis, le Old Spice Classic, ou encore le Paradise Jam.

Des matchs NCAA ont-ils lieu tous les jours pendant la saison ?

Oui, mais tous les jours de la semaine ne présentent pas la même densité de matches. En général, chaque équipe joue deux matchs par semaine : le premier “en semaine” et le second le week-end, et le plus souvent le samedi, jour où le sport universitaire, basketball ou autre, est roi aux Etats-Unis. Il est courant d’avoir plus d’une centaine de matchs au menu des samedi après-midi.

Qui détermine le champion de chaque conférence ?

A la fin de la saison régulière se déroule la “Champ Week”. Toutes les conférences, à l’exception de l’Ivy League, disputent un tournoi à élimination directe, et le vainqueur est déclaré champion, et obtient ainsi une qualification automatique à la March Madness.

Qui participe à la March Madness ?

La March Madness est l’évènement phare de la saison en NCAA. Elle se déroule chaque année de mi-mars à début avril et regroupe soixante-huit participants. Sont qualifies: les champions des trente-deux conférences et trente-six équipes repêchées par le comité de sélection, qui se base sur différents critères comme les résultats obtenus pendant la saison régulière, les victoires acquises face à des équipes de haut de tableau, les défaites subies face à des équipes de faible niveau, le bilan sur terrain neutre et à l’extérieur… Le plus souvent, la majorité des places de repêchés vont aux meilleures équipes des conférences “majeures”. La Big East a ainsi obtenu dix places supplémentaires en 2011. En plus de la March Madness, trois autres tournois de fin de saison se déroulent chaque année : le NIT, le CBI et le CIT.

Qu’est-ce que la “Bracketology” ?

Le terme de bracketology est la science visant à prédire le tableau des équipes qualifiées pour la March Madness. A partir du mois de janvier, les principaux sites dévoilent leurs prédictions en temps réel et identifient les équipes les plus susceptibles d’être repêchées par le comité de sélection en cas d’échec lors du tournoi de leur conférence. On parle de “lock” pour les équipes assurées d’être repêchées, et de “bubble team” pour celle qui sont à la lutte pour l’obtention de l’un des précieux sésames. Sur les trente-six places de repêchés, environ vingt-cinq reviennent aux meilleures équipes issues des conférences majeures, le reste revenant aux conférences plus modestes. La « Bracketology » est une véritable institution aux Etats-Unis, et des millions d’Américains y participent. Barack Obama compris.

Comment classer les 351 équipes puisqu’elles ne s’affrontent pas toutes ?

Chaque lundi sont publiés les “rankings”, des classements virtuels qui font foi. Le plus prestigieux est celui de l’Associated Press où soixante-quatre journalistes à travers tous les Etats-Unis classent les vingt-cinq meilleures équipes du championnat.Un autre système est celui du RPI (Rating Percentage Index), une formule mathématique s’appuyant sur les résultats de l’équipe, les adversaires affrontés et la localisation des matchs (domicile, terrain neutre, ou extérieur).

LE DÉROULEMENT D’UN MATCH

Combien de temps dure un match en NCAA ?

Un match dure quarante minutes, et se divise en deux mi-temps de vingt minutes. La principale différence que cela implique concerne le nombre de fautes autorisées par équipe et par joueur. A partir de la septième faute collective, un lancer-franc est  accordé, et s’il est réussi, le tireur en shoote un deuxième. En cas d’échec, la balle est en jeu et les joueurs peuvent récupérer le rebond. A partir de la dixième faute, deux lancers-francs sont automatiquement accordés. Par ailleurs, chaque joueur ne peut faire que cinq fautes, contre six en NBA.

Quelles autres différences entre un match NBA et un match NCAA ?

L’horloge par possession dure trente-cinq secondes (contre vingt-quatre en NBA), laissant ainsi plus de temps aux meneurs pour remonter la balle et organiser leur attaque. Cette durée des possessions et le fait que les matchs ne durent que quarante minutes font que les scores moyens en NCAA tournent aux alentours de 60 à 80 points par match.

Autre différence, la ligne à trois-points, qui est à 6,32 mètres (contre 7,24 en NBA), et cette distance reste identique dans les coins, contrairement à la NBA.

LES COACHS

Qui sont les coachs les plus connus en NCAA actuellement ?

Plusieurs coaches légendaires sont encore en activité dans le championnat universitaire, comme Mike Krzyzewski (Duke), Jim Boeheim (Syracuse), Tom Izzo (Michigan State), Larry Brown (Southern Methodist), John Calipari (Kentucky), Bill Self (Kansas), ou encore Rick Pitino (Louisville), qui vient d’intégrer le Hall of Fame.

Y a-t-il d’anciens coaches NBA en NCAA ?

Oui, parmi eux se trouvent Rick Pitino (Louisville), John Calipari (Kentucky), Eddie Jordan (Rutgers), Larry Brown (Southern Methodist), Larry Krystkowiak (Utah), Mike Montgomery (California) ou encore Reggie Theus (Cal State Northridge). On retrouve également d’anciens joueurs tels que Danny Manning (Tulsa), Bobby Hurley (Buffalo) ou Fred Hoiberg (Iowa State).

Quels sont les entraîneurs les mieux payés ?

Le plus souvent, l’employé le mieux payé d’une université n’est ni son président, ni son directeur de la faculté de médecine ou d’économie mais le coach de son équipe de football ou de basket. Ainsi, Mike Krzyzewski (Duke) a touché 7 millions de dollars l’an passé. Les salaires de Rick Pitino (Louisville), John Calipari (Kentucky) et Bill Self (Kansas) avoisinnent les cinq millions. Dans les universités les plus modestes les salaires tombent en revanche à 150 000 ou 200 000 dollars par an. Par exemple, Roman Banks, le coach de Southern qui a faille créer l’exploit face à Gonzaga lors de la dernière March Madness, ne gagne « que » 115 000 dollars par an.

LES JOUEURS

Quel est le rythme d’entrainement des étudiants-athlètes ?

La NCAA impose des règles strictes quant aux entrainements. Les joueurs sont limités à vingt heures par semaine, avec une journée de repos obligatoire. Ces derniers passent également plusieurs heures seuls dans les salles de musculation et de fitness. En plus de cela, ils doivent gérer leur planning académique et leurs projets de classe. Mais les athlètes ne sont pas les seuls à donner beaucoup de leur temps puisque la “Marching Band” (fanfare) ou les “Cheerleaders” (danseuses) s’entraînent aussi presque tous les jours.

Combien de saisons les joueurs peuvent-ils passer en NCAA ?

Quatre : Freshman, Sophomore, Junior et Senior. Un cursus universitaire aux Etats-Unis dure quatre ans et cette règle est la même pour les étudiants-athlètes. Si les stars du championnat ne restent qu’une saison ou deux avant de tenter leur chance en NBA, 99% des joueurs restent en NCAA tout au long de leur cursus. Exceptionnellement, une cinquième année peut être autorisée par la NCAA si un joueur a manqué l’essentiel d’une saison sur blessure.

Y a-t-il une limite d’âge ?

Techniquement non, du moment que l’on respecte les conditions d’éligibilité de la NCAA. L’immense majorité des joueurs est âgée de 18 à 22 ans, mais il arrive de voir quelques joueurs de 25 ou 26 ans. Un cinquantenaire est meme parvenu à intégrer une équipe de troisième division NCAA il y a quelques années.

AUTRES QUESTIONS

La NCAA est-elle diffusée en France ?

Oui, à partir de la saison 2013-2014, la chaine Ma Chaine Sport (MCS) va diffuser une soixantaine de matchs NCAA et les principaux tournois de fin de saison dont la March Madness. Un autre bon moyen d’avoir accès aux matchs NCAA est de s’abonner à ESPN3 afin de pouvoir regarder plusieurs centaines de matchs en ligne.

Quelle est l’université la plus titrée ?

UCLA est l’université la plus titrée avec onze championnats remportés dont dix entre 1964 et 1975 avec des joueurs tels que Kareem Abdul-Jabbar ou Bill Walton. Suivent Kentucky (huit titres), Indiana et North Carolina (cinq) et Duke (quatre).

Quelle est la capacité des salles en NCAA ?

Encore une fois, cela depend de l’université. Le Carrier Dome de Syracuse peut accueillir plus de 33 000 spectateurs. La Rupp Arena de Kentucky a affiché une moyenne de 23 000 spectateurs par match l’an passé, soit plus que n’importe quelle équipe NBA. Quelques université, comme Marquette (BMO Bradley Center) ou Georgetown (Verizon Center) évoluent par ailleurs dans des salles où jouent également des franchises NBA. A l’opposé, les plus petites universités jouent des gymnases ne pouvant accueillir plus de 1000 spectateurs. Lors de la March Madness, les rencontres se déroulent dans des complexes beaucoup plus grands, et le Final Four s’est déjà joué devant plus de 70 000 spectateurs !

Pourquoi y a-t-il toujours du monde dans les salles ?

Le championnat universitaire est au moins aussi populaire que la NBA aux Etats-Unis. A la différence de la ligue professionnelle, le sentiment d’appartenance des fans est extrêmement fort en NCAA car l’équipe défend les couleurs de leur université. L’ambiance est bien plus chaude qu’en NBA avec la “student section” qui est là pour chauffer la salle. Si le niveau de jeu est clairement inférieur en raison de la jeunesse des joueurs et des écarts entre les meilleures équipes et les moins bonnes, les matches universitaires restent un moment fort du calendrier sportif nord-américain, et la March Madness est après le Superbowl l’événement le plus suivi à la télévision.

Y’a-t-il des Français en NCAA ?

Oui, et l’on en retrouve même dans quelques très bonnes équipes. Cette année, Will Yeguete sera à n’en pas douter le joueur tricolore à suivre. Intérieur évoluant à Florida, il entre dans la dernière année de son cursus et sera un maillon important d’une équipe visant le Final Four. A suivre également, Marc-Antoine Bourgault, qui porte les couleurs de St. John’s. Il n’a pas beaucoup joué l’an passé pour sa première saison dans le championnat universitaire, mais devrait avoir un meilleur temps de jeu cette année.

Les joueurs NCAA sont-ils payés ?

Non, mais ils reçoivent une bourse d’études, c’est à dire qu’il ne paye pas de frais de scolarité, ce qui représente une économie de quinze à quarante mille dollars par an.

Quels sont les records sur un match ?

Le record de points sur un match est de 100 points, comme en NBA, par Frank Selvy en 1954. En 1991, Kevin Bradshaw a marqué 71 points. A la March Madness, la meilleure performance a été réalisée par Austin Carr avec 61 points en 1970. Le record en carrière est de 3667 points par “Pistol” Pete Maravich, soit une moyenne de 44,2 points avec LSU. Au rebond, le record sur un match est de 51 par Bill Chambers en 1953.