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Les blogs de la rédaction

Au royaume des aveugles, LeBorgne James est roi

Par  — 

LeBron JamesLeBron James ne sera jamais un loser. Je préfère l’écrire d’entrée. Il aura beau perdre une, deux ou trois finales supplémentaires, je ne le rangerai jamais dans la catégorie des « losers ». On n’est pas un « loser » lorsqu’on atteint sept fois les Finals avec deux franchises différentes, qu’on gagne deux titres et qu’on est MVP à quatre reprises. Ou alors dans quelle catégorie ranger Allen Iverson, Karl Malone, Pat Ewing ou même Wilt Chamberlain ?
Par ailleurs, la grandeur d’un champion n’est pas plombée par son nombre de finales perdues. Pour preuve, Jerry West et ses huit finales NBA perdues est depuis des décennies la silhouette sur le logo de la NBA, et le Hall Of Fame est rempli de joueurs qui n’ont jamais gagné de titre. A l’inverse, Robert Horry et ses sept titres n’y rentreront peut-être jamais.
Plus que ses coéquipiers ou ses balles perdues comme cette nuit, ce qui plombe LeBron James, c’est sans doute le niveau de la conférence Est. Lorsqu’on atteint les Finals 6 fois de suite avec deux équipes différentes, c’est qu’on domine sa conférence comme personne. Comme ce fut le cas pour Michael Jordan dans les années 90 : six finales de suite lorsqu’il a joué des saisons complètes.

LeBron a banalisé ses participations en finale NBA

Cette année, les Cavs ont survolé la conférence Est avec 12 victoires pour 2 défaites en playoffs. Une balade de santé avant de défier les Warriors. LeBron James s’est aussi promené. Sans vraiment forcer. Je pense même qu’il aurait mené en finale n’importe quelle équipe du tableau des playoffs à l’Est… Il est là le vrai problème : mettez LeBron dans n’importe quelle équipe de l’Est, et elle pourrait devenir un candidat sérieux aux Finals. Que Cleveland atteigne les Finals n’a finalement rien d’exceptionnel, et ce manque d’adversaire se paie cash en finale face à l’une des meilleures équipes de tous les temps.

A l’inverse, en bataillant face aux Blazers, puis surtout face au Thunder, les Warriors sont allés puiser dans leurs ressources, mais ils ont aussi progressé. On ne revient pas de 3-1 face à un tel Thunder sans gagner en confiance et en compétitivité. Parfois nonchalant, voire suffisant en fin de saison régulière, Golden State est déterminé dans cette finale, et je les ai rarement vus défendre de manière aussi compacte. Leur objectif est triple : conserver leur titre ; valider leur saison à 73 victoires ; dominer des Cavaliers au complet.

Cleveland avait un an pour préparer ce « remake »

Cette saison, LeBron James n’a pas eu de sparring partner à sa hauteur, comme le PSG en Ligue 1 à qui nous avions osé comparer les Cavs. Pas de Celtics comme à la fin des années 2000. Pas de Bulls ou de Pacers comme à l’époque du Heat. A chaque fois, vainqueur ou pas, LeBron était sorti grandi de ces affrontements. Il prenait des coups, il en rendait, il chutait, il se relevait… Il passait au travers, mais c’était pour mieux rebondir.

Cette année, les Cavs ont perdu de 34 points face aux Warriors en saison régulière. Il s’agissait à l’époque, mi janvier, de leur cinquième défaite de suite face à la bande à Stephen Curry. Il y en a deux de plus aujourd’hui, et Cleveland n’a rien proposé dans le jeu, à l’exception d’une défense très haute sur le duo Thompson-Curry.

Pourtant, les Blazers comme le Thunder ont prouvé qu’il y avait des failles dans la belle machine de Golden State. Les Cavs ne les ont semble-t-il pas étudiées, et leurs réactions dans l’adversité ressemblent davantage à du bricolage (Jefferson sur-utilisé ; Frye oublié) qu’à un véritable plan de jeu. Plus que les échecs de LeBron, c’est l’absence de plan des Cavs qui me choque alors que l’équipe était programmée pour retrouver les Warriors en finale, et qu’ils ont eu de nombreux jours de repos pour étudier leur adversaire.

Un joueur jugé uniquement sur les Finals

Pourtant, à bientôt 32 ans, le niveau de jeu de LeBron ne baisse pas. A l’Est tout du moins. Le problème, c’est qu’on le juge chaque année sur sa performance en finale, face à la meilleure équipe de l’Ouest. Le reste ne compte pas. L’an passé, malgré la défaite face aux Warriors, il en était sorti grandi. Il avait tout donné sur le parquet, et plus personne n’osait prononcer le mot « loser ». Sans Irving, ni Love, il avait tenu tête presque tout seul aux Warriors.

Aujourd’hui, après deux défaites, dont une dernière de 33 points, c’est sur lui que les spots (et les critiques) sont braqués. Pourtant, il y aurait beaucoup à redire sur Kyrie Irving ou Kevin Love, dont les retours en jeu dans le deuxième quart-temps ont permis aux Warriors d’enchaîner sur un 11-1 fatal. On pourrait aussi redire du coaching de Tyronn Lue, complètement anesthésié dans cette finale.
Mais voilà, LeBron James a un surnom royal, le « King », et lorsqu’un royaume s’effondre, on chute avec, et on est le premier responsable.

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