Depuis trois saisons, le temps de jeu de Tony Parker baisse et ça ne devrait pas changer lors de la saison qui se profile. Son rendement suit la même courbe, avec des statistiques qui n’ont jamais été aussi faibles que lors de sa saison rookie. Mais dans cette franchise où la victoire prime sur toutes les statistiques individuelles, le Français s’est mis en retrait et il accepte ce nouveau rôle qui se dessine au fil des ans.
« Ça s’est super bien passé » confie-t-il à ESPN au sujet de son changement de statut. « J’adore mon rôle et j’essaierai de faire de mon mieux cette année pour continuer à gagner des matchs. Vous savez, on en a gagnés 67 l’an passé. On essaiera de faire la même chose et d’aller plus loin en playoffs. Tant que Pop est content, c’est le principal pour moi ici. Je m’en fiche que les gens ne comprennent pas mon rôle ou toutes ces choses que je dois faire maintenant. »
Passé en trois ans de All-Star à 3e ou 4e option en attaque, « TP » a maintenant pour mission de transmettre son savoir et de s’assurer que la culture des Spurs est entre de bonnes mains. L’importance de l’héritage n’a rien de nouveau à San Antonio, les propos et l’attitude de Tony Parker faisant parfaitement écho à ceux de David Robinson ou Tim Duncan en leur temps.
« Il a fait du bon boulot, comme David avec Tim, et Tim avec Manu et lui » explique Gregg Popovich. « Maintenant, ils comprennent que la balle à besoin d’aller à différents endroits, et Tony se rend compte qu’il est très fort pour ça. Il a été super bon à l’entraînement pour trouver les gens ouverts. »
La culture de la victoire en héritage
Prochain maillon de la chaîne, Kawhi Leonard résume bien la situation, lui qui est arrivé dans le Texas quand le meneur de jeu était un véritable franchise player.
« Il était vraiment agressif en attaque » se souvient le double DPOY en titre. « Il essayait de marquer beaucoup de points, il nous portait vraiment. Nous n’avions pas le talent que nous avons maintenant, et à mesure qu’il a ralenti, « Pop » lui a donné un rôle différent. »
Une situation qu’il a accepté les yeux fermés, dans l’intérêt de l’équipe, exactement comme son camarade Manu Ginobili.
« C’est une transition que tout le monde traverse avec les ans, l’expérience, l’ajout de nouveaux et jeunes talents » résume l’Argentin. « Il l’a compris, et il s’en est bien sorti. Il a eu des hauts et des bas, parfois de la frustration, mais je pense qu’il est passé au-dessus de ça, et on a hâte de la voir murir de ce point de vue, dans un rôle différent. Et plus dans celui où on a besoin qu’il marque 20 points et fassent 10 passes. »
Toujours compétitif, le quadruple champion et sextuple all-star a du mal « à expliquer ce qu’il ressent » mais compte bien donner encore plus de voix. Et TP de mettre en exergue l’importance de la transmission de la « mentalité Spurs : ne pas être égoïste, partager le ballon, vouloir gagner, gagner des titres ». « C’était le meilleur truc de Timmy quand j’ai débarqué, quand il nous a montré comment faire. »
Les exemples Nash, Stockton et Kidd
Sans réinventer son jeu, le meneur va moins percuter et plus tirer de loin, où il tourne à plus de 40% de réussite ces deux dernières saisons. Pour mâcher le travail, il s’appuie sur des exemples tout trouvés de joueurs ayant placé habillement le curseur entre mentoring et performance jusqu’à un âge avancé : Steve Nash, John Stockton et Jason Kidd.
« J’ai toujours étudié tout le monde. Je suis un grand étudiant du jeu. Comme tous ceux qui vieillissent, tu dois t’adapter. J’ai de la chance que nous ayons beaucoup de super joueurs dans l’effectif. Bien sûr, tu peux prendre des trucs à tout le monde. Tu peux apprendre de tout le monde et voir comment ça marche dans ton jeu J’essaie simplement de faire ce que « Pop » veut, et s’il souhaite que je joue comme ça, c’est tout ce qui compte : gagner des matchs et des titres. En fin de compte, si je gagne deux ou trois titres avant de prendre ma retraite, je serai très content. »