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Les blogs de la rédaction

Magic Johnson, sourire figé

Par  — 

Il n’y avait pas de « meilleur » scénario pour conclure cette saison des Lakers que cette conférence de presse improvisée de Magic Johnson, le président démissionnant devant les caméras, avec son éternel sourire mais aussi des larmes dans les yeux. Une démission surprise puisqu’il a avoué n’avoir averti personne, pas même la propriétaire Jeanie Buss ou le GM Rob Pelinka.

Mais les explications du chef d’orchestre du « Showtime » sont encore plus folles. Pourquoi n’a-t-il pas prévenu Jeanie Buss ? Parce qu’il avait peur qu’elle le fasse changer d’avis ! Connaissant l’affection de la propriétaire du club pour Luke Walton, Magic Johnson explique aussi qu’il ne voulait pas s’interposer entre les deux, en demandant le départ de l’entraîneur. Alors que cela fait des mois que tout le monde pense qu’il est pourtant acté.

En clair, Magic Johnson refusait d’agir en patron, alors qu’il était pourtant le président de la franchise. Quitter ses habits de représentant et d’oncle bienveillant, qui distribue les félicitations consensuelles sur Twitter, a visiblement été une épreuve pour lui. Habitué à ce rôle de sourire affable que tout le monde apprécie, Magic Johnson n’était simplement pas fait pour être dirigeant.

Lui préfère encourager tout le monde et surtout ne froisser personne.

« Les coups de poignard dans le dos, les murmures… Je n’aime pas ça », explique-t-il. « Il y avait beaucoup de choses que je n’aimais pas, alors qu’il n’y avait pas besoin que ça se passe comme ça. »

Continuant à agir comme s’il était toujours sur le plateau d’ESPN, Magic Johnson avait plusieurs fois été recadré par la NBA, ses commentaires sur Paul George et Giannis Antetokounmpo ou ses contacts avec Ben Simmons étant interdits par les règles anti-tampering de la ligue.

Elles sont peut-être un peu absurdes, mais elles sont connues de tous, et c’est le rôle d’un dirigeant d’apprivoiser le fonctionnement de son travail.

« Les amendes, le tampering, tout ça… Ça faisait que je ne pouvais pas aider les jeunes hommes qui voulaient que je les aide, et que je ne pouvais même pas tweeter. Comme Russell Westbrook, il avait réussi quelque chose d’incroyable l’autre jour. Je n’ai même pas pu lui envoyer un tweet de félicitations. Si je l’avais fait, tout le monde aurait crié au tampering. Je n’aime pas ça. Je veux être libre. »

Forcément, en quittant son rôle consensuel pour un poste à responsabilités, Magic Johnson a attiré les critiques et écorné son image immaculée. C’était trop difficile à accepter pour lui.

En à peine deux ans à la tête des Lakers, son bilan n’était en effet guère flatteur. Certes, LeBron James est arrivé et la franchise a fait de la place pour attirer une autre superstar mais les départs de D’Angelo Russell et Julius Randle, la gestion du cas Anthony Davis, la construction bancale de l’équipe et des transferts douteux (Jerry West a apparemment pas mal rigolé lorsque les Lakers ont envoyé Ivica Zubac et Michael Beasley aux Clippers en échange de Mike Muscala) ont affiché le manque de vision de Magic Johnson.

Aujourd’hui, il veut retrouver « son bonheur » et « sa liberté ». Après tout, il a le droit de faire ce qui le rend heureux, même s’il s’agit de poster des tweets stéréotypés et de féliciter tout le monde dans un rôle d’ambassadeur à la « béni-oui-oui ». Magic Johnson a beau ne pas aimer les coups de poignard dans le dos, en tant que joueur, il a orchestré le départ de son coach, Paul Westhead, remplacé par Pat Riley, afin de mettre en place le style de jeu rapide qu’il souhaitait.

Mais c’était une autre époque, où la pression médiatique était gérable, même à Los Angeles, et où il était bien plus simple de préserver son image publique. Même Hollywood a changé avec les réseaux sociaux, mais Magic Johnson veut rester Magic Johnson.

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