À Indiana, le dicton du moment semble être « mieux vaut tard que jamais ». Les Pacers sont allés chercher un nouveau succès dans les derniers instants face aux Mavericks. Cette victoire est peut-être la plus impressionnante par son scénario. Les locaux étaient menés 128-121 à une minute du buzzer final, avant de renverser Dallas, qui possédait pourtant alors 95,4 % de chances de triompher selon la « Win Probability » d’ESPN.
Les Pacers ont joué aux montagnes russes toute la soirée, comptant 14 points d’avance en début de deuxième période avant de passer complètement au travers, laissant des Mavs pourtant toujours aussi diminués revenir dans le coup. « On a plutôt fait du bon boulot dans le premier quart-temps, puis on s’est relâché » a analysé l’entraîneur Rick Carlisle en conférence de presse. « Et le troisième quart-temps ainsi que l’entame du quatrième étaient vraiment mauvais. » Indiana a compté jusqu’à 11 longueurs de retard au cœur du dernier acte avant d’offrir à son public un finish renversant.
L’énergie du désespoir
Les locaux, « désespérés » comme l’a qualifié Rick Carlisle, ont tenté le tout pour le tout, avec une défense tout terrain et une prise à deux immédiate sur le porteur de balle qui a porté ses fruits, provoquant trois ballons perdus, dont celui qui permet à Indiana de passer devant à 16 secondes de la fin. Et ils ont pu compter de l’autre côté du terrain sur un formidable Bennedict Mathurin dans le « money time » et auteur de 16 points dans le dernier acte. Le Canadien a confirmé son statut de meilleur marqueur d’Indiana dans le 4e quart-temps cette saison. Mathurin n’a notamment pas tremblé, avec un 6/6 aux lancers dans les deux dernières minutes du match.
« Ce que l’on a bien fait en fin de match pour gagner ? Être des chiens » a-t-il réagi en conférence de presse. « Rentrer sur le terrain, jouer dur, se donner à 115%. C’est ce que j’ai plutôt réussi à faire aujourd’hui. » « Ben est un des meilleurs joueurs que j’ai pu voir pour attaquer depuis un côté du terrain, créer le contact et très souvent, il va au bout de ses actions » s’est réjoui Rick Carlisle. « Son quatrième quart-temps a été considérablement important. »
Le genre de phrases que Rick Carlisle doit fréquemment répéter dernièrement, alors que son équipe sortait d’une victoire après prolongation à Minnesota, quelques jours après la victoire à la sirène contre les Bucks sur un tir à 3-points de Tyrese Haliburton. Après le show Obi Toppin en prolongation dimanche à Minnesota, le dernier mot est revenu cette fois à Andrew Nembhard, auteur du shoot lointain de la gagne, ce, juste après avoir manqué un lancer-franc crucial.
« Le basket est un jeu de processus : vous avez 82 matchs, et quelque chose comme 10 000 possessions offensives » décrit Rick Carlisle au sujet de son arrière canadien. « Vous manquez un lancer-franc important, quelle est la prochaine chose que vous devez faire ? Passer à la possession suivante. Et Drew n’a peur de rien. Combien de tirs de loin énormes a-t-il mis depuis trois ans ? C’est un gars toujours prêt pour ces moments-là. »
Des avertissements pour le moment sans frais
« Je n’avais absolument rien en tête » raconte ainsi Andrew Nembhard aux médias. « J’ai juste attrapé le ballon et tiré. C’est tout. »
Ce succès acquis avec sang froid et tripes ne satisfait pas pour autant Rick Carlisle. L’entraîneur des Pacers voit plus loin, les playoffs évidemment, mais plus largement ce qu’il attend de ses joueurs.
« La résilience est une composante importante de l’opportunisme. Sur ces huit derniers jours, nous avons gagné trois matchs qui auraient facilement pu tourner dans l’autre sens. Et on doit accorder un grand mérite aux joueurs pour ça d’un côté. Mais de l’autre, ces matchs n’auraient peut-être pas dû être aussi serrés. Nous fixons un niveau attendu, et nous devons travailler pour le maintenir. Quand vous faites ça, le score final n’est pas ce qui compte. Vous pouvez gagner un match et ne pas être à la hauteur de votre niveau. Et vous devez revoir cela, sinon cela peut devenir une spirale négative. »
Indiana n’en aurait pas besoin, pour espérer conserver sa quatrième place de la Conférence Est, et ainsi l’avantage du terrain au premier tour des playoffs.