Lors du Game 1, les Raptors ont fait un gros travail pour contenir le pick-and-roll avec Stephen Curry, la première arme des Warriors, surtout en l’absence de Kevin Durant. L’idée fut de construire un véritable mur devant le meneur de Golden State, en profitant du fait que Draymond Green et Andre Iguodala sont des shooteurs « faibles ».
Les joueurs de Nick Nurse peuvent donc être très agressifs sur le pick-and-roll, avec Marc Gasol en première ligne et les défenseurs placés sur Andre Iguodala et Draymond Green en aide. On le voit sur cette action, où Stephen Curry se retrouve dans l’axe face à trois Raptors (Fred VanVleet, Marc Gasol et Kawhi Leonard). Le double MVP tente pourtant sa passe habituelle vers l’intérieur qui roule au cercle, mais la forêt de bras l’empêche de le trouver.
On attendait d’ailleurs particulièrement de voir comment les Raptors allaient défendre le pick-and-roll entre Stephen Curry et Draymond Green, qui a tant fait souffrir les Rockets et les Blazers.
Les Warriors savent désormais comment les Raptors défendent
Sauf qu’en fait, on ne l’a quasiment pas vu du match. Les deux compères ne l’ont quasiment jamais joué en première intention, et lorsque ce fut le cas, les Raptors étaient préparés. Sur cette action, on voit ainsi comment Fred VanVleet lâche totalement Shaun Livingston pour bloquer le « roll » de Draymond Green et précipiter son choix. Alors qu’en défenseur d’élite, Kawhi Leonard anticipe et peut gêner Shaun Livingston qui reçoit le ballon.
D’après Daniel Kawashima, les pick-and-roll de Stephen Curry n’ont rapporté que 11 points aux Warriors sur 15 possessions, soit 0.73 point par possession. Quand on sait que le meneur marque 1.19 point par possession sur ces séquences (128) depuis le début des playoffs, seul Kevin Durant (1.28) et Derrick White (1.20) étant plus efficaces, mais avec beaucoup moins de possessions (40 et 35), on comprend le travail défensif de Toronto… et son intérêt.
Mais si les Warriors restent confiants, c’est parce qu’ils ont vu comment les Raptors réagissaient. Leur argument sur le fait qu’ils connaissaient mal Toronto a pu faire sourire sauf que Golden State n’avait jamais vraiment affronté cette version de Toronto. Les deux matchs de saison régulière étaient en trompe-l’oeil et si tout le monde sait comment l’équipe de Steve Kerr attaque, cette dernière ne savait pas comment celle de Nick Nurse allait défendre.
En première mi-temps, on a ainsi vu Stephen Curry forcer des passes dans le mur des Raptors, ce qu’il n’a plus fait après la pause. Golden State a en effet commencé à s’adapter à la mi-temps, afin de contourner cette défense.
Des écrans plus haut, des écrans avant les écrans, encore plus d’écrans…
La première solution fut de poser des écrans plus haut pour le meneur, afin d’obliger Marc Gasol ou Serge Ibaka à monter très haut, et ainsi permettre au double MVP d’attaquer grâce à sa vitesse. C’est comme ça qu’il a pu provoquer tant de fautes, et on peut s’attendre à ce que Golden State le fasse dès le début du Game 2, ce soir.
Les autres pistes ont pour but de perturber la pression de l’intérieur ou l’aide. Golden State peut ainsi poser un écran sur Marc Gasol ou Serge Ibaka, avant le pick-and-roll, ce qui devrait mettre l’intérieur en retard et le placer dans une solution délicate. Les autres pistes sont des écrans redoublés, qui changent de sens, afin de piéger les pressions agressives de l’Espagnol ou du Congolais, et ainsi ouvrir des couloirs de pénétration pour Stephen Curry.
Mais la solution la plus intéressante est sans doute pour Draymond Green et Andre Iguodala de couper vers le cercle ou de poser des écrans pour Klay Thompson au moment où Stephen Curry joue son pick-and-roll avec Jordan Bell ou Kevon Looney. Les Raptors veulent qu’ils restent statiques à 3-points, où ils ne sont pas une menace sérieuse.
On verra cette nuit (02h00, beIN Sports 1 et League Pass) si les Warriors ont trouvé des solutions, ou si les Raptors parviennent également à les contenir en attendant que le retour de Kevin Durant ne les empêche d’aider autant.