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Comme chaque année, notre photographe Thomas Savoja effectue un « road trip » aux Etats-Unis, pour nous emmener dans les coulisses de la NBA et de la NCAA. Après une première étape à Charleston, en Caroline du Sud, puis une seconde à Atlanta, il a choisi de fêter Thanksgiving à Orlando.

ORLANDO, Fl – Il faut près de 7 heures pour rejoindre Orlando par la route depuis Atlanta. Je quitte donc la Géorgie aux aurores, laissant derrière moi ses pêchers et ses noix de pecans, direction plein sud vers le Sunshine State. J’avale les kilomètres à bord de ma Dodge Charger et son V6 n’est pas pour me déplaire même s’il faut guetter les State Patrol qui veillent au grain le long de l’Interstate.

Après une brève halte chez Wendy’s pour ingurgiter quelques burgers, j’arrive vers 15h30 aux abords d’Orlando. Le match face aux Knicks étant à 19h, cela me laisse un peu de temps pour faire quelques emplettes chez Sport’s Authority et je fais une razzia sur les équipements under armour. Le climat en Floride est vraiment hors norme ! Il fait une température idéale avec une petite brise rafraichissante : le pied quoi !

Orlando est une ville atypique et son développement est finalement très récent puisqu’il date des années 1980. C’est aujourd’hui un centre touristique majeur du fait des nombreuses attractions qui s’y concentrent, de World of Disney en passant par Universal ou bien encore Sea World. En plus de cette activité touristique presque frénétique c’est un centre de conférences et de conventions parmi les plus importants du pays et les infrastructures dédiées à ces grandes messes sont bluffantes !

L’Amway Center est situé non loin de Downtown dans une sorte de « no man’s land » que la police a parfaitement sécurisée à mon arrivée. Pas de stress pour le parking, il y a beaucoup d’espace disponible dans les garages attenants même si je dois m’acquitter de 20 dollars pour y entrer. La salle est magnifique avec ses 18.000 places et son architecture d’avant-garde et elle sera comble ce soir ce qui ne gâche rien. Des nombreuses animations à destination des fans sont organisées autour de l’enceinte, le climat clément se prêtant parfaitement à ce genre de dispositif.

A l’entrée presse, je suis fouillé de la tête aux pieds avant de pouvoir m’installer confortablement dans un recoin de la salle photo. Je trimbale péniblement mes 3 boitiers et ma batterie d’objectifs jusqu’à la salle et le premier joueur sur lequel je tombe n’est autre qu’Evan Fournier en pleine séance personnalisée avec son préparateur physique. Il travaille intensément ses dribbles dans le dos et entre les jambes et c’est impressionnant à voir.

De retour en salle de presse pour une rapide collation, je remarque d’intéressantes gravures sur les murs du couloir représentant les joueurs du Magic. L’artiste a un sacré coup de crayon ! Je passe devant les salons VIP qui sont pris d’assaut par des invités qui engloutissent des montagnes de nourriture dans une ambiance feutrée.

En apéritif du match, j’ai le droit à un spectacle de danse avec de jeunes Cheerleaders très convaincantes mais un peu trop maniérées à mon gout ! Puis c’est l’heure de l’hymne national. La chanteuse qui l’interprète est toute jeune mais à un sacré coffre ! Des militaires sont de la partie donnant à l’exercice un caractère plus solennel.

En cette semaine de Thanksgiving, nous avons le droit à une allocution convenue du pivot Jason Smith qui remercie l’ensemble de l’assemblée et leur souhaite d’excellentes vacances.

C’est parti pour le match. Scott Skiles le coach du Magic a décidé de remanier sensiblement son 5 de départ habituel pour y insuffler plus de solidité défensive et bénéficier d’un peu plus de munitions sur le banc. Du coup c’est Victor Oladipo qui en fait les frais en débutant sur le banc. Evan Fournier est évidemment dans le 5 majeur et j’attends beaucoup de lui après son début de saison canon. Mais il fait un début de match timide et il passera complètement à côté de la rencontre ratant à peu près tout ce qu’il tente en première mi-temps.

Pas mal de supporters des Knicks ont fait le déplacement jusqu’à Orlando. Notamment un jeune couple assis derrière moi et totalement vêtu aux couleurs de la franchise New Yorkaise. Ils se font pas mal chambrer par leur voisin dans une ambiance bon enfant. Je suis toujours bluffé du nombre de bières qu’enfilent les spectateurs dans les salles NBA. Un groupe de jeunes afro-américains juste derrière moi doivent en être à leur 6e tournée et nous ne sommes qu’au milieu du second quart temps ! Je me demande comment ils vont finir le match.

Orlando limite les Knicks à 29% de réussite au tir en cette première mi-temps ce qui est une misère pour les visiteurs ! J’adore la coiffure d’Elfrid Payton le meneur du Magic, on dirait qu’il a une serpillère fixée sur le crane ! En tout cas, il a d’excellentes mains et une sacrée vision du jeu.

Un couple d’acrobates slaves se donne en spectacle à la mi-temps, tenant en haleine toute l’assemblée avec leur numéro d’équilibre. De mon côté, je tente d’amorcer le dialogue avec une cheerleader assise juste derrière moi. Je lui dis que je viens de Paris pour partir sur de bonnes bases.

Mais le jeu reprend trop rapidement ses droits. Robin Lopez et son look à la « Robinson Crusoë » accumule les pertes de balle. Stuff, la mascotte déjantée du Magic chatouille le crane chauve d’un vigile puis embrasse goulument une spectatrice lors d’un Kiss Cam.

Côté terrain, New York a du mal à trouver son rythme en attaque. Heureusement Carmelo Anthony a encore de beaux restes. Il signera 28 points ce soir. A chaque panier marqué, il fait un signe caractéristique avec sa main et échange beaucoup avec les spectateurs tout le long du match. Je n’arrive pas à comprendre si ce sont des encouragements ou du trash talking. Ce qui est sûr, c’est que les Knicks sont mieux en cette deuxième partie de rencontre.

Dereck Fisher en mode barbu est resté imperturbable depuis le début du match. Il fait rentrer Kevin Séraphin qui tente de jouer physique mais tombe sur Nikola Vučević en verve et bien décidé à en découdre.

Le filiforme pivot letton de Knicks Kristaps Porzingis est impressionnant de justesse et de classe. Franchement je ne le voyais pas aussi fort ! Le contre qu’il réussi sur une tentative de dunk d’Olidipo me laisse sans voix ! Rookie de l’année me direz-vous ? Scott Skiles demande un temps mort. Les Cheerleaders en profitent pour distribuer des T-Shirts aux fans les plus démonstratifs. Les gens sont vraiment prêts à tout pour récupérer un T-shirt !

L’Espagnol Jose Manuel Calderon, dans son style teigneux tient parfaitement la baraque à la mène et New York réussi à combler son retard pour revenir à 76-70 alors qu’il reste 8 minutes à jouer. Mais c’est Oladipo sorti du banc qui va mettre le coup d’accélérateur décisif et porter le Magic jusqu’à la victoire dans le Money Time.

Il se sera montré sacrément à son avantage dans ce rôle de 6e homme puisqu’il inscrira 24 points soit son record en saison et le Magic s’impose finalement 100-91 face aux Knicks.

Les joueurs d’Orlando ont réussi une belle série de « double double » avec Nik Vucevic auteur de 22 points et 12 rebonds; Tobias Harris auteur de 17 points et 10 rebonds et Elfrid Payton qui signe 12 points et 11 passes décisives.

« Sans Victor et sans l’intensité particulière qu’il a mis dans ce match, nous n’aurions pas gagné ce soir » lâche Harris en interview d’après match. « C’est un titulaire mais il est sorti du banc et a accepté ce rôle sans rechigner».

Pour finir en beauté, une dinde sortant du four fait son apparition sur le parquet alors que le buzzer vient de retentir. J’ai envie de croquer à pleine dents dans ses cuisses encore fumantes … à moins que ce ne soit de la pure magie ! J’ai en tout cas vécu une bien belle soirée basket mais la nuit promet d’être encore longue dans la douceur d’Orlando …

A voir : l’ensemble des photos de ce Magic – Knicks