On dit que les records sont fait pour être battus, seulement certains semblent inaccessibles : les 100 points de Wilt Chamberlain, ses 55 rebonds sur un match, ou encore le 72v-10d des Bulls durant la saison 1995-96.

Et puis, il y a l’incroyable performance d’Oscar Robertson réalisée en 1962. Cette année-là, « Big O » avait tourné à 30.8 pts, 12.5 rbds et 11.4 pds / match, soit un triple double de moyenne sur une saison. Un exploit incroyable qui pourtant ne semble pas si inaccessible.
Récemment, Magic Johnson, Michael Jordan ou encore Jason Kidd ont frôlé l’exploit sans l’atteindre.
LeBron James pourra-t-il égaler Oscar Robertson ? « Big O » himself le pense !

En 47 ans, six joueurs ont approché Oscar Robertson

En 47 ans, quelques joueurs ont titillé le triple double de moyenne, sans jamais y parvenir. Voici cette liste :

1967-68 : Wilt Chamberlain avec 24.3 pts / 23.8 rbds / 8.6 pds / m
1981-82 : Magic Johnson avec 18.6 pts / 9.6 rbds / 9.5 pds/ m
1982-83 : Magic Johnson avec 16.8 pts / 10.5 pds / 8.6 rbds / m
1988-89 : Fat Lever avec 19.8 pts / 9.3 rbds / 7.9 pds / m
1988-89 : Michael Jordan avec 32.5 pts / 8 rbds / 8 pds / m
1996-97 : Grant Hill avec 21.4 pts / 9 rbds / 7.3 pds / m
2006-07 : Jason Kidd avec 13 pts / 8.2 rbds / 9.2 pds / m

LeBron successeur d’Oscar ?

Alors qui pour rééditer cet exploit ?
Le mieux placé pour répondre reste le principal intéressé, « Big O » lui-même :

« Je pense que LeBron a vraiment la possibilité de le faire mais il faudra qu’il joue plus, environ 44 min/m plutôt que 38 comme cette année. Et puis aujourd’hui, c’est plus facile qu’à mon époque. Autrefois, une passe décisive comptait uniquement si le joueur shootait après la passe. Aujourd’hui, on peut dribbler et la passe est tout de même comptabilisée ».

Sous le charme du prodige de l’Ohio, Robertson ajoute :

« Je suis définitivement impressionné par James. Il est tellement doué, et il ne sait pas encore tout ce qu’il peut faire »

James tourne actuellement à 28.3 pts, 7.7 rebonds et 7.3 passes / match, et il est l’auteur de 7 triple double cette saison, dont 3 consécutifs, le mois dernier.
Pourtant, lorsqu’on l’interroge sur cette éventualité, l’Elu reste lucide. « Je sais que les records sont faits pour être battus mais… » confiait-il à notre confrère Michael Wilbon du Washington Post.

« Mais » quoi justement ? Peut-être « mais Oscar Robertson est intouchable » ou « mais je n’ai pas l’équipe pour le faire ».

Le modèle Magic Johnson

Si l’on jette un oeil aux joueurs qui ont approché Robertson, on s’aperçoit que Magic était le mieux placé en 1982. A cette époque, Johnson n’avait pas besoin d’employer beaucoup d’énergie pour le scoring puisqu’il avait une pléiade de scoreurs autour de lui. Surtout Magic était le passeur le plus imaginatif de l’histoire, et beaucoup de ses passes allaient à Kareem Abdul Jabbar, qui lui, possédait le sky hook : l’arme la plus efficace de l’histoire de basket. Chaque passe se transformait en panier, ou presque.

Si l’on évoque Magic, c’est parce que James ne possède pas actuellement toutes les options qu’avait Magic. LBJ évolue dans une équipe à vocation défensive qui ralentit le rythme. Dans un « run and gun », ou même un jeu basé sur la contre-attaque, James aurait probablement la possibilité de faire 10 passes/match sans problème.
Ensuite, malgré Mo Williams, LBJ aurait besoin d’un scoreur intérieur à 20 pts/m, comme Amare Stoudemire, ou Al Jefferson par exemple, pour assurer des passes faciles.
Vous l’aurez compris, si James doit un jour égaler Oscar Robertson, il lui faudra un jeu de type « Run and Gun » avec un intérieur dominant à ses côtés.
Peut-être à New York en 2010…

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