Nicolas Batum est agacé. Certains articles ont récemment questionné sa capacité à élever son niveau de jeu cette saison et à répondre aux attentes suscitées par ses performances avec les Bleus et sous le maillot de Nancy.
Cela l’énerve. Pas plus que ça, mais suffisamment pour en parler.
« On n’est qu’au début de la saison, on ne peut pas me juger sur aussi peu de matches, dit-il dans le vestiaire des Blazers, dimanche 1er janvier, à Los Angeles, avant d’affronter les Clippers. Si j’avais mis quelques lay-ups en plus que j’ai ratés bêtement, je pourrais être facilement à 15 points par match », ajoute-t-il comme pour bien faire comprendre qu’il ne faut pas se fier à ses moyennes actuelles.
« Je peux faire beaucoup mieux que ça »
Il est vrai que l’ailier français a montré tellement de belles choses lors du championnat d’Europe en Lituanie, puis dans le championnat de France et en Euroleague, que tout le monde espère le voir faire des miracles en NBA.
« On s’attend à ce qu’il franchisse un cap et qu’il nous montre qu’il peut jouer ici comme il l’a fait en France », explique d’ailleurs son entraîneur, Nate McMillan, qui a récemment déclaré que le Français des Blazers ne devait pas s’effacer et se battre pour récupérer sa place dans le cinq de départ, désormais dévolue à Gerald Wallace.
« C’est clair que je peux faire beaucoup mieux que ça, reconnaît Nicolas Batum. Mais on n’a eu que deux matches de préparation, on se cherche encore. Normalement on a huit matches de pré-saison et là on en a fait six en tout, donc c’est comme si on était encore en pré-saison. Notre rotation est en train de se mettre en place, c’est pareil pour toutes les équipes. »
À Nancy, Nicolas Batum a montré à tous les observateurs qu’il faisait partie des meilleurs joueurs du Vieux Continent. Leader de son équipe, il devait créer pour lui-même et pour les autres et avait la responsabilité de jouer les balles de match. À Portland, les choses sont différentes.
« Le plus important, c’est de finir les matches »
Face aux Clippers, l’ancien Nancéien est resté discret durant trois quart-temps, à l’image de son équipe qui a mis du temps à rentrer dans la partie, avant d’enquiller 11 points en six minutes pour aider les siens à revenir au score. Mais c’est à Jamal Crawford que le ballon a été donné dans le « money-time ».
Nicolas Batum, lui, même s’il en voudrait plus, se satisfait pour le moment d’être resté sur le terrain l’intégralité du dernier quart-temps en se montrant agressif des deux côtés du terrain.
« Ce qui compte surtout en NBA, ce n’est pas de commencer les matches, mais de les finir », souligne Batum, un petit sourire aux lèvres.
Le numéro 88 des Blazers a bien conscience qu’il bénéficie de la confiance de son coach et de ses dirigeants. Ceux-ci ont ainsi annoncé le mois dernier à son agent leur intention de prolonger son contrat. La preuve que la franchise de l’Oregon compte sur lui pour l’avenir.
À propos des négociations à venir, Batum assure ne pas se mettre « de pression avec ça » et estime être davantage concentré sur le jeu que sur son futur contrat. Quant à ses objectifs pour la saison, il préfère éviter l’erreur commise l’an passé lorsqu’il avait parlé un peu trop fort du titre du joueur ayant le plus progressé.
« Je n’annonce rien et je ne me donne surtout pas d’objectifs chiffrés », conclut-il, sans pour autant être dénué d’ambition.