Comment les Lakers allaient-ils aborder ce Game 4 après la performance à 40 points de Jimmy Butler dans la troisième manche ? LeBron James allait-il s’occuper personnellement de la star du Heat ? Les Californiens pouvaient-ils le prendre à deux plus souvent ?
C’est finalement Anthony Davis que Frank Vogel a sorti de son chapeau. L’intérieur n’avait défendu que sur quatre shoots de la star de Miami sur les trois premiers matches. Là, quand Jimmy Butler s’est retrouvé face à Davis, le All-Star n’a réussi qu’un shoot sur huit. Le symbole de l’énorme performance défensive de l’intérieur.
« C’est une évidence, le matchup avec Davis sur Butler a été un facteur capital de notre efficacité défensive », explique le coach des Lakers. « Il a réalisé un excellent travail. Jimmy est un grand joueur, donc c’est même difficile de le contenir, mais Davis a été très fort. »
Des adaptations à chaque match
Pourquoi avoir pris cette décision ? D’où vient-elle ? Surtout quand on sait que Bam Adebayo est revenu sur les parquets pour ce Game 4 et qu’on pouvait imaginer « AD » plus occupé sur le pivot que sur Jimmy Butler.
« Voilà pourquoi on analyse les matches », poursuit Frank Vogel, qui avait insisté avant la rencontre sur l’importance du travail vidéo à Los Angeles. « On a regardé les vidéos et on a observé là où le Heat nous avait fait mal. Butler a mis 40 points dans le dernier match. On avait donc identifié certaines chose pour les gêner, en espérant que cela ne nous pénalise pas trop. Ce sont des ajustements. On continue de comprendre les systèmes offensifs de Miami, ce qui est compliqué. Donc à chaque match, on s’adapte et on se renforce. »
Mais Anthony Davis n’a pas été le seul à défendre sur Jimmy Butler bien sûr, et LeBron James l’a souvent accompagné. « C’était un des principaux changements entre ce match et le dernier : gardez ces joueurs le plus possible sur lui », ajoute l’entraîneur des Lakers. « Ça a donné le ton. Ils ont accepté le challenge et élevé leur niveau de jeu. » Le joueur de Miami a toutefois pu profiter des changements pour attaquer Kyle Kuzma ou Markieff Morris, mais lorsqu’il n’a pas réussi à le faire, il a été très gêné.
Une pierre, deux coups : gêner Jimmy Butler et faire souffler LeBron James
Avec sa taille, son envergure et ses bons appuis, Anthony Davis représente un défi pour Jimmy Butler. Et il permet à LeBron James d’éviter de trop se fatiguer en défense sur le meilleur attaquant de Miami.
« On voulait simplement proposer plusieurs défenses et lui compliquer la vie après un Game 3 trop facile », détaille l’intérieur, en évoquant sa défense sur l’ancien de Chicago. « J’ai dit à James que j’allais le prendre, pour le soulager. Si je prenais une faute rapide, alors c’était à lui de continuer. Si Markieff Morris entrait en jeu, il le prenait. Comme je n’ai pas eu de problèmes de fautes, j’ai pu rester sur lui. Je voulais contester ses tirs, le forcer à essayer de shooter au-dessus de moi. »
Peu aidé par son banc (13 points) et toujours aussi peu dangereux à 3-pts (0/3, deux tirs marqués en quatre matches), Jimmy Butler n’a certes pas forcé (8/17 au shoot) mais n’a pas fait de différences non plus. Attendu très bas par des Lakers qui lui laissaient beaucoup d’espace de loin, en passant sous les écrans et en limitant les changements défensifs, il a été gêné et c’est désormais à lui de trouver la parade pour le Game 5.
« Je suis sûr que vendredi soir, Anthony Davis et LeBron James seront encore sur lui », prévient Erik Spoelstra. « Jimmy n’a pas peur. C’est un grand joueur. On va tenter de lui apporter de l’aide, de lui donner plus d’espace. »