Brittney Griner : « Je n’irai plus jamais jouer à l’étranger »

Près de cinq mois après avoir été libérée d’une prison russe, Brittney Griner s’est adressée pour la première fois aux journalistes depuis son retour sur le sol américain, à l’occasion du « Media Day » de la franchise. Elle a d’abord commencé sa conférence de presse en remerciant les médias pour leur couverture de l’affaire.

« C’est un peu différent d’une conférence de presse de basket-ball, il y a énormément de journalistes ici aujourd’hui » a constaté Brittney Griner. « Merci à tous d’avoir autant exposé cette affaire médiatiquement, en mettant la lumière sur moi et ma famille, pour me ramener à la maison. Cette couverture était vraiment nécessaire ».

Incarcérée pendant 10 mois en Russie, après avoir été arrêtée à l’aéroport de Moscou pour possession de drogue en février 2022 puis condamnée à neuf ans de prison, elle avait finalement été rapatriée aux États-Unis dans le cadre d’un échange de prisonniers avec la Russie.

Les photos de ses proches pour ne pas baisser les bras

« Vous savez, les moments difficiles ne me sont pas étrangers. En toute honnêteté, on est toujours confronté à l’adversité tout au long de sa vie, et celle-ci a été assez importante » a poursuivi la star du Mercury. « Lorsque je perdais espoir, je regardais les photos de ma famille. Le simple fait de voir leurs visages me faisait du bien. Au moment où on pense abandonner, on regarde les photos et cela vous ramène à la réalité. Vous savez ce qui vous attend. Vous attendez de retrouver votre famille, vos proches dans un endroit sûr ».

La joueuse a également souligné l’importance de continuer à se battre pour les autres personnes emprisonnées à tort, et elle est animée par l’idée de ne laisser personne de côté. On pense au militaire américain Paul Whelan, toujours détenu en Russie, et dont le rapatriement a été négocié dans l’affaire Griner, mais en vain.

« Personne ne devrait être dans les conditions que j’ai vécues ou que certains vivent encore » répète-t-elle. « J’espère que tout le monde continuera à sensibiliser les gens et à se battre pour que tout le monde rentre à la maison ».

Elle ne jouera plus jamais dans un championnat étranger

Au moment de son arrestation, Brittney Griner se préparait à rejoindre son club en Russie, car, comme de nombreuses joueuses WNBA, Griner joue une partie de l’année en Europe pour des raisons financières. Mais, sans surprise, la joueuse du Mercury a décidé de faire une croix sur l’étranger.

« Je peux dire qu’en ce qui me concerne, je n’irai plus jamais jouer à l’étranger, à moins de représenter mon pays aux Jeux olympiques » a insisté Brittney Griner. « Si je fais partie de Team USA, ce sera la seule fois où je quitterai le sol américain ». Et ce sera en France éventuellement, en 2024.

Désormais, Brittney Griner a les yeux rivés sur la saison WNBA, qui débute le 19 mai prochain. Elle se concentre sur son retour en forme, car la transition d’une détenue en Russie à celle d’une athlète de haut niveau en l’espace de quelques mois est un vrai challenge.

« C’est encore un processus, vous savez, juste les petites choses. En tant qu’athlète, vous voulez toujours revenir à votre ancien niveau » a expliqué Brittney Griner. « Dès ma reprise, je voulais redevenir la joueuse que j’étais. Tout le monde me dit d’être patiente et que cela va prendre du temps. Mais c’est la chose la plus difficile à faire pour un athlète professionnel ».

Le Mercury jouera son premier match de pré-saison le 9 mai face au Storm.