[Rookies] Domantas Sabonis, un intérieur avec du talent en héritage

Alors que le début de saison approche, Basket USA met un coup de projecteur sur les rookies qui vont arriver en NBA.

D’où viennent-ils ? Quelles sont leurs principales forces ? Leurs grosses faiblesses ? Comment leurs coachs peuvent-ils les utiliser dès la saison prochaine ? Après Ben Simmons, Brandon Ingram, Jaylen Brown, Dragan Bender, Kris Dunn, Buddy Hield, Jamal Murray, Marquese Chriss, Jakob Poeltl et Thon Maker, on s’intéresse cette fois à Domantas Sabonis.

Domantas Sabonis : les fondamentaux mais des doutes physiques

Fils du légendaire Arvydas Sabonis, Domantas Sabonis est bien moins grand et imposant mais il a hérité du sens du jeu de son père. Après une saison freshman efficace (9.7 points et 7.1 rebonds en 22 minutes de jeu) en sortie de banc, le Lituanien est logiquement resté à Gonzaga, promis à un rôle de sixième homme de luxe. Promu dans le cinq majeur par le jeu des blessures, il n’a ensuite plus lâché sa place de titulaire, dans un rôle de pivot un peu sous-dimensionné.

En effet, avec ses 2m08 sous la toise et son envergure de 2m11 assez limitée, le Bulldog n’est pas un intimidateur dans la peinture. Moyennement athlétique, avec une détente juste correcte, il n’a pas le profil pour dominer ses adversaires sur le plan athlétique.

Mais petit à petit, et surtout lors de la March Madness, Domantas Sabonis a montré qu’il pouvait compenser ses aptitudes physiques moyennes par des fondamentaux et un sens du jeu à toute épreuve. Doté d’un incroyable timing et d’un vrai sens du rebond, capable de récupérer le ballon dans le trafic ou d’offrir de nouvelles possessions à son équipe alors qu’il semble très loin de l’action, il a aussi impressionné par sa capacité à résister à des joueurs plus costauds.

Plus solide qu’on ne pourrait le croire au premier abord, avec un vrai toucher de balle, il est capable de voir le jeu, de faire la bonne passe et de lire les défenses pour se placer au bon endroit pour recevoir le cuir. Son jeu offensif se cantonne néanmoins près du cercle, et il n’a d’ailleurs réussi que 5 tirs à 3-pts en deux ans chez les Bulldogs.

Du coup, lorsqu’il a éteint Jakob Poeltl (5 points, 4 rebonds) lors de leur affrontement à la March Madness avec 19 points, 10 rebonds et 3 passes puis qu’il a fait trembler Syracuse avec 19 points, 17 rebonds et 5 contres, aux côtés de Kyle Wiltjer, sa cote a sérieusement grimpé et sa place dans le Top 20 de la Draft a été définitivement scellée.

Malgré les doutes sur son physique et sa capacité à être efficace face à des joueurs plus grands et plus costauds, Domantas Sabonis a été choisi en 11e position par le Magic, avant de filer au Thunder dans l’échange autour de Serge Ibaka.

« Je pense qu’il est assez unique dans le sens où nous n’avons jamais eu de joueur de sa taille, et à son poste, avec ce talent de passeur », explique le GM du club, Sam Presti. « Il joue avec force. Il comprend ce qu’il faut faire pour gagner. Je suis impatient de le voir progresser ou de le voir s’acclimater à notre groupe, et notamment de voir la façon dont il complète Steve Adams, Enes Kanter et nos autres intérieurs. Il est compétiteur, il a de la force et de l’intelligence de jeu. Je pense qu’il a la chance d’être un bon joueur avec du temps ».

Et du temps, il en faudra sûrement pour le Lituanien, le secteur intérieur d’Oklahoma City étant très dense et ses qualités (rebond, énergie) déjà présentes. Avec Ersan Ilyasova, Nick Collison, Steven Adams, Enes Kanter et le dernier arrivé, Joffrey Lauvergne, il y a en effet du monde et il n’est pas certain que le rookie ait beaucoup de minutes d’entrée de jeu.

L’avis de Ryan Blake, scout pour NBA TV

« Quand Domantas Sabonis a joué contre Utah, lors de March Madness, il a complètement dominé Jakob Poeltl. Je pense que c’est le match qui a vraiment convaincu tout le monde. Il fait tellement de choses qui forcent ses adversaires à faire des fautes, à lâcher leurs positions. C’est un rebondeur capable de manger les espaces et un peu d’écarter le terrain. Avec sa taille et son intelligence de jeu, il peut aider en défense et rendre les autres joueurs meilleurs. Son travail de l’ombre, ses fondamentaux et les petites choses qu’on ne voit pas toujours sont importantes et peuvent aider ses coéquipiers. Et puis, le fait d’avoir un père qui est peut-être le meilleur passeur de l’histoire des pivots, ça se voyait dans son jeu ».

« Il doit progresser physiquement, au niveau de sa vitesse de déplacement pour pouvoir affronter des joueurs plus grands et costauds. Quand il a affronté Jakob Poeltl, on a clairement vu qu’il avait du potentiel mais il va falloir qu’il travaille sur des points physiques, notamment sa force et ses déplacements latéraux ».

Quelques informations complémentaires sur Domantas Sabonis

– Avant d’intégrer la NCAA à Gonzaga, Domantas Sabonis a joué pour l’Unicaja Malaga, sans jamais signer de contrat professionnel afin de rester éligible pour le championnat universitaire. À 16 ans, il jouait ainsi son premier match pour le club espagnol. Après un prêt d’un an dans une division inférieure espagnole, le Lituanien a intégré l’effectif à temps plein, pour une saison. L’été suivant, il a refusé une offre de 630 000 dollars sur trois ans pour intégrer la NCAA.

– À 19 ans, 2 mois et 26 jours, il est le plus jeune Lituanien à avoir porté le maillot de l’équipe nationale, battant le record de Jonas Valanciunas, qui avait 19 ans et 3 mois lors de sa première sélection chez les séniors.

– Né à Portland, alors que son père évoluait chez les Blazers, Domantas Sabonis était souvent avec ses grands frères Zygimantas (surnommé Ziggy) et Tautvydas (Tuti) auprès de l’équipe. De son côté, Rasheed Wallace appelait les trois fils de son coéquipier Arvydas « Sabonis Junior », « Sabonis Junior Junior » et « Sabonis Junior Junior Junior ».

Les rookies déjà présentés

– Ben Simmons
– Brandon Ingram
– Jaylen Brown
– Dragan Bender
– Kris Dunn
– Buddy Hield
– Jamal Murray
– Marquese Chriss
– Jakob Poeltl
– Thon Maker