Tim Grover, le préparateur physique des stars

Guru des préparations de l’intersaison, Tim Grover a brodé ses lettres de noblesse en travaillant notamment avec Michael Jordan.

Aujourd’hui, son immense complexe ne désemplit pas et ces pensionnaires vont de Tracy McGrady à Kobe Bryant, en passant par Enes Kanter ou Andre Iguodala.

Pour Basket USA, il a accepté de répondre à des questions sur les effets du lockout sur sa société et sa relation avec Michael Jordan.

Que change le lockout pour vous et votre société ?

Pendant cette grève, notre programme varie un peu. Le fait que les joueurs ne savent pas quand ils vont retrouver le chemin des parquets ne les encourage pas à s’occuper d’eux pendant l’intersaison qui est plus longue que d’habitude. En revanche, nous avons reçu plus de joueurs évoluant en Europe pour qu’on s’occupe d’eux ce qui est positif à le fois pour eux mais aussi pour nous.

Quels sont vos projets en cas d’un conflit de longue durée ?

On apprécie les joueurs NBA autant que ceux qui jouent à l’étranger et on ne fait pas de différence entre eux. Nous avons donc des projets similaires. On suit nos joueurs peu importe où ils jouent et on évalue leur saison, leur condition physique. On envoie notre staff un peu partout dans le monde et la seule vraie différence c’est qu’on parcourt beaucoup plus de kilomètres.

Aviez-vous anticipé ce lockout ?

Lorsqu’il doit y avoir une renégociation de cette importance avec autant d’argent en jeu et autant de monde impliqué, il y a toujours des risques. Bien évidemment, on garde un œil sur la situation mais on ne peut rien y faire. On reste focaliser sur nos joueurs dans la salle et on continue de leur apprendre au mieux comment s’occuper de leur corps, améliorer leur condition physique …

Est-ce plus difficile de faire travailler des joueurs sur une période plus longue qu’une intersaison classique ?

Cela n’est pas plus difficile mais c’est différent car il y a beaucoup plus de temps pour travailler. Cette fois, il n’y a pas de deadline de reprise et parfois les joueurs sont moins motivés à venir à la salle pour renforcer leurs points forts ou entretenir leur condition physique. Lorsqu’ils sont là, ils savent qu’ils sont là pour travailler donc il n’y a pas de problème.

Vous êtes reconnu par votre travail avec Jordan. Pouvez vous nous parler de votre relation ?

Michael était un énorme bosseur. Au début, il était venu s’entraîner un mois et cela fait maintenant 18 ans que l’on est amis. On s’est poussé l’un et l’autre dans nos derniers retranchements pour aider l’autre. Tout les deux, on souhaitait battre un adversaire. Je lui ai fait comprendre comment s’occuper de son corps pour qu’il puisse tenir une saison complète à un rythme effréné et lui m’a apporté sa rage de vaincre et sa gnac.

Propos recueillis par Jérôme Knoepffler pour Basket USA