Menés 21-8 par la Lituanie, les joueurs de Vincent Collet n’en menaient pas large. Le nouveau cinq de départ, en manque d’automatismes, prend l’eau, et on se dit que la France va vivre une nouvelle soirée cauchemar. Et puis, Evan Fournier plante un premier 3-points, Andrew Albicy vole un ballon, et Moustapha Fall marque près du cercle… La France aura mis 50 minutes à entrer dans son Euro, mais à l’arrivée, il y a la victoire (77-73) et surtout l’espoir d’avoir retrouvé son jeu.
« C’est vraiment bon pour notre confiance, surtout après avoir perdu le premier match du championnat. Aujourd’hui, nous nous sommes bien débrouillés. On doit rentrer, se reposer, et se préparer pour le back-to-back » prévient Guerschon Yabusele, alors que la France affronte la Hongrie ce soir. « Le match va être une guerre. L’équipe qui jouera avec le plus d’énergie gagnera. Notre équipe s’appuie sur l’idée tout le monde peut marquer, que tout le monde peut apporter quelque chose au jeu et peut le changer et cela nous aide beaucoup. Aujourd’hui, c’était Evan (Fournier). Il a été incroyable, en réussissant tous les tirs quand nous en avions besoin. »
« On n’était plus la même équipe »
Pour Vincent Collet, il y a eu un changement dans l’attitude. Les Français en voulaient plus.
« Ce qui a fait la différence, c’est notre détermination. On a mal commencé le match, contrairement à la Lituanie. Mais cette fois, on n’a pas abandonné, juste élevé notre niveau défensivement. On a été plus patients en attaque, on a mieux bougé la balle » décrit-il. « Et nous avons surtout été sérieux côté balles perdues (9). C’est cela la grosse progression. Si on y ajoute les 11 interceptions, c’est ce ratio qui est la clé pour nous. On a commencé l’Euro en jouant à l’envers. Mais notre réaction est intéressante. Même si ce n’est qu’un match. Dès la deuxième partie du premier quart-temps, après notre début raté, on a senti que collectivement, on montait en pression, qu’on n’était plus la même équipe. Il est essentiel de continuer comme ça. »
Pour Rudy Gobert, la France a « commencé à jouer comme l’équipe qu’elle souhaite être« . « Ils ont répondu, mais on n’a pas abandonné. On a continué à jouer notre basket, et on a fait du jeu sur les dernières actions » poursuit-il. Pour le nouveau pivot de Minnesota, « Terrence Tarpey a changé le cours du match, des deux côtés du terrain. Il met deux gros tirs qui nous font du bien et défensivement je ne peux pas compter le nombre d’actions qu’il a faites pour nous permettre d’intercepter le ballon. »
« Terry est le parfait exemple de la manière avec laquelle il faut jouer »
Déjà en préparation, Terry Tarpey avait été décisif, comme contre la République tchèque à Bercy. Titularisé, il s’impose comme un leader défensif, parfait complément d’Andrew Albicy et de Rudy Gobert pour gêner le jeu adverse.
« Il a tellement de cœur, il donne tout ce qu’il a. Ce soir c’était un grand moment pour lui » s’enflamme Evan Fournier. « Il était dans le cinq dans un match sous pression. Et il a fait son meilleur match ! Il est le parfait exemple de la manière avec laquelle il faut jouer. »
Enfin, il y a Evan Fournier, auteur de 27 points après ses débuts ratés face à l’Allemagne. Critiqué, le joueur des Knicks a répondu sur le terrain : « Offensivement, j’étais plus impliqué, j’ai pu trouver mon rythme en sortant des écrans et j’ai essayé de donner confiance à tout le monde. (…). On ne fait pas un début de match top (8-21, 7e) mais l’entrée d’Andrew (Albicy) et de Mous (Moustapha Fall) a fait du bien. Ce sont des joueurs en qui on a confiance, les autres ont suivi. Quand j’étais sur le banc, je nous regardais et je me disais ‘On y est’ comme sur les dernières compétitions. C’est ce qu’on doit installer, pas seulement un soir, mais tout au long de l’Euro. »
A commencer dès ce soir face à la Hongrie, l’équipe la plus faible du groupe. Le match piège par excellence.