Mikal Bridges, le Monsieur Propre des Etats-Unis

Dans le collectif si homogène des États-Unis, il est bien sûr compliqué pour les joueurs américains d’être autant productifs et/ou efficaces en sélection qu’en NBA. Les difficultés de Brandon Ingram l’ont d’ailleurs prouvé, alors que Mikal Bridges a lui aussi eu du mal à trouver sa place dans l’attaque de Steve Kerr, se contentant uniquement des miettes laissées par ses coéquipiers, comme quand il évoluait du côté de Phoenix.

Sauf que depuis quelques matchs, l’ailier des Nets monte clairement en régime, alignant trois sorties à minimum 10 points, dont la dernière à… 24 unités contre l’Italie ! Suffisant pour aider Team USA à se relancer, avec brio, de sa défaite surprise contre la Lituanie.

Une performance de choix de la part de Mikal Bridges, qui a laissé le jeu venir à lui et qui a donc puni constamment la défense italienne, complètement dépassée. Alors même qu’il ne cherchait pas spécialement à scorer à l’origine…

« Je reste agressif, voilà ce qu’il en est », a-t-il réagi après coup. « Honnêtement, même en débarquant ce soir, j’étais vraiment focalisé sur le rebond. C’est en quelque sorte ce qui m’a fait défaut [cet été en sélection] et ce qui me fait défaut en général. »

Une menace permanente, de chaque côté

Réputé pour ses qualités défensives depuis ses débuts en NBA, le col-bleu Mikal Bridges a semble-t-il été missionné par son sélectionneur (et par son ego ?) pour corriger les problèmes au rebond des États-Unis. D’où cette volonté initiale de se concentrer sur cet aspect du jeu en quart de finale.

Mais contre l’Italie, l’ancien joueur des Suns a démontré qu’il pouvait également sanctionner offensivement, notamment si ses défenseurs se permettent de le négliger un peu trop. Preuve en est : ce 4/6 à 3-points qui a profondément fait mal aux hommes de Gianmarco Pozzecco.

« Ce sont mes coéquipiers, ils me servent et c’est la chose la plus importante, donc tout le mérite leur revient », a toutefois voulu rappeler le principal intéressé.

Des coéquipiers qui, eux, ne pouvaient se montrer qu’enchantés à l’idée de voir Mikal Bridges flamber de la sorte au meilleur des moments. C’est-à-dire dans un match à élimination directe.

« Il est incroyable et je l’ai vu dès le premier jour où je l’ai rencontré, il y a presque dix ans », se réjouissait par exemple Jalen Brunson, l’un des trois Wildcats de l’effectif. « La façon dont il a évolué et dont il a travaillé chaque jour… Ça a été une aubaine de pouvoir l’observer. C’est une aubaine d’être son ami. »

De l’adresse dans tous les domaines

« Il le fait en NBA, partout où il joue », ajoutait de son côté Paolo Banchero, particulièrement scruté ce mardi. « Avec ce genre de gars, vous savez déjà ce qu’il va faire en défense et en attaque. S’il a une belle opportunité, il va prendre chaud et il va réussir des actions. »

Pour sa première campagne internationale avec Team USA, Mikal Bridges apporte jusqu’à présent 12.2 points, 3.3 rebonds et 1.5 interception de moyenne, sans rien forcer (63% au shoot, dont 50% à 3-points, et 86% aux lancers-francs). Le genre de joueur parfait pour ce rendez-vous majeur, qu’il espère forcément synonyme de succès à l’arrivée…

« C’est génial. Les fans, tout ça, c’est juste incroyable. C’est une aubaine d’être dans cette situation… Mais le travail n’est pas encore terminé. Je pense que je vais davantage apprécier l’expérience quand nous retournerons à la maison avec la médaille d’or autour du cou. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.