Un an et demi après les frères Jrue, Justin et Aaron Holiday, la fratrie Antetokounmpo est devenue la deuxième famille de l’histoire à fouler un terrain en même temps, à l’occasion de l’affrontement entre les Lakers et les Bucks, finalement remporté par Milwaukee.
Et c’est dans le quatrième quart-temps de cette rencontre que Giannis, Thanasis et Kostas étaient réunis ensemble sur le parquet, sous les yeux de leur mère Veronica. En effet, alors que le match était plié et que le « garbage time » se profilait, Frank Vogel et Mike Budenholzer ont respectivement décidé de faire entrer en jeu Kostas Antetokounmpo et Thanasis Antetokounmpo, à deux minutes de la fin, pour rejoindre Giannis Antetokounmpo.
Bien que ce moment n’ait duré que 52 petites secondes, il n’en fallait pas plus au « Greek Freak » pour le placer au sommet de ses accomplissements en NBA. Il faut dire que cette famille, dont l’histoire sera adaptée en fiction, revient de très loin…
« Vous ne pourrez jamais ressentir un tel sentiment, même si vous inscrivez 40, 50 points ou un buzzer beater », assurait après coup le double MVP. « Ce moment, aux côtés de ceux avec qui j’ai grandi… Plus jeunes, nous dormions dans le même lit, nous regardions le plafond et nous nous demandions si nous allions pouvoir jouer un jour en NBA. Donc être sur le terrain ensemble, avec notre mère qui nous observe et immortalise l’instant en vidéo… Je pense que c’est le meilleur moment que j’ai jamais connu en NBA. Ça n’a pas de prix. »
Des mots forts employés par un joueur ayant pourtant décroché deux titres de MVP, un titre de Défenseur de l’année, un titre de Meilleure progression de l’année, cinq sélections au All-Star Game ou encore un trophée de MVP du match des étoiles. Mais malgré toutes ces distinctions individuelles, rien n’importe plus que la famille pour Giannis Antetokounmpo, qui a perdu subitement son père, en septembre 2017.
« Ça a été un long, très long voyage pour parvenir à être tous les trois ensemble sur un même parquet NBA », se remémore ainsi la superstar des Bucks. « C’est incroyable, notre mère était là pour le voir. Vous ne pouvez rien demander de mieux. Nous avons représenté notre père de la meilleure des manières, nous l’avons fait avec le sourire. Nous faisons en sorte de nous améliorer au quotidien et nous continuerons à le faire. Ça a toujours été notre rêve. »
De l’émotion en pensant à leur père disparu
Après la partie, les frères Antetokounmpo n’ont évidemment pas manqué de s’enlacer avec émotion sur le terrain, comme s’ils réalisaient enfin ce qu’ils venaient d’accomplir. Et quelque chose nous dit qu’ils devaient plaisanter ensemble de ce « stepback » réussi par Thanasis, sur le nez de Kostas, à une minute de la fin !
« Thanasis est sans pitié. Réussir un stepback sur son petit frère ? Franchement, c’est sérieux… Comment peux-tu faire ça à ton petit frère ? J’avais la possibilité de faire la même chose, mais je ne l’ai pas fait moi ! », s’amusait à ce propos Giannis Antetokounmpo.
« Le temps s’écoulait, je ne savais pas quoi faire d’autre avec le ballon », racontait de son côté Thanasis Antetokounmpo, dans les colonnes du Milwaukee Journal Sentinel. « Mais j’étais tellement heureux d’être sur le terrain avec mes frères. […] J’ai longtemps rêvé de ce moment, ça signifie beaucoup pour nous. Notre père nous regarde à coup sûr et il doit être tellement fier de ses fils. Je suis vraiment ému, rien que d’y penser. À la fin, nous nous sommes regardés tous les trois et nous nous sommes dits : ‘C’est notre héritage, le voici’. C’était un moment vraiment incroyable. Ça dépasse le cadre du basket. »
« Ça m’a vraiment ému quand nous nous sommes serrés dans les bras après le match », avouait quant à lui Kostas Antetokounmpo. « J’avais la sensation que nous avions enfin accompli un rêve, un rêve de famille, et j’étais vraiment heureux. »
Et qui sait, peut-être que les « AntetokounmBros » deviendront carrément la première famille de l’histoire à réunir quatre de ses membres sur un même parquet NBA. En effet, le petit dernier de la fratrie, Alex (19 ans), évolue actuellement en Europe et sera éligible dès cette année à la Draft.