San Antonio – Washington : le panier de la gagne pour Kawhi Leonard

Les mêmes causes ne débouchent pas tout le temps sur les mêmes conséquences. San Antonio a encore donné le bâton pour se faire battre au AT&T Center. Le deuxième cinq texan a rattrapé une mauvaise entame avant la panne offensive des Wizards dans le 3e quart-temps. Mais à l’image de son cinq majeur en double-figure, Washington est tout le temps resté à l’affût. Il aura fallu un tir décisif de Kawhi Leonard (23 pts) à 6 secondes du terme pour sceller la 18e victoire consécutive (107-105) des Spurs à domicile face aux Wizards.

Décidément, le malaise est profond. Les Spurs ont beau clamer ne pas s’inquiéter de leurs soucis à domicile, ils laissent songeurs. Une fois de plus, les Texans ont été inconstants et fébriles dans leur antre, prenant cette fois 11 pts de retard dans un premier quart-temps raté (28-24). Muet pendant presque 5 minutes avec 4 shoots consécutifs ratés, les Spurs – l’équipe la plus adroite en NBA sur la ligne de réparation – manquent même cinq de leurs six premiers lancers. C’est le signe que les hôtes, privés de Tony Parker, ne sont pas dans leur match. Bradley Beal (4 sur 5 pour démarrer le match) lui est chaud d’emblée et dégoûte Danny Green, incapable de défendre sur le shooteur des Wizards.

Ginobili, roi du buzzer

Malgré une belle séquence de Nicolas Laprovittola (7 pts, 3 passes), Washington, avec un Marcin Gortat (21 pts, 18 rbds) en double-double à la pause, pousse son écart à +9 en milieu de deuxième quart. Le duo Leonard-Aldridge va éteindre le feu et ramener un peu de calme alors que Beal et Wall (40 pts à 6/6 à 7m23) sont efficaces. Comme souvent quand ça tangue, les Spurs peuvent compter sur un coup de génie de Manu Ginobili, qui fait mouche derrière l’arc au buzzer après une interception pour ramener les Spurs à -3 à la pause (57-60).

Au retour des vestiaires, c’est encore le banc des Texans qui fait mal aux Wizards, trahis eux par le manque de productivité de leurs substituts (17 pts au total). Sur un sauvetage digne du Top 10 « Gino » permet à Aldridge de maintenir les Spurs à -5 avant que le deuxième cinq texan, emmené par un bon Patty Mills (10 pts, 8 passes) ne redonne donc l’avantage aux Spurs, pour la première fois depuis la première minute du match. Le suspense est lancé, et il va se conclure sur un scénario hitchcockien douze minutes plus tard.

Duel Leonard – Porter Jr

Il reste un peu plus d’une minute à jouer quand David Lee donne 2 pts d’avance aux hôtes sur une claquette dunk qui lui rappelle ses belles années new-yorkaises. Dans la foulée, Bradley Beal, parfait à 7m23 toute la soirée, rentre un tir primé qui replace les Wizards devant à 53 secondes du terme. Devinez qui va remettre les Spurs devant à 19 secondes de la fin ? Danny Green, jusque-là incapable du moindre panier. C’est le talent de Gregg Popovich. Scott Brooks répond avec moins d’audace en envoyant John Wall tout seul au drive devant la défense douteuse de Ginobili. Il reste 11 secondes au chrono.

Cinq secondes plus tard, Leonard profite d’un écran d’Aldridge pour fausser compagnie à Otto Porter Jr et rentrer son jumper en tête de raquette. Les Wizards ont encore le temps d’égaliser mais l’ancien ailier de Georgetown manque de réussite sur son hook en mouvement. Le AT&T Center exulte mais il n’a pas de quoi être rassuré par ses Spurs.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.