Comment Larry Brown avait traumatisé le jeune Trevor Ariza

Vous ne le savez sûrement pas, mais Trevor Ariza a pris plus de tirs à 3-points sur ses dix derniers matchs que lors de ses quatre premières saisons en NBA. Oui, le précieux shooteur des Rockets, qui tourne à sept tentatives par rencontre cette année, n’a tenté que 43 3-points lors de ses 229 premiers matchs chez les pros.

Une statistique qui n’a rien d’anecdotique comme le souligne le L.A. Times, qui s’est demandé pourquoi l’ailier ne tirait pas de loin au début de sa carrière. La réponse : parce que Larry Brown ne voulait pas.

« Il me disait de ne même pas regarder le panier, et de ne pas tirer. J’avais vraiment peur de shooter. Je ne tentais pas ma chance, je ne prenais pas de tirs » se souvient un Trevor Ariza qui restera traumatisé pendant plusieurs années par le manque de confiance de son entraîneur. Jusqu’à son arrivée à Los Angeles, et les encouragements de Kobe Bryant et Luke Walton.

« Il avait peur de prendre sa chance » confirme l’actuel entraîneur des Lakers. « Le truc qui est fou avec Trevor, c’est qu’il était bon shooteur. On faisait des exercices de tirs avant les entraînements, puis des matchs, mais quand il était ouvert, il faisait une feinte et partait en dribble. On lui disait constamment de tirer. »

Il a fait payer le Magic

« J’ai dû aller chez les Lakers et attendre que mes coéquipiers m’aident à surmonter ce blocage mental que j’avais » décrit le principal concerné. « À chaque fois que j’étais ouvert, même quand je ne l’étais pas complètement, ils me disaient : ‘Tire, on s’en fiche que tu le mettes ou que tu le rates’. »

Ni les Knicks de Larry Brown, ni le Magic de Stan Van Gundy n’ont su profiter de cette facette de son jeu et c’est finalement Phil Jackson qui s’est fait une joie de révéler ses talents de shooteur : un an après son arrivée en Californie, il fût un maillon essentiel du groupe titré en 2009 face… à Orlando.

« C’était vraiment bon parce que je jouais contre l’équipe qui m’avait transféré, qui pensait que je n’étais pas assez bon pour jouer avec eux » savoure-t-il. « Jouer en finale contre eux, planter des gros tirs, c’était comme entartrer quelqu’un. »

Il termina les Finals 2009 avec un 10/24 derrière l’arc, avant de s’imposer dix ans plus tard comme une des principales menaces de la meilleure équipe de la ligue, et surtout un shooteur reconnu en NBA. N’en déplaise à Larry Brown.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.