Alors que le début de saison approche, Basket USA met un coup de projecteur sur les rookies qui vont arriver en NBA.
D’où viennent-ils ? Quelles sont leurs principales forces ? Leurs grosses faiblesses ? Comment leurs coachs peuvent-ils les utiliser dès la saison prochaine ? Après Ben Simmons, Brandon Ingram ou encore Jaylen Brown, on s’intéresse aujourd’hui à Dragan Bender, jeune prospect européen arrivé chez les Suns.
Dragan Bender : le prototype de l’ailier fort moderne ?
Après le feuilleton Morris, Phoenix a décidé de reconstruire et s’est servi de ses 4e et 8e choix de la dernière Draft pour récupérer deux ailiers forts : Marquese Chriss et Dragan Bender. Le premier a commencé le basket assez tard tandis que le Croate va devoir s’adapter à un jeu très différent. Pour les Suns, les deux joueurs sont donc des projets et c’est Jared Dudley qui devrait dans un premier temps être titulaire au poste 4.
« Nous avons pris Dragan puis nous nous sommes dits : voyons qui on peut avoir avec le 8e choix, et nous avons récupéré les deux », explique simplement le GM, Ryan McDonough. « Nous pensons que ces deux gars sont parfaits pour la NBA moderne, où les qualités athlétiques, le shoot et la polyvalence défensive sont primordiaux. Ce sont deux des meilleurs joueurs de la Draft sur ces points précis ».
Du côté de l’Arizona, on se dit prêt à attendre.
« Dragan Bender a quitté sa maison à 12 ans. Même s’il n’a que 18 ans, ça fait presque six ans qu’il est pro. Nous le suivons depuis longtemps, depuis ses passages en équipe nationale croate. Il jouait avec des jeunes de 18 ans alors qu’il n’en avait que 16 ou 17, et il les dominait avec un ou deux ans de moins. On voit qu’il sent le jeu. Son corps va avoir besoin de temps pour devenir plus costaud, mais ça va l’aider à s’ajuster à la ligne NBA, qui est plus éloignée. Néanmoins, il a beaucoup de qualités qu’on ne peut pas enseigner. C’est quelqu’un avec un état d’esprit très agressif, très tenace ».
Même s’il n’a pas eu forcément autant de temps de jeu qu’espéré l’an passé, au sein du Maccabi Tel-Aviv, Dragan Bender a pu montrer pas mal de choses, et Earl Watson est impatient de travailler avec le jeune Croate.
« C’est un ailier qui a le potentiel d’un ailier fort. Le plus sûr, c’est de le faire jouer ailier fort. Toutefois, il faut apprendre à connaître un joueur et avant de le mettre là où on veut le faire se développer, il faut qu’on connaisse son ambition et sa vision des choses. Ce qu’il veut, c’est pouvoir jouer en périphérie mais aussi poste bas, ou faire du pick-and-pop. On lui a dit qu’on croyait en lui. On croit en ce qu’il veut devenir et on veut l’aider. Notre but, c’est que ses rêves deviennent réalité avec nous ».
Ayant appris le jeu en tant que meneur, Dragan Bender possède un dribble et un sens de la passe plus développés que Kristaps Porzingis, à qui il a souvent été comparé. Capable de (presque) tout faire sur un terrain, le jeune Croate a néanmoins besoin d’affirmer ses points forts, notamment offensivement, pour devenir incontournable. Le positif, pour lui, c’est qu’il n’a pas encore 19 ans et que les Suns ont promis d’être patients.
L’avis de Ryan Blake, scout pour NBA TV
« Dragan Bender, c’est un grand qui peut jouer le rôle d’ailier fort fuyant. Il a beaucoup d’atouts. C’est un bon athlète pour un gars de plus de 2m13, c’est bon rebondeur, il a une vraie intelligence de jeu pour un gars de sa taille et, surtout, il est très polyvalent. C’est important parce qu’il a les qualités et les capacités de jouer du poste 3 au poste 5« .
« Il doit devenir plus constant au niveau de son shoot et gagner du muscle mais c’est un joueur avec beaucoup de qualités et qui est très jeune. C’est difficile de faire l’impasse sur quelqu’un comme ça, avec un tel potentiel. La question, ce sera au niveau de sa confiance. L’an passé, il n’a pas eu beaucoup de temps de jeu au sein du Maccabi Tel-Aviv et un jeune joueur comme lui, dans cette situation, peut commencer à se poser des questions. Est-ce que je suis assez bon ? S’il travaille et que son équipe croit en lui, il peut effacer ce manque de confiance. Ce n’est pas sûr que ce soit le cas avec lui mais c’est souvent ce qui arrive quand un jeune joueur perd du temps de jeu ».
Quelques informations complémentaires sur Dragan Bender
– Comme un bon paquet de joueurs de cette Draft 2016, Dragan Bender a eu un mentor connu. À 12 ans, le Croate a ainsi intégré l’académie croate de Nikola Vujcic, où il a commencé à apprendre le jeu en tant que meneur de jeu.
En grandissant, le natif de Capljina avait donc acquis toutes les bases pour être un intérieur polyvalent. Devenu manager du Maccabi Tel-Aviv après une carrière européenne brillante, marquée par deux titres en Euroligue, Nikola Vujcic a fait venir son jeune poulain en Israël en 2014, le prêtant d’abord en deuxième division avant de le lancer dans le grand bain.
– À l’été 2015, Dragan Bender n’a pas pu participer au championnat d’Europe des moins de 19 ans parce qu’il avait un contrat avec adidas alors que l’équipe nationale était sponsorisée par Jordan Brand. Le Maccabi Tel-Aviv étant également sponsorisé par Jordan Brand, adidas a dû lui faire des chaussures spéciales, sans logo, cette saison.
– Son idole est Toni Kukoc, dont il « adorait la façon dont il se déplaçait sur le terrain » et sa « capacité à toujours trouver ses coéquipiers dans de bonnes situations ».
– Pour apprendre l’anglais, Dragan Bender regardait des séries US, comme « Friends » et « Le prince de Bel-Air ».
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