On savait que sans Manu Ginobili, ce serait dur pour San Antonio d’enchaîner les victoires. Évidemment, ça l’est encore plus quand les autres membres du Big Three fournissent une prestation quelconque (Tony Parker) voire presque inexistante (Tim Duncan) et que les Spurs affrontent les jeunes loups morts de faim que sont les Blazers.
Résultat, les coéquipiers d’un Nicolas Batum transparent au score (0 pt en 17 min) remontent un déficit de 19 pts pour l’emporter 95-83 à l’AT&T Center, avec 26 pts de Brandon Roy et 20 de LaMarcus Aldridge. Troisième victoire en quatre matches de Portland sur San Antonio cette saison !
Et on assiste à un sévère regroupement à l’Ouest où derrière les LA et Denver, Les Blazers, les Rockets et les Spurs sont à égalité pour la troisième place avec chacun 50 victoires et 28 défaites. Qui aurait cru ça en début de saison ?
Pas les Blazers c’est sûr mais les hommes de Nate McMillan, qui ont fait toute la saison sans Raef LaFrentz et Martell Webster, qui ont fait longtemps sans Greg Oden, ont prouvé qu’ils avaient des ressources. Ce que commente leur jeune pivot, 8 pts et 8 rbds en 22 min hier soir :
« Arriver à 50 victoires, c’est un sacré objectif. On y est mais on veut continuer à gagner, pour essayer d’obtenir l’avantage du terrain en playoffs. »
Chez les Spurs, c’est bien évidemment la soupe à la grimace, avec cette quatrième défaite en six matches. Après trois déplacements, il n’était pas sûr que Tim Duncan joue, histoire de faire reposer son genou douloureux. Gregg Popovich l’alignait cependant dans le 5 mais Timmy se montrait maladroit aux tirs, peu inspiré au rebond et ça a continué le peu de temps qu’il a joué en deuxième quart-temps. Puis en troisième quart-temps. Puis dans le quatrième jusqu’à ce que Pop arrête les frais après une maladresse supplémentaire 30 secondes après sa rentrée. En 24 minutes, Duncan compile 4 pts et 5 rbds seulement. Ce n’était pas son soir. Heureusement que son coéquipier Tony Parker, 17 pts de son côté, le défend :
« Pop ne voulait pas le faire jouer mais Tim a insisté, il le voulait vraiment. Il faut lui tirer un coup de chapeau pour ça. Les gens ne se rendent pas compte que Tim joue sur une jambe depuis un mois et demi. Mais bon, on ne doit pas trop s’y attacher et au contraire s’arracher et mieux jouer. Enfin, il n’y a pas de back-to-back pendant les playoffs, c’est une bonne chose pour nous. »
Réponse de Gregg Popovich :
« Oui, mais moi je ne veux pas un héros, je veux un joueur en bonne santé et en forme ! Il semblait aller bien au début mais quand j’ai vu qu’en fait ce n’était pas ça, j’ai décidé de le sortir. »
Pendant ce temps, les Blazers étaient passé de -19 durant le deuxième quart à -2 seulement à la mi-temps, 49-47, sur un panier au milieu du terrain de Steve Blake. Un retournement de situation qui se poursuivra ensuite, avec une prise de pouvoir définitive à 16 minutes de la fin. Sur laquelle les Spurs n’ont rien pu faire. Sur laquelle ils ont manqué de jus et d’envie. Ca ne sent pas bon pour les playoffs…
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