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Les blogs de la rédaction

De Londres à la lumière…

Par  — 

L’un de nos photographes, Thomas Savoja, était à Londres cette semaine pour la rencontre entre les Wizards et les Knicks. Alors que la NBA devrait revenir à Paris dès 2020, il vous emmène dans les coulisses d’un match NBA disputé sur le sol européen.

Londres, 17 Janvier 2019 – Il est 11h30 lorsque mon Eurostar quitte la Gare du Nord. C’est de l’autre côté de la Manche que les Washington Wizards reçoivent ce jeudi les Knicks de New York dans le cadre du NBA London Game 2019. J’avoue être super excité par la perspective d’assister à cette rencontre. On ne peut pourtant pas dire que l’affiche soit très alléchante ! Les New-Yorkais sont avant-derniers de la conférence Est et Washington galère à cause des blessures en dépit d’un net regain de forme impulsé par un Bradley Beal « chaud patate » depuis qu’on lui a confié les clés du jeu.

Ce neuvième match de saison régulière disputé à Londres est le troisième déplacement des Knicks dans la capitale britannique. Les Wizards vont jouer quant à eux leur premier match outre-Atlantique. Pourquoi Londres a-t-elle été ciblée par la NBA et pas Paris me direz-vous ? La culture basket de nos voisins grand-bretons est pourtant loin d’être développée ! Outre les affinités linguistiques, les infrastructures londoniennes sont sans équivalent en Europe et on sait que la NBA a de hauts standards en la matière. La City est également un terreau favorable aux échanges commerciaux pour une NBA toujours plus tournée vers l’international.

En 2018, sur 80 000 demandes de places, 20 000 venaient de France

J’avais eu la chance il y a 10 ans d’être du déplacement de Knicks à Paris pour un match de pré-saison à Bercy et j’en garde un souvenir ému. Les responsables de la NBA ont d’ailleurs laissé entendre que Paris n’était plus très loin de décrocher son premier match de saison régulière, probablement à l’AccorHotel Arena qui répond désormais aux cahiers des charges NBA. Alors que les 18 689 places de l’O2 Arena se sont arrachées en moins d’une heure, ce sont des fans de plus de 39 pays qui rempliront les gradins. Rappelons que l’an dernier 20 000 des 80 000 demandes de billets provenaient de l’hexagone signe d’un réel potentiel.

Au-delà des aspects purement sportifs, j’ai hâte de découvrir comment les Anglais se sont appropriés l’expérience NBA. Est-ce qu’à l’instar de la NFL à Wembley dont je suis familier, ils ont réussi à se mettre au niveau ce que l’on peut voir aux Etats-Unis ? Rentrant tout juste du Midwest où j’ai suivi quelques rencontres Bucks et les Bulls, j’aurai des éléments tout frais de comparaison.

Une salle dans un centre commercial

Me voici arrivé à St-Pancras. Je fais un crochet par mon hôtel situé en face de la gare et avale une pizza sur le pouce pour prendre quelques forces avant les choses sérieuses. J’en profite pour lire les interviews des protagonistes du jour. Franck Ntilikina confie qu’il est « heureux de jouer en dehors des Etats-Unis » car c’est proche de chez lui : « Ma famille et mes amis viennent et c’est super ».

L’O2 Arena se trouve dans le quartier des docks à 30 minutes de « tube » depuis St-Pancras. Alors que nous sommes en pleine semaine, je croise quelques de fans qui arborent déjà les couleurs des deux équipes mais nous ne sommes pas au niveau d’électricité que j’ai pu trouver pour les matchs NFL. Il faut dire qu’il n’est que 15 heures lorsque j’atteins l’enceinte soit 5h avant le tip-off : je vais avoir du temps à tuer.

Je croise un supporter tchèque qui porte le maillot de son club et me demande de le photographier avec sa femme devant l’entrée du dôme. Il me dit être venu spécialement pour Tomas Satoransky le meneur des Wizards dont il suit à la trace la carrière depuis Prague en passant par Séville.

L’Arena est lovée au cœur du Millenium Dome qui incorpore un centre commercial haut de gamme tout autour de l’enceinte. C’est assez réussi même si un peu froid à mon goût.

Quatre tonnes de matériel pour les Knicks

Je galère pour trouver l’entrée Média car il y a des travaux partout et cela n’aide pas à y voir clair. Je suis finalement l’un des premiers à prendre place en salle de presse où 25 pays ont été accrédités. Pour prendre mes marques, je décide d’aller me promener dans les entrailles de la salle et voilà que je débouche par inadvertance dans le vestiaire des Knicks ! Les joueurs sont en train de se préparer mais personne ne m’en tient rigueur. C’est fou le matos dont ils disposent ! Ils ont apporté avec eux pas moins de quatre tonnes d’équipement et de matériel d’entraînement, dont leurs baskets, maillots, chaussettes, matériel médical et tables d’entraînement.

Je ressors ensuite de la salle pour faire un crochet par le NBA Store mis en place pour l’occasion à l’entrée du Dôme. Le choix n’est pas faramineux mais des échoppes alternatives sont prévues dans les couloirs de l’Arena. Je file ensuite sur le parquet pour tester mon matériel et je suis le témoin admiratif du très long échauffement de Thomas Bryant. Le jeune pivot de Washington sue à grosses gouttes sous le regard exigeant mais protecteur d’un des assistants.

Puis c’est au tour de Frank Ntilikina de venir répéter ses gammes. Tous les objectifs sont braqués sur lui mais il reste imperturbable, enchainant moves et tirs à mi distance avec une certaine réussite. Tim Hardaway Jr fait également partie des plus studieux alors que Kevin Knox observe ses coéquipiers en se marrant.

Une grosse heure avant le début du match, je fais un petit crochet par la conférence de presse du commissionnaire Adam Silver. Son discours est un peu convenu mais il confirme que Paris pourrait accueillir la NBA et ce, dès l’an prochain : « C’est quelque chose que nous observons de très près. La France a toujours été historiquement un excellent marché pour la NBA, nous avons d’ailleurs bon nombre de joueurs français. Je sais que nous avons joué de nombreuses rencontres amicales à Paris par le passé. Je me souviens avoir été présent lorsque Michael Jordan et les Bulls étaient là-bas et il y avait un très grand enthousiasme autour de l’équipe. Cela continuera je pense à être un marché important. ».

Galvanisé par cette nouvelle, je retourne sur le parquet. Ian Mahinmi enchaine les 3-points et il est loin d’être maladroit. S’en suit une longue séance d’autographes et de communion avec les fans. Gheorghe Muresan is in the House ! Le géant des Carpates, ex stars des Wizards et de l’Elan Béarnais me fait de l’ombre avec ses 2m36. Son costard flotte un peu mais il a l’air en forme.

A cause de la forte affluence médiatique pour cette rencontre j’ai hérité d’un poste alternatif pour shooter le match depuis le premier étage de l’enceinte. Autant le dire tout de suite impossible dans ces conditions de faire une photo qui tienne la route mais qu’importe, je savoure tout de même l’ambiance et la rencontre que les Knicks prennent par le bon bout en faisant un écart d’entrée qu’ils maintiendront jusqu’au début de dernier quart-temps.

Une bande de lettons légèrement éméchés vocifèrent allègrement dans les gradins. On dirait des clones de Porzingis tant ils ont poussé le mimétisme jusque dans les moindres détails de la coiffure. Je trouve malgré cela le public particulièrement « sage ». C’est assez équilibré entre Knicks et Wizards et étonnamment, la proportion des personnes portant des articles aux couleurs des deux équipes est en deçà des standards, et ça m’interpelle quand on connaît le goût des Anglais pour le merchandising !

C’est la pause. Je décide de sortir dans les coursives pour humer l’ambiance avec les fans. La Bud coule à flot et le concours de lancer-francs animé par les hôtesses de Norwegian rencontre un franc succès. Ça parle Français dans tous les coins. Je discute avec un groupe de Strasbourgeois venus entre amis et un peu déçus pas la discrétion des deux joueurs français à l’image d’un Franck Ntilikina qui ne marquera que 3 points.

Parterre de stars du foot

L’O2 Arena est une belle salle mais revenant du Fiserv Forum de Milwaukee la toute dernière née des enceintes NBA, on n’est pas au même niveau. La lumière et les moyens vidéo sont à mon goût un peu légers. Tous les ingrédients d’un match NBA sont néanmoins bien présents. G-Wiz la mascotte des Wizards a fait le déplacement ainsi que les Cheerleaders qui pour des raisons d’égalité ont intégré des hommes (si si je vous jure !). On aura également le droit aux traditionnels concours de paniers entre spectateurs pendant les temps-morts. Il manque tout de même un petit quelque chose pour me retrouver totalement dans l’ambiance US même si les Wizards n’ont jamais été la franchise qui proposait l’expérience la plus excitante de la NBA.

Un parterre de « célébrités » garnie les premiers rangs. J’ai du mal à mettre un nom sur les starlettes locales mais je peux témoigner qu’elles n’avaient pas froid… Ce sont surtout les footeux qui attirent l’attention du public. Parmi les anciens pensionnaires de la Ligue 1, je croiserai Lassana Diarra, Pierre-Emerick Aubameyang, Alexandre Lacazette, Patrice Evra ou encore Olivier Giroud.

Les Wizards remporteront finalement le match sur un improbable panier de Thomas Bryant contré illégalement à 0.4 seconde de la fin mais là n’est pas l’essentiel. La NBA a de nouveau réussi son pari de délocaliser un match de saison régulière et proposer au public une expérience authentiquement « made in USA ».

Je pense qu’elle peut aller un cran plus loin pour faire de l’événement un rendez-vous incontournable et particulier. En espérant que Paris sera leur prochaine destination pour ce défi et pourquoi pas dès 2020 !

Toutes les images de cette soirée c’est ici : Flickr

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