30 jours/30 équipes : Washington Wizards

La Coupe du monde terminée depuis deux semaines, Basket USA démarre sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion. Aujourd’hui, place aux Wizards, clairement lancés vers cette reconstruction qui leur tendait les bras depuis plusieurs saisons.

Ainsi, les nouveaux dirigeants de Washington se sont séparés durant l’été de Bradley Beal et Kristaps Porzingis, de manière à laisser les clés de leur équipe au fraîchement débarqué Jordan Poole et à un Kyle Kuzma prolongé à prix d’or. Autres arrivées notables : celles de Tyus Jones et Bilal Coulibaly via la Draft, pour compléter la collection de jeunes talents déjà en place (Deni Avdija, Johnny Davis, Corey Kispert, Daniel Gafford…).

Il n’empêche que cette jeune ossature, talentueuse mais avant tout fragile, ne suffira probablement pas à ramener les Wizards en playoffs et à l’équilibre, puisque leurs défauts de la saison dernière, en défense ou sur les postes intérieurs, n’ont globalement pas été corrigés. Mais après des années de navigation à vue, le plus important sera donc de poser les bases de leur nouveau projet, censé les ramener vers les hauteurs de l’Est…

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Jordan Poole, Bilal Coulibaly, Tyus Jones, Landry Shamet, Danilo Gallinari, Mike Muscala, Ryan Rollins, Patrick Baldwin Jr.
Départs : Bradley Beal, Kristaps Porzingis, Monte Morris, Kendrick Nunn, Jordan Goodwin, Isaiah Todd

LE JOUEUR À SUIVRE : JORDAN POOLE

Baladé entre le cinq de départ et le banc à Golden State, Jordan Poole va changer de rôle –voire de dimension– à Washington, car il est attendu comme le nouveau leader offensif de la franchise de la capitale. Lui qui, en tant que titulaire chez les Warriors, flirtait mine de rien avec les 25 points et 5 passes de moyenne la saison dernière !

Chargé de faire oublier Bradley Beal dans un environnement où il n’aura plus de pression, le champion 2022 se devra néanmoins de progresser dans son attitude et en défense pour espérer faire franchir un cap à sa nouvelle équipe. Le talent est là, et il ne reste plus qu’à bien travailler pour l’exploiter pleinement car, si la mayonnaise prend, les Wizards ont peut-être mis la main sur l’une des futures stars de la ligue…

Moyenne d’âge : 26,7 ans
Masse salariale : 182 millions de dollars (11e)

LE SCÉNARIO IDÉAL

Aux côtés d’un Kyle Kuzma qui ne se relâche pas malgré la signature de son nouveau contrat, Jordan Poole cartonne soir après soir et, lancé vers le trophée de Progression de l’année, il excelle dans son rôle de « go-to-guy » des Wizards. Des Wizards qui, très portés sur l’attaque et beaucoup moins sur la défense, deviennent l’une des équipes « popcorn » de la NBA en signant quelques coups d’éclat significatifs en cours de saison.

Trop talentueux pour squatter le bas du classement, mais pas suffisamment solides et réguliers pour viser le Top 8, les joueurs de Washington peuvent toutefois croire aux playoffs grâce à leur présence jusqu’à la fin dans la « zone du playin ». La propreté à la mène de Tyus Jones aidant pas mal, au même titre que l’intégration réussie de Bilal Coulibaly, la solidité de Deni Avdija à l’aile, l’efficacité au tir de Corey Kispert en sortie de banc ou encore le gros abattage de Daniel Gafford sous les panneaux…

Doté d’une rotation fournie, Wes Unseld Jr. parvient à tirer le meilleur de ce groupe revanchard et culotté, pour sa deuxième année en tant que coach et l’espoir renaît enfin à D.C.

LE PIRE SCÉNARIO

Autour d’un duo Jordan Poole – Kyle Kuzma qui monopolise le cuir et fait ses stats, mais qui performe dans le vide, notamment à cause de ses limites défensives ou de son manque de rigueur, les Wizards s’installent très vite hors du Top 10 sans réussir à s’en éloigner. C’est opérations portes ouvertes tous les soirs à Washington…

L’expérience de Tyus Jones, Delon Wright, Mike Muscala, Taj Gibson ou du revenant Danilo Gallinari est pourtant bénéfique au vestiaire, sauf que la jeunesse locale (Deni Avdija, Corey Kispert, Daniel Gafford, Johnny Davis…) alterne le bon et le moins bon. Quant à Bilal Coulibaly, il a bien du mal à trouver sa place dans ce marasme.

En clair, c’est un nouvel exercice sans saveur (et sans playoffs) pour Washington, habitué à occuper le ventre mou du classement à l’Est depuis trop longtemps. La différence étant que, cette fois-ci, l’échec est assumé et accepté par les dirigeants, puisque l’heure est désormais à la (re)construction.