Il y avait eu le « Kukoc Game » en 1992 à Barcelone, serait-il possible qu’en 2012, un autre Tony, le nôtre, Tony Parker, soit également victime d’une cabale organisée contre sa personne par une autre équipe américaine ?
Tony, la tête du serpent
Dans tous les cas, les acteurs de Team USA se sont répétés le mot toute la journée : Tony Parker est clairement l’homme à abattre. Pour Mike D’Antoni par exemple, il faudra canaliser la vitesse et la vista du meneur des Bleus afin de contrôler le jeu.
« Ce que nous voulons essayer de faire, c’est de contenir les autres autour de [Parker] et de le ralentir lui. Ne pas le mettre sur la ligne des lancers, ne pas le laisser partir en transition sur jeu rapide. On sait qu’il va mettre des points, faire son truc et mener son équipe. Mais il ne faut pas oublier les autres gars, et nos joueurs les connaissent tous. Ils sont une équipe dangereuse et Tony Parker est clairement la tête du serpent, donc on doit le contenir. »
Pour Andre Iguodala, dont les propos sont rapportés par Sekou Smith, Team USA devra être l’agresseur, celui qui dicte le tempo du match pour ne pas s’exposer à une surprise de très mauvais goût.
« On va jouer agressif en sorte de dicter le jeu et les forcer à réagir à notre attaque. Tony est encore plus en mode offensif avec la France, il n’a pas Tim Duncan avec lui. Il cherche davantage à scorer, provoquer les fautes et créer du jeu pour son équipe. Tout part de lui. Donc c’est notre job à tous de l’arrêter, ou tout au moins de le ralentir. »
Rester au contact le plus longtemps possible
Finalement, pour Chris Paul, un très proche de TP, le match d’ouverture contre la France ne déroge pas à la règle générale qu’ont suivie les troupes de coach K depuis le début de leur préparation. Le meneur de jeu est clairement le premier étage de la fusée et en le mettant en sourdine, c’est tous les autres étages qui ne reçoivent plus la lumière.
« Pour tout vous dire, notre priorité pour chaque match est de limiter l’impact des meneurs de jeu, pour chaque match et chaque équipe. C’est la tête du serpent. Et c’est probablement le cas pour la France plus que pour les autres équipes sachant comment Tony peut être dangereux. Mais quand nous avons joué l’Espagne, notre plan de jeu visait Calderon. Et quand c’était l’Argentine, c’était Prigioni. Ce que nous voulons faire, c’est ralentir celui qui met le jeu de son équipe en place. »
On le sait, les Américains sont ultra-physiques, ultra-rapides, et infatigables car doublés voire triplés sur les postes extérieurs. Pour viser la victoire, les Bleus devront les faire douter le plus longtemps possible et, pour ça, il leur faudra incarner la sérénité. À savoir ne pas prendre d’éclats trop tôt dans le match et ne pas baisser les bras au moindre écart.
Les “petits” français contre “l’ogre” américain
Vincent Collet garde tout sa mesure naturelle aux micros de Julien Guérineau, en confirmant que c’est un match entre « un petit et un ogre. » Si leurs systèmes sont relativement simples, c’est essentiellement parce que la qualité supérieure de leurs joueurs (et notamment au niveau athlétique) leur permet de s’en passer.
« Ils ont tellement de qualités individuelles que leur structure de jeu est relativement simple. Mais elle est précise, efficace et servie par de très grands joueurs. Le fait que les Etats-Unis jouent très souvent avec des postes 3/4 à la place des intérieurs leur donne un avantage conséquent. On pourrait penser qu’ils souffriraient beaucoup de l’autre côté du terrain mais ils ont l’art d’organiser un système défensif qui limite considérablement l’avantage des adversaires. On a par exemple pu voir face à l’Espagne que Pau Gasol avait rarement la balle en position basse. »
Pas le match le plus important
Les joueurs sont également sur la même longueur d’ondes et tel Nando De Colo, ils savent pertinemment qu’il ne faut pas faire une montagne de ce premier match contre les américains. Le plus important sera certainement le second match face à l’Argentine.
“On ne va pas jouer pour prendre trente points”, confirme Nando de Colo à nos confrères de Sports.fr. “C’est un match pour nous lancer, qu’il faudra commencer avec beaucoup d’agressivité, en essayant de contrôler au maximum leur jeu. Et puis la qualification ne va pas se jouer face aux USA, à nous de rester concentrés derrière”.
Somme toute, l’idéal serait que nos Bleus réalisent une belle première mi-temps qui fasse douter Team USA et après la pause, tout est possible. Le défi majeur, et là où ce match sera intéressant, c’est de voir comment nos intérieurs vont parvenir à se comporter dans le jeu « small ball » adopté par le staff américain.
Une bonne performance servirait de tremplin parfait pour la suite de la compétition. Victoire ou défaite, cela importera peu tant que dans l’intensité, dans le combat, dans les intentions, l’Edf parvient à rivaliser. Mais avec notre armée d’anciens, d’actuels ou de futurs NBAers, la motivation sera sans aucun doute au rendez-vous !
L’effectif français
SERAPHIN Kevin (Washington Wizards)
BATUM Nicolas (Portland Trail Blazers)
CAUSEUR Fabien (Vitoria)
DIAWARA Yakhouba (Venise)
TRAORE Ali (Kuban)
PARKER Tony (San Antonio Spurs)
BOKOLO Yannick (Gravelines Dunkerque)
PIETRUS Florent (Valencia)
DE COLO Nando (San Antonio Spurs)
DIAW Boris (San Antonio Spurs)
TURIAF Ronny (Miami Heat)
GELABALE Mickael (Khimki Moscou)
L’effectif américain
CHANDLER Tyson (New York Knicks)
DURANT Kevin (Oklahoma City Thunder)
JAMES LeBron (Miami Heat)
WESTBROOK Russell (Oklahoma City Thunder)
WILLIAMS Deron (Brooklyn Nets)
IGUODALA Andre (Philadelphia 76ers)
BRYANT Kobe (Los Angeles Lakers)
LOVE Kevin (Minnesota Timberwolves)
HARDEN James (Oklahoma City Thunder)
PAUL Chris (Los Angeles Clippers)
DAVIS Anthony (New Orleans Hornets)
ANTHONY Carmelo (New York Knicks)