Année après année, et pendant encore longtemps sans doute, même quand les derniers acteurs seront à la retraite, la Draft 2003 continuera de faire travailler les imaginations.
Le cas le plus épineux reste celui de Carmelo Anthony, drafté en troisième position par les Nuggets, derrière LeBron James (Cleveland) et… Darko Milicic (Detroit). Ce constat est déjà intéressant, mais ce qui rend la situation vraiment passionnante à réécrire, c’est que les Pistons seront champions en juin 2004. Melo, lui, 18 ans après, court toujours après une bague…
Alors évidemment, le mariage manqué entre l’ailier et la franchise du Michigan fait naître les fantasmes les plus fous.
« Encore aujourd’hui, j’y pense », confie Melo, qui a déjà raconté cette histoire, au podcast « All The Smoke » de Matt Barnes et Stephen Jackson. « Les Pistons m’avaient promis : on te prend. Ils me disaient que j’allais partager mon temps de jeu avec Tayshaun Prince. Moi, je venais pour faire mon truc et je ne savais pas combien de temps j’allais partager mes minutes. Et quand je dis ça, c’est jusqu’au jour de la Draft. Donc, dans mon esprit, j’allais à Detroit. »
Même le futur coach des Pistons de l’époque lui avait fait cette promesse.
« J’ai fait Baltimore – Philadelphie en voiture, pour aller voir un match des Pistons contre les Sixers. Larry Brown était l’entraîneur de Philadelphie mais il avait déjà annoncé son arrivée à Detroit et il me disait : on te prend. Donc sur le retour, je me disais que j’allais, avec mes potes, direction Detroit. »
Il y a quelques mois, en avril 2020, Ben Wallace avait estimé que si les Pistons avaient drafté Anthony, lui et ses coéquipiers n’auraient pas gagné le titre dans la foulée, car « Melo aurait voulu jouer tout de suite et cela aurait potentiellement perturbé la cohésion de l’équipe ». Fort logiquement, le triple champion olympique n’est pas d’accord.
« Si je suis là-bas, on gagne un deuxième titre », annonce Anthony, qui ne réécrit donc pas totalement l’histoire et garde le titre remporté en 2004. « Je ne vais pas dire qu’on fait le triplé, mais au moins le doublé, oui. Avec ces vétérans, j’aurais appris et ma deuxième année, j’aurais été un joueur totalement différent. »