Pourquoi aucun joueur NBA en activité n’appelle publiquement les Kyrie Irving, Bradley Beal, Jonathan Isaac et autre Michael Porter Jr. à se faire vacciner, comme a pu le réclamer Kareem Abdul-Jabbar ?
Au contraire, LeBron James et Draymond Green ont expliqué qu’il s’agissait d’un « choix personnel » et qu’ils ne voulaient pas presser les non-vaccinés. Pour Stephen Curry, c’est lié à un « code » informel dans les vestiaires.
« Votre question sur le fait que les gars ne peuvent pas parler, c’est énormément lié au vestiaire », répond ainsi le double MVP à David Aldridge et Marcus Thompson, pour The Athletic. « Pour le meilleur et pour le pire. Ça fait partie du sport. Il y a une forme de protection collective qui agit. Je sais bien qu’on dirait qu’on ne considère pas les choses dans leur ensemble, qu’on ne place pas le problème principal au centre de nos préoccupations. Mais petit à petit, vous verrez de plus en plus de gars être un peu plus francs, un peu plus directs sur la façon dont ils abordent ça, sur la façon dont ils en parlent. Tôt ou tard, nous serons la prochaine ligue avec 100% de vaccinés. Ce sera une bonne étude de cas pour savoir comment nous y sommes arrivés. »
En NBA, il y a ainsi un « code du vestiaire », qui fait que les joueurs ne se mêlent pas de la vie privée de leurs coéquipiers, et surtout n’en discutent pas sur la place publique.
« Je ne peux parler que pour moi dans cette situation. J’en ai parlé lors du media day, en particulier au sujet de Wiggs (Andrew Wiggins). J’ai été très direct et clair sur le fait que j’ai compris et j’ai senti que c’était (se faire vacciner) la bonne chose à faire pour tout le monde, sachant que c’était sûr, sachant que j’avais parlé aux bonnes personnes. Il y avait un sentiment d’urgence pour Wiggs, il fallait savoir quand il pourrait être vacciné afin d’être disponible pour la saison et tout le reste. Mais la balle était dans son camp. Ce n’était pas le moment de lui poser un ultimatum. C’est une conversation difficile à avoir, et je ne parle que pour moi. Comme vous l’avez dit, il y a beaucoup d’autres gars dans la ligue avec beaucoup de micros et de plateformes différentes, et ils vont gérer ça comme ils le souhaitent. J’ai apprécié d’entrer en contact avec Fauci (Anthony Fauci, un immunologue américain qui fut le conseiller en chef pour la santé publique de huit présidents américains successifs, de Ronald Reagan à Joe Biden) j’ai eu deux conversations avec lui, et je les ai diffusées à grande échelle, afin qu’elles soient vues par un grand nombre de personnes, pour partager les bonnes informations. Mais c’est un effort collectif. 95% (de vaccinés), c’est solide, ce n’est pas 100%, mais nous espérons atteindre 100% assez rapidement. »
Pour Stephen Curry, la vaccination a été tellement politisée depuis le début de la pandémie, et le sujet est devenu tellement clivant, qu’il faut logiquement beaucoup de temps pour effacer les doutes. Si c’est même possible…
« C’est une guerre narrative, dans le sens où elle a été politisée. C’est difficile de casser une première impression. C’est le plus gros problème. Pour ce qui est du vaccin et de la façon dont cela nous affecte maintenant, il y a des gars qui l’ont fait pour certaines raisons en février, mars, avril de l’année dernière. Il y a des gars qui l’ont fait simplement parce qu’ils ne veulent pas manquer des matchs. Il y a des gars qui comprennent vraiment l’aspect santé publique de la chose. Il y a beaucoup de raisons différentes pour lesquelles nous avons atteint 95% de vaccinés. Mais pour les 5% restants, je pense qu’il s’agit simplement d’essayer de dissiper la confusion, l’incertitude et l’hésitation qui régnaient au tout début. Et malheureusement, c’est un processus plus lent. »