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Les blogs de la rédaction

La valse des coaches : plus un simple jeu des chaises musicales ?

Par  — 

Steve Kerr sera le prochain coach de Golden State, Stan Van Gundy entraînera lui Detroit et la valse des entraîneurs vient donc de débuter en NBA. Depuis mai 2013, 15 entraîneurs ont ainsi été remplacés dans leurs fonctions (de leur plein gré ou en étant viré) et, phénomène nouveau, 10 de leurs remplaçants n’avaient aucune expérience en tant que coach principal.

Qu’il s’agisse d’assistants promus (Mike Budenholzer, Steve Clifford, Brian Shaw, Dave Joerger, Brett Brown, Jeff Hornacek et Mike Malone) ou de nouvelles têtes sur les bancs NBA (Brad Stevens, Jason Kidd, Steve Kerr), ce sang neuf est un phénomène intéressant car la valse des entraîneurs a souvent ressemblé à un simple jeu des chaises musicales.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les statistiques. Depuis 1947, il y a ainsi eu 309 coaches en NBA pour 57 669 rencontres. C’est finalement très peu, surtout qu’ils ne sont finalement que 220 à avoir coaché plus de 82 matches. Pire : les 40 coaches les plus expérimentés (Lenny Wilkens, Don Nelson, Bill Fitch…) ont coaché 50% des rencontres jouées en NBA depuis 67 ans !

coach

De l’incompétence inconsciente à la compétence inconsciente

Cette monopolisation du coaching en NBA pendant longtemps interroge, surtout à un moment où les franchises cherchent visiblement de nouvelles idées et de nouvelles méthodes. Elle m’a renvoyé vers une excellente interview de l’édition d’avril de So Foot.

Préparateur physique et mental, grande gueule du football, Raymond Verheijen y explique ainsi, à l’aide d’une pyramide à quatre étages, que la plupart des entraîneurs sont incompétents.

« Cette pyramide, je ne l’ai pas inventée moi, elle a été définie par des sociologues du travail. Tout en bas, il y a des entraîneurs « inconsciemment incompétents ». Ils sont nuls et ils ne le savent pas. Ce sont les plus nombreux, ils sont 40%. Juste au-dessus, il y a 30% d’entraîneurs « consciemment incompétents ». Ils sont nuls mais ils voudraient changer. Les 30% restants sont les entraîneurs compétents, consciemment ou inconsciemment. Au final, il y a donc 70% d’entraîneurs incompétents. L’incompétence est la norme. Au point que plus personne ne la voit ».

En fait, Raymond Verheijen décrit simplement le processus d’apprentissage. Placé à un nouveau poste, face à de nouvelles responsabilités, un travailleur est d’abord « inconsciemment incompétent », c’est-à-dire qu’il ne sait pas qu’il n’a pas les outils pour réussir les tâches qu’il doit accomplir.

Ensuite, il prend logiquement conscience de ses faiblesses et passe dans la deuxième phase, devenant « consciemment incompétent ». Là, il se rend compte qu’il doit travailler sur une multitude de choses pour réussir et maîtriser ce qu’on lui demande. Une fois qu’il a atteint un certain niveau de maîtrise, il peut passer à la troisième phase et devenir « consciemment compétent ». Il sait ce qu’il doit faire pour réussir et le fait, tout en s’appliquant pour mettre en oeuvre les principes qu’il a acquis au fil du temps.

Au bout d’un moment, une petite minorité arrive au stade de la « compétence inconsciente », c’est-à-dire que les principes de base sont tellement ancrés qu’il n’y a plus besoin de réfléchir pour les mettre en oeuvre.

Peu de postes, peu de risques ?

Le milieu du football étant très ouvert, avec énormément de clubs à entraîner, le renouvellement est assez rapide et constant. Alors, même si certains ne passent jamais le premier étage de la pyramide (suffisance ?) ou le deuxième étage (peur ? fainéantise ?), les coaches peuvent s’aguerrir à des niveaux inférieurs, ou dans des clubs de plus petit standing, avant de faire le saut vers les grandes formations.

En NBA, le processus semble un peu différent. Il n’y a en effet que 30 postes disponibles, dans une ligue qui, par essence, cherche la réussite immédiate. Les franchises n’ont donc souvent pas le temps de permettre à un jeune coach de développer sa compétence, surtout qu’on ne sait jamais combien de temps il mettra pour passer les deux premières phases, ou s’il les passera un jour. Elles préfèrent donc miser sur des coaches expérimentés.

Gérer un groupe, ses aspects tactiques, humains, ses règles d’alimentation, sa discipline, cela fait beaucoup de choses à maîtriser pour un entraîneur et on verra si Steve Kerr peut rapidement devenir un (très) bon coach. Le parcours de Dave Joerger, entraîneur à Memphis, est par ailleurs très intéressant. D’abord coach dans des ligues mineures (CBA, USBL, D-League), il a acquis ses bases à des niveaux inférieurs avant de se faire sa place dans la grande ligue.

Pour la NBA, qui veut développer la D-League pour permettre justement à des jeunes coaches de se faire la main, c’est un exemple particulièrement parlant. Et peut-être précurseur pour les années à venir.

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