C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons la lecture d’extraits d’un livre en rapport avec le basket américain.
Pour cette intersaison 2018 – et après le triptyque Phil Jackson/Michael Jordan/Dream Team, Basket USA feuillette « Allen Iverson, Not A Game », la biographie que Kent Babb a consacrée au génial arrière de Philadelphie MVP de la Ligue en 2001.
On prévient ses fans : ça dépote, car ce bouquin évoque sans fard les épisodes glorieux comme les périodes plus sombres. Bonne lecture !
Allen Iverson qui, au début de sa carrière en NBA, avait commis des défauts de paiement pour la Mercedes-Benz dont il avait rêvé juste après la draft, oubliait souvent de payer ses notes, habitué à recevoir des cadeaux de valeur et aussi à ce que d’autres honorent ses factures. Plus tard, il est passé en jugement pour 895 000 dollars de bijoux qu’il n’avait pas réglés et la Cour lui a saisi son salaire. Il a déplacé l’argent, donnant l’impression que ses comptes étaient vides et qu’il n’y avait pas d’argent à saisir. Il a d’abord transféré l’argent sur un compte qu’il pensait hors de portée et quand il a reçu la rente annuelle de Reebok et qu’il a été payé pour deux apparitions en Chine en 2012, Tawanna en a témoigné, Iverson a demandé à ce que les sommes soient versées sur un compte au nom de Gary Moore.
Tawanna était devenue experte dans le transfert d’argent, elle aussi, généralement pour payer les dépenses domestiques et rembourser les milliers de dollars de sa carte American Express. Deux mois après sa visite à Regal Collection, elle a fait deux transferts d’épargne sur leur compte joint à la Bank of America – de 60 000 et 20 000 dollars chacun – pour régler les factures de juillet. Quelques jours après ces transferts, Iverson est allé chez Forever Diamonds et a dépensé 20 000 dollars. Cela constituait une partie des dépenses effectuées dans la journée. Il s’était arrêté à une boutique de spiritueux ainsi qu’à une boutique de chapeaux et il avait effectué quatre retraits de 200 dollars au distributeur. C’était également le premier de trois jours consécutifs dans un grill de la chaîne Ruth’s Chris. Une semaine plus tôt, Allen avait retiré 10 000 dollars en espèces et quelques jours plus tard, il a retiré 7 000 dollars en deux fois au distributeur.
Une fois que les paiements de Tawanna pour les frais de scolarité de deux des enfants dans des écoles privées étaient faits, ainsi que les 15 178 dollars d’hypothèque prélevés, le shopping effréné d’Iverson à Buckhead laissait trop peu sur le compte pour payer les factures restantes. Le chèque de Tawanna pour le loyer s’est trouvé sans provision, de même que le paiement de sa facture d’électricité à Georgia Power, ce qui a eu pour conséquence le refus de la compagnie d’accepter les chèques personnels de Tawanna. Pour payer les factures mensuelles d’électricité de la famille, elle devait dorénavant envoyer un mandat ou un chèque de banque.
Tawanna gère les finances et les dépenses
La gestion intelligente des comptes était devenue la spécialité de Tawanna qui, bien que n’ayant aucune connaissance en finance ni en gestion de patrimoine, avait été placée en charge de la gestion des dépenses de la famille par Iverson quasiment dix ans plus tôt. Elle a pris en main toutes les finances d’Allen, même quand ils se sont séparés, et payé des assurances pour 14 voitures – cinq d’entre elles appartenaient à Iverson, deux lui appartenaient à elle, le reste était à divers amis ainsi qu’à des membres de la famille qu’Iverson prenait en charge. En tout, jusqu’à 12 000 dollars par mois d’assurance-auto étaient facturés sur l’American Express de Tawanna.
Elle a couvert une dette de jeu de 25 000 dollars au Caesars Palace qu’Iverson n’avait jamais honorée, 50 000 dollars pour rembourser l’assistant personnel de la famille pour diverses dépenses et versé des dizaines de milliers de dollars chaque mois pour payer les gardes du corps d’Iverson et le personnel de la maison familiale, dont certains membres étaient employés à plein temps.
Tawanna adoptait souvent une attitude défensive en cas de surprise : 300 000 dollars d’honoraires d’avocat pour un incident en 2002 (Iverson avait poursuivi Tawanna dans Philadelphie avec un pistolet à la ceinture) ; 260 000 de plus pour régler un jugement après qu’un garde du corps d’Iverson eut frappé un homme dans une boîte de nuit à Washington, lui occasionnant une commotion, la perforation d’un tympan et une contusion à l’œil droit ; et d’autres honoraires d’avocat quand Iverson avait été poursuivi en justice, alors qu’il jouait chez les Detroit Pistons puis pour une équipe en Turquie.
La fortune d’Allen avait subi, depuis son entrée en NBA en 1996, des millions de réductions dues à diverses dettes comme celles-là – un mélange d’assistance financière pour ses amis et sa famille – et maintenant, ses comptes étaient en pleine hémorragie. Personne ne s’était soucié d’apprendre à Iverson à gérer l’argent et il pensait tout simplement que sa fortune était inépuisable. Même une partie de ses économies, les souvenirs du basket qu’il avait soigneusement accumulés, s’était envolée : beaucoup de ses trésors avaient été vendus aux enchères après qu’Iverson eut oublié de payer les frais d’entreposage.
Une fortune partie en fumée
Dans un autre mouvement de panique pour faire rentrer de l’argent frais, afin de couvrir les dépenses essentielles, le couple s’est débarrassé d’une maison près de Denver et a perdu 400 000 dollars. En août 2011, Tawanna s’inquiétait de ne pas pouvoir payer l’école des enfants. Elle a encore vendu des bijoux – d’autres biens précieux sont partis pour une fraction de leur coût originel – et une Range Rover de 2011 qui avait été mise de côté comme un cadeau pour leur fille Tiaura, une récompense pour son obtention du permis de conduire. C’était, pensait Tawanna dans ce nouveau mode de vie qu’ils s’étaient eux-mêmes donné, la seule façon de survivre.
Ils ont dit au revoir à l’assistant personnel de Tawanna et au personnel de maison et Moore a arrêté de percevoir des émoluments réguliers pour ses services de gestion. Pour garder la tête hors de l’eau, Iverson a envisagé un contrat pour un livre et joué dans deux matches exhibitions en Chine. Tawanna a brièvement pensé à déménager à Miami pour apparaître dans le reality show « Basketball Wives » et ils se projetaient sur les mannes financières d’un avenir plus lointain : la pension d’Iverson de la NBA, qui ne tomberait pas avant ses 45 ans, et dix ans plus tard, le reliquat d’un fonds fiduciaire que Reebok avait réassigné dans une dernière version du contrat à vie d’Allen : 32 millions de dollars qui, pour le meilleur ou pour le pire, ne seraient pas disponibles avant son 55e anniversaire.
Mais cela n’apportait rien de bon de regarder si loin, tout particulièrement avec les problèmes auxquels ils devaient dorénavant faire face. Dans l’incapacité de se payer de l’aide pour la première fois depuis des années, Tawanna a appris à réduire ses propres dépenses après une nouvelle vie d’excès, de chirurgie esthétique et de luxe. Elle a fait venir sa mère de Virginie à Atlanta pour l’aider dans la tenue de la maison. Tawanna, qui n’avait jamais travaillé, se demandait ce qu’elle pourrait faire – elle rêvait de faire quelque chose de tendre et de pacifique, comme écrire des livres jeunesse ou ouvrir une affaire afin d’organiser des fêtes pour les enfants. Pendant longtemps, Iverson a refusé de reconnaître que sa capacité à générer de gros revenus avait disparu, au moins de la façon dont il l’avait fait jusque-là. Il se disait qu’une équipe allait l’appeler et qu’alors, il se ferait de nouveau des millions.
Allen refuse de voir la réalité en face
Tawanna et Iverson pouvaient bien, tous les deux, s’imaginer d’aussi improbables possibilités mais Allen était le seul qui refusait de reconnaître les faits : il était à la fin de la trentaine et ses capacités diminuaient ; pire, il était vu dans toute la Ligue comme un joueur très cher, tout aussi capable de ruiner un vestiaire que d’augmenter ses chances de gagner un titre. Iverson ne voyait pas non plus sa propre valeur de façon réaliste. Il n’espérait pas simplement un gros contrat, il s’attendait à en avoir un. Et si aucune équipe ne se montrait encline à payer pour une superstar et un ancien MVP de la Ligue – même au-delà du crépuscule de sa carrière – alors il resterait à la maison un peu plus longtemps à côté de son téléphone, même si ses comptes en banque étaient rincés jusqu’au dernier cent.
Moore et d’autres lui avaient conseillé des années plus tôt d’économiser de l’argent et de prévoir l’avenir mais Iverson ne voulait rien entendre – du moins, pas encore. Comme tant d’athlètes ruinés avant et après lui, il devait préserver les apparences, parce que la seule chose pire que d’être ruiné est que tout le monde sache que vous êtes ruiné. Donc, il continuait de faire la fête, de voyager, de payer les notes de dîners ou de bar quand il sortait en groupe, même quand l’angoisse s’intensifiait. Les dirigeants avaient-ils déjà oublié qu’il était une icône, une décennie après avoir mené les Sixers en Finales NBA ? Maintenant, le même refus d’accepter la réalité qui avait poussé un arrière de poche d’Hampton jusqu’au sommet de la Ligue était en train d’assécher ses finances.
« Parfois, nous ne voulons pas accepter le fait que les conséquences découlent de la vérité. Je ne pense pas qu’il ait jamais saisi que cela a existé. Et peut-être qu’il n’a jamais vraiment accepté ce fait parce que très souvent, il n’avait pas à le faire », m’a expliqué Moore.
Iverson a attendu et attendu. Ses dépenses devenaient presque la dernière raison pour reprendre sa carrière en NBA, même si la maison de ses rêves en banlieue d’Atlanta s’enlisait depuis des mois sur le marché de l’immobilier. Les pancartes affichant son prix avec force détails n’attiraient aucun acheteur. Elle avait été refinancée et hypothéquée par deux fois, la seconde par le constructeur suite aux refus des banques de prêter de l’argent à Iverson. En février 2013, Allen n’étant plus capable d’assumer les dépenses mensuelles, la propriété a été saisie et il s’est installé dans un hôtel à Charlotte, en Caroline du Nord, où il est resté des mois car il n’avait nulle part où aller.
« Je n’ai même pas l’argent pour me payer un cheeseburger ! »
Il n’était plus du tout bravache mais complètement en panique. Et la roue du divorce tournant, il a pris les 12 000 dollars qui restaient sur un compte en banque à Wells Fargo, ainsi que le reliquat d’un autre compte auquel lui et Tawanna avaient accès. Quand elle lui a demandé l’argent pour payer les factures, Iverson a dit à son ex-femme qu’il n’en avait pas. Lors d’une audition pour le divorce en 2012, il a estimé que ses dépenses mensuelles se situaient aux alentours de 360 000 dollars et que ses revenus mensuels représentaient environ le cinquième de cette somme. A un moment, il s’est levé, s’est tourné vers Tawanna et a retourné les poches de son pantalon. « Je n’ai même pas l’argent pour me payer un cheeseburger ! », a-t-il crié dans sa direction. Alors, elle a sorti son portefeuille et lui a tendu 61 dollars.
Chapitre 5 – Hilltop
Un changement était nécessaire et le « big man » l’a crié sur tous les toits : Amenez-moi le gangster. Amenez-le moi ici. A la fin des années 1980, John Thompson a commencé à entendre des choses déplaisantes à propos des fréquentations de ses joueurs. Il s’agissait en tout et pour tout d’une seule et unique personne. Ce gars aimait le basket et aimait être en compagnie de basketteurs. Ce gars aimait Georgetown, il portait la tenue grise et bleue des Hoyas et il parlait des stars que Thompson avait coachées par le passé, dont celles qui avaient gagné le championnat national en 1985. Rayful Edmond III avait grandi avec John Turner, un joueur de Georgetown, et il avait plus tard suivi les carrières de Patrick Ewing et Eric Floyd, dit « Sleepy ». Maintenant, Edmond avait une porte d’entrée dans le programme sportif de l’université car il avait noué une relation avec la jeune star Alonzo Mourning.
Edmond a sympathisé avec Turner et Mourning. Il les invitait parfois au Chapter III, une boîte de nuit dans la partie sud-est de Washington, qui était connue à l’époque pour être la capitale mondiale du crime – et Edmond, le seigneur de la drogue de la ville, était son roi. Il régnait sur le trafic de cocaïne local. Dans sa période la plus faste, il en revendait quelque 200 kg par semaine et il encaissait environ 100 millions de dollars par an ; son business était directement lié à plus de trente morts, dont celle d’une femme, tuée en 1988 au Chapter III, non loin de là où Edmond s’asseyait parfois en compagnie de Mourning et Turner.
Edmond, autrefois bon joueur de basket de playground, connaissait beaucoup des meilleurs athlètes de la ville – souvent les mêmes que Thompson recrutait à Georgetown, les joueurs dont certains disaient qu’ils ne pouvaient aller dans aucune autre université, qui étaient ingérables ou indisciplinés, qui avaient passé leur jeunesse sur les mêmes terrains de jeu que ceux qui étaient devenus des caïds du milieu et qui ne recevaient d’ordre de personne.
Fréquentations douteuses à Georgetown
Les agents fédéraux avaient averti les joueurs de garder leurs distances avec Edmond et le président de Georgetown, le Révérend Timothy Healy, dénonçait cette fréquentation, la considérant comme « stupide ». Mourning et Turner ne les ont pas écoutés et Edmond restait imperturbable. C’était sa ville ; il composait lui-même son propre cercle social, pas les agents fédéraux ni le président de Georgetown. Thompson, qui avait lui aussi été quelqu’un sur les playgrounds du District, comprenait l’attirance qu’éprouvaient ses joueurs. Quand vous grandissez dans la rue, que vous voyez certaines choses et que vous vous adaptez à cette normalité perverse, vous restez attaché à ceux qui ont toujours été là. Mais c’était ses joueurs et s’il devait faire la guerre aux hommes les plus dangereux de la ville, c’était ainsi.
Alors, Thompson a fait passer un message : il voulait une rencontre avec Edmond. Très vite, le souhait du coach a fait le tour des boîtes et des rues et Edmond s’est présenté au gymnase McDonough, devant la porte du bureau de Thompson. Quand Edmond est entré, Thompson était là, du haut de ses 2,08 m, de ses 120 kg et de ses pompes taille 50. Sa voix tonitruante, connue pour être entrelacée d’injures, a explosé à la face du gangster.
Il a raconté à Edmond comment il avait été embauché à Georgetown à l’âge de 29 ans, comment il avait utilisé la peur et la confrontation pour bâtir son programme et intimider les adversaires. Il avait survécu à toutes sortes d’incivilités, comme quand quelqu’un avait grimpé aux poutrelles du gymnase pour y accrocher un drap où était inscrit « Thompson le fiasco nègre doit partir ». Il lui a dit qu’il donnait leur chance à des jeunes qui avaient à peine conscience du sens de ce mot, qu’il leur apprenait à se battre sur et en dehors du terrain, qu’il les remplissait de fierté en leur apprenant que l’université était couramment surnommée « Hilltop » (la Butte) parce qu’elle surplombait la rivière Potomac ainsi que la majeure partie du District of Columbia.
Les menaces de John Thompson
Il lui a dit qu’il défendrait son programme contre les chefs de gang et les minables, qu’il ne laisserait jamais personne le saccager et qu’il serait maudit s’il restait assis là, à laisser ce putain de Rayful Edmond être l’homme qui détruirait son empire. Thompson lui a dit de ne pas s’approcher de ses joueurs, sinon il y aurait des conséquences. Puis Edmond est parti. Il était la dernière personne à s’être écrasée devant la présence imposante de Thompson et il a fait exactement ce qu’on lui avait demandé de faire.
Ann Iverson avait entendu des histoires comme celle-ci. Les bruits concernant la réputation de Thompson étaient parvenus jusqu’à Hampton. Le coach s’investissait auprès de ses joueurs, les protégeait et les aidait à se construire. Il n’abandonnait pas un jeune s’il commettait une erreur et devant Dieu, il exigeait en retour de la loyauté et un travail acharné.
Elle connaissait ces légendes qui lui avaient donné la chair de poule ainsi que de l’espoir, quand un message plus fort de Thompson est parvenu jusqu’à elle. Il avait conçu un plan à long terme pour Dikembe Mutombo, la future star de NBA de 2,18 m originaire d’un pays d’Afrique centrale qui s’appelait à l’époque le Zaïre. Il avait donné la possibilité au géant de passer une première année à Georgetown rien que pour apprendre l’anglais, sa cinquième langue, et pour approfondir sa compréhension du basket américain.
Thompson lui épargnait toute pression. Il regardait le jeune homme éclore. Mais quand Mutombo a été prêt, il a exigé de lui la perfection. Dikembe a raté un cours au début de sa carrière et il est arrivé en retard le même jour à l’entraînement, où il a trouvé un aller simple par avion pour l’Afrique dans son casier. Thompson a dit au jeune homme qu’il le renvoyait à son père. Il pourrait rejoindre l’armée de Mobutu Sese Seko. Mutombo a essayé de s’expliquer : il s’était réveillé avec une rage de dents, il avait manqué l’école pour se rendre chez le dentiste afin de se faire arracher une dent. Thompson n’en avait rien à faire.
« Il m’a dit que j’aurais dû planifier mes soins dentaires en dehors du temps scolaire, a raconté Mutombo au « Washington Post » en 2007. Ça a été le chaos dans ma vie. J’ai pensé que c’était la fin de mes études. J’ai dit aux conseillers : “Pourquoi fait-il cela ?” Je n’ai manqué qu’un jour. Vous imaginez ? » Thompson a donné une seconde chance au jeune Mutombo, qui n’a jamais été absent une seconde fois.
A suivre…
Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game », 307 pages, 22 euros, 13,99 euros en format numérique (ePub).
En vente en librairie, dans les grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne.
Talent Sport
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Autres livres de basket disponibles
> Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (sorti le 14 mai 2014)
> Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (sorti le 17 juin 2015)
> Jack McCallum, « Dream Team » (sorti le 8 juin 2016)
> Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game » (sorti le 9 novembre 2016)
> Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous » (sorti le 31 mai 2017)